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Compte-rendu - C'est de l'art ou du pouvoir ? Le cas Médicis

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Par   •  8 Décembre 2024  •  Compte rendu  •  3 332 Mots (14 Pages)  •  26 Vues

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Franceschi Nicolas

Compte-rendu d’émission : C’est de l’art ou du pouvoir ? Le cas Médicis

L’émission de France Culture « C’est de l’art ou du pouvoir ? Le cas Médicis » est animée par Xavier Mauduit et possède pour intervenante Antonella Fenech Kroke.

Xavier Mauduit est un journaliste et historien ayant soutenu une thèse intitulée « Le Ministère du faste : la maison du prince-président et la maison de l’empereur Napoléon III ». Il a écrit plusieurs ouvrages sur le Second Empire et il anime depuis 2019 « Le cours de l’histoire » sur France Culture.

Antonella Fenech Kroke est une historienne de l’art, chargée de recherche au CNRS et directrice adjointe du Centre André Chastel/Sorbonne Université. Elle est une ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Elle a fait de la recherche sur la culture visuelle et plus précisément sur l’usage des outils visuels, plus précisément sur les façades peintes en Europe, du xve au xviie siècle avec une approche sociopolitique et culturelle. Elle a également étudiée l’historiographie de Giorgio Vasari ainsi que les usages politiques de l’art dans l’Italie prémoderne.

Cette émission présente les interactions entre le pouvoir politique des Médicis et l’art à Florence durant la Renaissance. On a ici une mise en lumière de comment les Médicis ont utilisés l’art et la culture afin de légitimer leurs positions, tant sur le plan social que politique.

On peut dégager quatre grands axes principaux de cette émission :

Tout d’abord, on remarque que les Médicis utilisent l’art pour assurer leur emprise sur le pouvoir de la république oligarchique[1].

L’art est donc utilisé pour renforcer l’autorité des Médicis et leur prestige par de nombreuses modifications urbanistes et des commandes artistiques sur la ville de Florence en occupant tout l’espace. Ceci est visible par la présence omniprésente de la ville de leurs armes, le blason d’or à six boules dont l’une d’elle possède trois fleurs de lys[2] d’or. Dans les exemples de leurs modifications urbanistes, on peut noter le Palazzo Vecchio ou la Chapelle des Mages au Palais Médicis. On peut aussi noter d’agrandir la ville. L’usage constant de leur blason leur permet ainsi une appropriation de la ville ainsi qu’une visibilité alors qu’elle devient une capitale au xvie siècle. Le but des Médicis est également de légitimer le pouvoir acquis par la branche cadette de la famille mais de leurs vertus en tant que prince.

Les Médicis ont également un rôle majeur dans la redécouverte de l’antique durant la Renaissance.

Côme l’Ancien a fait la demande au sein de sa ligné de partir à la recherche de transcriptions de manuscrits antiques. Grâce à ces actions, des textes littéraires ont ainsi pu être retrouvés avant d’être traduit en latin, mettant ainsi cette éloge de l’antiquité classique. Côme l’Ancien est également le propriétaire d’une collection d’antique qui possède un statut de prestige sur le plan social. Bien qu’octroyant un statut social, ces collections sont exposées dans les jardins, afin d’être à la disposition des artistes. Cela permet à ces derniers de venir les observer afin de les dessiner et de les reproduire[3].

Ensuite, on peut également remarquer que les Médicis ont une influence majeure sur la structuration politique de Florence.

Tout d’abord, les Médicis sont devenus les ducs de Florence au début du xvie siècle avec Côme ier. Grâce à leur alliance avec Charles Quint, une fois le sac de Rome passé et que Charles Quint ait été couronné par Clément vii à Bologne, les Médicis peuvent rentrer à Florence après avoir été exilés et sont couronnés Ducs, changeant ainsi leur rapport au pouvoir. C’est donc sous sa direction que l’on peut voir une véritable volonté de « politique artistique ». On peut également voir la création d’un état administratif qui se centralise et qui s’unifie sur l’aspect territorial[4]. Sur l’aspect politique, on peut donc noter l’importance considération de Côme ier et Côme L’Ancien. Côme l’Ancien administre donc la ville sur l’aspect financier et clientéliste en coulisses étant donné que dans le contexte de gouvernement de Florence – la république oligarchique – il est compliqué de rester au pouvoir et faire une dynastie républicaine. Il y a donc une nécessite de légitimer son pouvoir par les arts.

Parmi cette légitimation, on peut évoquer la fresque Cortège des mages réalisé par Benozzo Gozzoli ainsi qu’un botteghe (un atelier d’artistes), émis par les Médicis et plus précisément par le conseiller iconographique. Cette fresque, représentant le voyage des Mages, a une raison religieuse étant donnée que Côme fait partie de la confrérie des Rois Mages mais elle est également un moyen d’afficher et d’affirmer la puissance des Médicis étant donné que les visages présents sont en réalité des portraits de la famille Médicis et de ses fidèles, mettant ainsi en avant leur divinisation et leur prédestination à devenir Duc de Florence. La politique artistique passe également par les musiques diffusées dans l’Europe entière lors des entrées à Florence de la femme du Prince[5] qui sont les intermèdes. Cette pratique se développe à Florence dans les spectacles de théâtres à l’occasion des noces du princes, qui se fait avec un cortège de chars. Des conseillers iconographiques sont donc responsable des festivités longues de plusieurs mois. À chaque intermède correspond une diffusion des descriptions (descriptioni ?) qui sont publiés alors que l’événement a lieu, dans le but de montrer la magnificence absolue qui frappe les esprits de l’événement et de placer ainsi les Médicis à côté des grandes maisons européennes.

On peut aussi mettre en avant le réaménagement global du Palais de la Seigneurie par Giorgio Vasari avec plusieurs équipes. Quand au premier étage d’un bâtiment chaque salle est dédiée à un membre de la famille Médicis[6] et qu’au deuxième étage chaque salle est dédiée à une divinité olympienne issue de la mythologie grecque, on peut donc voir qu’il y a une association entre une divinité et un membre des Médicis. Ceci met en place une pensée visuelle quant à la légitimité des Médicis via une divination, tout comme leurs vertus sont mises en avant.

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