Civils et militaires dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)

CHAPITRE 1 : Civils et militaires dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)

Vocabulaire :

• Empire centraux/Triple Alliance :  groupe composé de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, de l’Italie (seulement jusqu’en 1915) et de l’empire Ottoman, opposés à la Triple Entente lors de la Première Guerre mondiale.

• Triple Entente : alliance militaire composée du Royaume-Uni, de la France et de la Russie, opposés à la Triple Alliance lors de la Première Guerre mondiale.

• Guerre des tranchées/de position (décembre au printemps 1918) : phase défensive de la guerre, durant laquelle les troupes se cachent dans des tranchées et tentent de conserver leurs positions.

• Mutinerie : révolte des soldats contre l’autorité militaire (généralement refus de combattre).

• Déportation : déplacement forcé de populations pour des motifs raciaux ou politique.

• Génocide : extermination programmée et méthodique d’un peuple en raison de ses origines ou de sa religion.

• Communisme : idéologie qui veut instaurer, par une révolution immédiate, une société égalitaire, sans différence de richesse et sans propriété privée.

• Parti bolchévique : parti communiste qui prône l’organisation d’un parti de cadres formés de révolutionnaires professionnels créé par Lénine en Russie lors et après la révolution de 1917.

• Prolétariat : composé des ouvriers et paysans de la classe ouvrière qui font tourner les rouages du capitalisme.

• Arrière : terme désignant les populations qui ne prennent pas part aux opérations militaires mais qui sont soumises à l’effort de guerre.

• Guerre totale : conflit armé mobilisant toutes les ressources (économiques…) de l’Etat et toutes les catégories de sa population.

• Poilus : nom donné aux combattants français de la Première Guerre mondiale.

• Propagande : ensemble des pratiques (affiches, presse…) visant à encadrer une société pour la convaincre de la supériorité d’une idéologie ou d’une politique.

• Tranchée : fossé protégé par des barbelés dans lequel les soldats vivent et combattent.

Dates :

• Frise chronologique p.21 :

[pic 1]

• Révolution russe : chronologie p.28[pic 2]

Séance 1 : combattre au front

• Les débuts du conflit (entre l'été et la fin de l'année 1914) sont marqués par des grandes offensives, c'est la guerre de mouvement des deux camps à l'Ouest et à l'Est de l'Europe. Aucun des belligérants n'arrivent à prendre le dessus (à l'ouest les Allemands envahissent la Belgique mais sont arrêtés par le General Joffre à la bataille de la Marne du 6 au 9 septembre 1914 et à l'Est les Russes attaquent mais leur offensive est brisée par les Allemands lors de la bataille de Tannenberg). A l'hiver 1915 les armées sont face à face le long d'un front très étendu et stabilisé sur 700 km. Débute alors la guerre des tranchées.

• La guerre de position ou guerre des tranchées dure de janvier 1915 à mars 1918. Les armées se fixent le long de fronts étendus qu'il s'agit de faire reculer en leur faveur, cela ne signifie pas l'inactivité militaire car de longues batailles peu décisives se déroulent ( ex : 1915 offensives françaises en Artois et en Champagne, pertes énormes et aucun profit; 1916 : bataille de Verdun ; bataille de la Somme lancée par les Britanniques) Ces batailles sont très violentes et meurtrières ( ex : Verdun ½ million de tués du côté français et allemands; bataille de la somme, 30 000 morts dont 20 000 britanniques le premier jour). L'objectif des Allemands est de ne pas bouger des tranchées, elles sont mieux organisées que les tranchées françaises, il y a par exemple des bunkers pour se protéger.

• Cette guerre des tranchées se caractérise par l'aménagement de fossés destinés à abriter et à protéger les soldats : elles serpentent en zigzag, le long de la ligne de front, longue de 750 km et sont reliées les unes aux autres par des boyaux. Elles comportent des abris servant de lieux de vie, d'entrepôts, d'infirmerie. Des barbelés sont plantés devant chaque tranchée de première ligne, délimitant le no man's land entre les armées ennemies. Les assauts sont systématiquement précédés des bombardements des tranchées adverses par l'artillerie. De véritables pluies d'obus s'abattent alors sur les soldats ennemis. Une fois les positions anéanties ou supposées anéanties, les soldats de première ligne se lancent à l'assaut.

