Comment Louis XIII a-t-il su prendre le pouvoir, affirmer sa puissance et assurer la durabilité de la Maison des Bourbons ?

LOUIS XIII dit « Le Juste ». Fils d’Henri IV et Marie de Médicis. Né en 1601 et mort en 1643, il est roi de France et de Navarre de 1610 à sa mort. Sa mémoire est souvent éclipsée par celle de son brillant ministre Richelieu, mais Louis XIII a su être un grand roi qui prit des décisions, souvent difficiles, au nom de l’intérêt supérieur. Comment Louis XIII a-t-il su prendre le pouvoir, affirmer sa puissance et assurer la durabilité de la Maison des Bourbons ?

I. La régence.

Le 14 mai 1610, Henri IV est assassiné par François Ravaillac, un catholique, suite aux guerre de religions en France auxquelles le roi avait mis un terme avec l’Edit de Nantes de 1598. Le jeune Louis XIII n’a alors que 8 ans et demi, et est marqué durablement par la mort prématurée de son père qu’il chérissait. Marie de Médicis, sa mère, s’empresse de se faire confier la régence par le jeune roi, qu’elle considère « trop faible de corps et d’esprit ». Elle l’écarte du Conseil et ne le considère que très peu. Il souffre d’une solitude extrême, d’un manque d’affection et de troubles d’élocution qui le font bégayer. Il aime néanmoins las arts, la musique et également les armées, les chevaux et la guerre. La régente gère mal les affaires du royaume et entretient une politique pro-espagnole dont l’apogée se trouve dans le mariage de son fils avec Anne d’Autriche, infante d’Espagne. Pour Louis, c’est une humiliation car, conformément à la mémoire de son père, l’Espagne est ennemie de la France. De plus, les jeunes époux n’ont alors que 14 ans et Louis est traumatisé par le mariage qu’il a été forcé de consommer. En 1617, Louis prend sa place de roi par un coup de force : il ordonne l’assassinat du favori de sa mère, Concino Concini, et la fait exiler à Blois. Sous l’influence de Richelieu, Louis XIII se réconcilie avec elle pour cesser les complots qu’elle mettait en place contre lui.

II. L’affirmation de sa puissance : contre les protestants et les grands, l’Espagne et par les extensions géographiques.

A. le roi entend mettre fin aux privilèges politiques et militaires dont bénéficient les protestants depuis l’édit de Nantes et imposer le catholicisme à tous ses sujets, ce qu’il met en œuvre par le siège de La Rochelle de 1620 à 1628 et le siège de Montauban en 1621 et 1622. Les sièges se concluent par l’édit de Montpellier en 1622 et finalement la paix d’Alès en 1629. Le traité d’Ales abroge aux protestants les privilèges militaires et politiques, détruit leurs places fortes mais maintient la liberté de culte dans tout le royaume sauf à Paris. Cette forme de tolérance est par respect envers la réconciliation accomplie par son père, mais le roi a horreur des protestants et a reçu une éducation catholique très sévère.

B. Le roi se montre également inflexible contre les Grands du royaume, en faisant exécuter le duc de Montmorency pour révoltes ou encore le comte de Montmorency-Bouteville pour avoir violé l’interdiction des duels. Il affirme donc sa puissance à l’intérieur de son royaume.

C. Avec la guerre de 30 ans en 1618, deux intérêts contraires s’affrontent. Tout d’abord, celui de l’Etat français, qui redoute la politique impériale des Habsbourg (même s’ils sont catholiques) et se ressent fortement encerclé par eux. Le deuxième intérêt est celui de la religion, qui devrait unir les grandes puissances catholiques pour mettre un terme au protestantisme en Europe. Le ministre Richelieu a déjà influé sur le choix, et souhaite mettre en priorité les intérêts de la France : mettre un terme à cet encerclement menaçant. La politique française se rapproche donc des puissances protestantes en les finançant. Henri IV avant de mourir était sur le point de déclarer la guerre contre l’Espagne, initiative que son fils met à exécution en 1635 avec la déclaration de guerre de la France à l’Espagne. Cette guerre se termine en 1659 après la mort du roi.

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