Historiens et Mémoires de la Seconde Guerre Mondiale en France

HISTOIRE

THEME 1 – Le rapport des Sociétés à leur passé

CHAPITRE 1 – Les historiens et les mémoires de la 2nde GM en France

Intro 

2nde GM → guerre totale d’anéantissement avec environ 60 millions de morts

               → La Shoah au cœur du conflit

Mémoire collective : Faculté de se souvenir, en parlant d'une communauté

18 juin 40 : Appel du 18 juin à la BBC par De Gaulle (CDG)

- appel (peu entendu), à résister, à poursuivre le combat contre l’Allemagne

- place positive dans la mémoire collective : débuts timides d’une résistance, CDG=héros

22 juin 40 : Armistice avec l’Allemagne nazie, à Rethondes

        - armistice demandée par Pétain, défaite rapide

        - place positive en 40 car retour à la « paix »

        - place négative en 2018 car humiliation militaire et début de l’occupation

24 octobre 40 : entrevue de Montoire, poignée de main Pétain / Hitler

        - rencontre qui lance la collaboration d’Etat avec l’Allemagne nazie jusqu’en 44

        - place négative car début des compromissions avec l’Allemagne nazie sans retour, sans gain

16-17 juillet 42 : La Rafle du Vel’d’Hiv 

        - rafle la plus importante en FR (≈ 12 000 juifs)

        - place très négative, Vichy participe au génocide (→ responsabilité morale et juridique de la FR dans l’extermination des juifs)

8 mai 45 : Capitulation de l’Allemagne

        - Victoire des Alliés (USA, URSS, FR, Royaume Uni) sur le fascisme et le nazisme

        - Fin de la guerre en Europe

        - place positive car paix réelle, retour à la démocratie et de la liberté

I) Mythe d’une FR unanimement résistante (de 45 au début des années 70)

A) Emergence du mythe résistancialiste

1) Contexte historique

Eté 44 : libération de la FR, « été de l’euphorie »

6 juin 44 : débarquement de Normandie

25 août 44 : libération de Paris

8 mai 45 : libération totale de la FR

- Retour à la démocratie, mise en place d’un nouveau gouvernement : le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) dont CDG est le chef

- Libération se déroulant sous 2 aspects :

        - mouvement d’épuration sauvage : guerre civile, règlements de compte (ex : phénomène des femmes tondues), 10 000 morts

        - mouvement d’épuration légale : arrestations des collaborateurs (dont Pétain, jugé pour haute trahison)

2) Mise en place du mythe

1 septembre 44 : citation célèbre de CDG : « […] Paris libéré ! Libéré par lui-même, […] la FR toute entière : càd de la FR qui se bat. Càd de la seule FR, de la vraie FR, de la FR éternelle »

Selon CDG : - libération de Paris uniquement grâce aux armées de la résistance dont il est le chef (passe sous silence l’aide fondamentale des Anglo-américains)

                      - Vichy n’est pas la vraie FR, c’est une poignée de traîtres (passé sous silence car considéré comme erreur, ne représente par la FR)

→Glorification de la résistance

But du mythe : arrêter les divisions (morales), faire passer la FR pour un pays uni, une Sté soudée et forte derrière son chef, mettre fin à la guerre civile

3) Mémoire sélective autour de deux pôles

1er parti : Parti Gaulliste

2ème parti : Parti Communiste Français (PCF)

        - se fait appeler le « Parti des 75 000 fusillés » : en réalité c’est ≈ 30 000 communistes résistants fusillés

→ Avec l’action de ces 2 partis, la Sté d’après-guerre va s’enfermer dans une amnésie collective

51,53 : mise en place de lois d’amnistie (oubli d’acte criminel)

53 : procès des coupables (= alsaciens) de l’incendie du village d’Oradour-sur-Glane en 44

B) Mémoires éclatées et concurrentes

1) Mémoire déformée : la mémoire de Vichy

- mémoire déformée sous les faits d’idéologie qui va glorifier Pétain en le faisant passer pour un sauveur en 16 et en 40 pour l’extrême droite.

Pétain :        montré comme quelqu’un qui prépare la revanche et comme une victime (otage de l’Allemagne puis victime des communistes)

51 : création de l’ADMP (Association pour Défendre la Mémoire du Maréchal Pétain) : réhabilitation du Maréchal car selon l’extrême droite, la FR n’a pas assez reconnu ses sacrifices

- résistance ext. : CDG (=épée)

- résistance int. : Pétain (=bouclier) : «protège » les FR

2) Mémoire occultée : le cas de la mémoire juive

- mémoire juive :

- mémoire tue, cachée, très dérangeante pour la Sté FR (elle renvoie à une période honteuse de l’histoire de FR = collaboration)

        - si on l’écoute, elle relie la FR au régime de Vichy, à la participation aux déportations

→Donc mémoire juive = totale contradiction avec le mythe résistancialiste

→Pour les juifs : Période de « Grand Silence »

3) Mémoires impossibles

- Les prisonniers de guerre FR (mai/juin  40) : associés à la défaite de 40

        - + 1,5 millions de prisonniers

        - retour en FR en 45 = 5 ans de captivité

- Les travailleurs du STO (Service du Travail Obligatoire) : considérés comme des traîtres, accusés d’avoir participé à l’effort de guerre allemand

        - 650 000 jeunes FR (≈20 ans)

        - envoyés par Vichy en 43

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