• La guerre de mouvement reprend sur le front Est mais les Russes sortent de la guerre en mars 1918 et le front disparaît. Les empires centraux reprennent l'offensive à l'Ouest, cependant ils sont arrêtés sur la Marne. L'Entente, avec le soutien des EU (entrée en guerre en avril 1917), entreprend la contre-offensive, menée par le général Foch (utilisation de chars). Epuisée, l'Allemagne et ses alliés cessent le combat. L'armistice est signé le 11 novembre 1918.

• Les soldats sont soumis à un stress intense. Ils ont peur de la mort, la leur ou celle des amis. Les nouvelles armes, gaz toxiques, lance-flammes, mitrailleuses, obus provoquent des blessures nombreuses et graves et tuent en masse. La vie dans les tranchées est insupportable. Les soldats vivent dans le froid, l'humidité et la boue, certains poilus meurent noyés dans des trous d'obus. Ils sont assourdis par le bruit des bombardements et les cris des blesses restés dans le no man's land. Ils ont faim car l'approvisionnement n'arrive pas toujours, ils ont soif car l'eau potable est rare en première ligne. Le manque d'hygiène est important, ils doivent en permanence chasser les rats et les poux. Les soldats n'ont pas d'intimité, ils vivent dans la promiscuité. En avril 1917, après l'échec de la bataille du Chemin des Dames, des centaines de soldats se mutinent. La durée de la guerre et les offensives inutiles et meurtrières provoquent la lassitude des Poilus qui ne veulent plus mourir pour rien. Pendant un mois, les mutins refusent de monter au front. En mai 1917, le Général Pétain, met fin aux offensives inutiles, il augmente le nombre de permissions et exige que chaque soldat ait au moins un repas chaud par jour. Les conditions de combat et de vie sont dures, cependant les soldats ont tenu pendant quatre longues années et cela grâce aux camarades, à la relève et aux divers réconforts. Les Poilus sont solidaires, ils partagent tout, ils savent pouvoir compter les uns sur les autres : si l'un meurt, un autre préviendra la famille. Les loisirs aident les soldats à passer le temps : ils jouent aux cartes, font du sport, jouent de la musique, fabriquent des objets avec des morceaux d'obus, ils rédigent et lisent leur courrier mais aussi des carnets personnels ou des journaux de tranchées. Le courrier maintient les liens entre les soldats et leurs proches, mais la correspondance est surveillée et censurée, il est interdit de donner sa position et les de donner des nouvelles des conditions de vie, tout cela pour rassurer l'arrière.

Séance 2 : une violence qui touche aussi les civils

• Les civils participent donc à l'effort de guerre. Dans les usines les femmes, que l'on nomme les munitionnettes, fabriquent en masse des armes et des munitions. Elles travaillent également dans les champs. On fait appel aux colonies et à leur main-d'œuvre.

• Exécutions, viols, prises d'otages s'accompagnent de pillages et de saccages, les atteintes aux personnes et aux objets s'inscrivant dans une étroite continuité. Sur tous les fronts de la Grande Guerre, les populations civiles se sont vues exposées à cette violence d'invasion.

• Les journaux n'hésitent pas à désinformer les citoyens en affirmant l'inefficacité des armes allemandes et la faible combativité de l'ennemi, en minimisant les défaites militaires et en héroïsant les combattants français. 

• Lors de la Première Guerre mondiale, les populations civiles ne sont pas épargnées. Le peuple Arménien qui vit dans l'Empire ottoman va subir un véritable génocide de 1915 à 1916.

Quand débute la guerre, l'Empire ottoman se range aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche. Mais dès le début de l'année 1915, il subit une lourde défaite contre la Russie. Très rapidement, les autorités ottomanes désignent les Arméniens comme les responsables de cet échec militaire. Cette minorité, victime depuis longtemps de persécutions de la part des Turcs, devient le bouc-émissaire idéal : il est accusé de comploter avec l'ennemi russe.

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