Les mémoires de la seconde Guerre Mondiale
Cours : Les mémoires de la seconde Guerre Mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar EVVVVAAA • 19 Avril 2018 • Cours • 2 157 Mots (9 Pages) • 610 Vues
THEME 1- LE RAPPORT DES SOCIETES A LEUR PASSE[pic 1]
L’HISTORIEN ET LES MEMOIRES DE LA SECONDE GUERRE
MONDIALE EN FRANCE
Introduction :
La mémoire et son rapport avec l’histoire.
Mémoire : Ensemble des souvenirs qui résultent des évènements vécus par des individus, des groupes ou des institutions. La mémoire est donc par définition plurielle car elle relève de la subjectivité de l’expérience particulière vécue.
Histoire : Reconstitution, savante et toujours en évolution des évènements du passé qui visent à rechercher la vérité et l’objectivité grâce à un travail croisé sur des sources diverses.
Quelles mémoires de la seconde Guerre mondiale peuvent être identifiées dans la société française ? Comment ces mémoires se sont-elles construites et comment ont elles évoluées depuis 1945 ?
On retrouve 3 grand type de mémoires : les résistants, les déportés (mémoire de la Shoa à Paris pour les Juifs), les civils. Mais il existe des mémoires secondaires, telles que : les prisonniers de guerre, les soldats de 1940, les travailleurs du STO, les «Malgré nous » (obligation de combattre pour l’armée Allemande). Il y a donc une multiplicité de mémoires.
Lieux de mémoires : Un objet ou un symbole important pour la construction de la mémoire nationale. Ces lieux de mémoire peuvent prendre différentes formes : des lieux topographiques (musés, archives), des monuments, des objets symboliques, des évènements ou des objets plus quotidiens qu’on va utiliser comme lieu de mémoire.
Ces lieux ont pour but de souvenir pour ne pas oublier, des lieux pour rendre hommage à ceux qui se sont battus et à ceux qui ont souffert, mais aussi pour commémorer.
Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale sont multiples en France, qui ont évoluées depuis 1945. L'historien, pour mener à bien son travail historique, il va être confronté à des enjeux mémoriels, des groupes qui cherchent à défendre une mémoire et a des groupes mémoriels issus de l’Etat.
I/ De l’après-guerre à la fin des années 1960, la mise en place d’une mémoire officielle
- Une mémoire officielle portée par les gaullistes et les communistes
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, se met en place le mythe résisténcialiste ou résistancialisme (par Henri Rousso). Cela désigne le mythe politique selon lequel l’ensemble de la nation française est entrée en résistance pendant l’occupation. Ce mythe a été créé par les Gaullistes et entretenu par les communistes. Certaines mémoires sont donc valorisées.
- A l’inverse, d’autres mémoires sont passées sous silence
-Les soldats français, qui se sont battus en 1940. Ils ont une image de vaincus. On ne met donc pas en avant leur mémoire (comme celle des poilus de la première Guerre mondiale)
-Les prisonniers de guerre français, qui comme les soldats incarnent la défaite de la France.
-Les déportés juifs. Prenons l’exemple de Simone Veil, femme rescapée d’Auschwitz, elle va ensuite s’engager dans la politique française (notamment pour l’avortement) pour les droits des femmes. D’après elle, les rescapés des camps ne sont pas écoutés car ce sont des victimes. Leurs témoignages ne rentrent pas dans les mythes qui sont en création. La France est déjà blésée et ne veut pas entendre l’ampleur de ces horreurs. On voit ainsi que l’opinion publique n’est pas prêt à entendre et à comprendre l’horreur, le Génocide. Les témoins ne sont pas écoutés.
→ A la suite de la Seconde Guerre mondiale, le mythe résistancialiste se met en place avec l’idée d’une France unanimement résistante. Ce mythe est entretenu par des groupes politiques : Gaullistes et Communistes. Cette mise en avant de la résistance passe aussi par le cinéma : la Bataille du Rail de René Clément en 1946. Nous pouvons voir au premier plan, un homme en rouge, en bas à gauche des soldats. Ce film va mettre en avançant la résistance des chemineaux pendant la guerre et les sabotages qu’ils vont faire contre les occupants Allemands. C’est une valorisation de la résistance. Un autre film, La Grande Vadrouille en 1966 de Gérard Oury, où les français vont participer à résister contre les Allemands.
II/ Mémoire et histoire de la Seconde Guerre mondiale en France depuis la fin des années 1960
- L’historien interroge les différentes mémoires (fin des années 60 jusqu’aux années 90)
- La fin du mythe d’une France unanimement résistante dans les années 70
On voit apparaitre de nouveaux enjeux mémoriels notamment grâce au cinéma avec Le Chagrin et la Pitié de 1969, de Marcel Ophuls. C’est un film composé d’images d’archives et de témoignages. On se place dans une petite ville, où l’on peut voir le comportement des français face aux occupants Allemands, les résistants et ceux qui vont collaborer. Ce film nous montre que la résistance active n’est qu’une minorité de la population. Dans le fond, la majorité était attentiste. Ce film remet en cause le mythe résistancialiste. Il va donc être dérangeant, il faudra attendre 1981 pour qu’il passe à la télévision, avant cela l’ORTF refuse d’acheter le film.
Robert O Paxton publie en 1973 La France de Vichy. La thèse du bouclier est ce qui a été mis en avant à la fin de la guerre, selon laquelle le Régime de Vichy ne faisait qu’obéir à l’Allemagne pour protéger la France. L’ouvrage de Paxton vient remettre en cause cette thèse du bouclier que le Maréchal Pétain a défendu lors de son procès. Cet ouvrage nous dit que le Régime de Vichy avait un véritable projet politique et que tout ne lui était pas imposé par l’Allemagne nazi. Il y a eu donc une mise en place d’une collaboration volontaire avec l’Allemagne, une antisémite volontaire : les mesures antijuives de 1940. De plus, en 1942, la France a participé à la déportation de juifs vers l’Est, au-delà de ce que les allemands demandaient.
Certains personnages vont donc voir leur passé réapparaitre. François Mitterrand, il a été arrêté et mis en camp de prisonniers duquel il s’est enfui et va travailler pendant le Régime de Vichy en tant que fonctionnaire. Il reçoit en 1943 la francisque et s’engage en tant que résistant à la fin de la guerre. Nous avons donc une image flou de ce personnage : un vichyste-résistant (personnes ayant d’abord soutenu le Régime de Vichy, et qui sont par la suite entré dans la résistance).
→ A partir des années 70, le mythe résistancialiste s’effondre par le biais de différents médias (films, travaux des historiens, etc..). En parallèle, une autre mémoire émerge, la mémoire juive.
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