Histoire les mémoires
Étude de cas : Histoire les mémoires. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kamila C • 5 Octobre 2019 • Étude de cas • 1 081 Mots (5 Pages) • 468 Vues
CHEMMAM Kamila DM d’histoire Terminale L
Etude de document :
La Seconde Guerre mondiale constitue pour les français un épisode fort et douloureux, d’un point de vue mémoriel. Le pays a non seulement connu la défaite, mails il a aussi dû subir l’occupation par les troupes allemandes, l’effondrement de la IIIème République, la mise en place du régime de Vichy et les divisions entre collaborateurs et résistants. C’est seulement à partir des années 1980, soit plus de 35 ans après la guerre, que la vision des années d’occupation est renouvelée ; les tabous sont levés et c’est la traque des derniers criminels de guerre, avec le temps des procès. En effet, la société est plus critique et ne croit plus aux versions officielles de ce qu’il se serait passé pendant l’occupation et lors de la libération de la France, mais elle reste très ignorante sur les horreurs qui se sont passées pendant le régime de Vichy. Alors que les langues se délient, les mémoires fusent et se contredisent parfois entre elles. Quelles ont été les différentes mémoires pendant et après l’occupation et quelle a été l’évolution du travail des historiens durant cette période ? Pour répondre à cette question, nous étudierons le témoignage des juges Jean-Pierre Getti et Irène Carbonnier, qui ont participé à l’instruction des procès Touvier pour l’un et Papon pour l’autre.
Après la libération de la France en 1945, les résistants gaullistes et communistes imposent l’idée d’une France unanime dans la résistance ; il s’agit du mythe résistancialiste affirmant que tous les français ont naturellement résisté face à l’envahissement allemand et au régime dictatorial de Vichy. Naissent alors deux mémoires : la mémoire Gaulliste, qui consiste à systématiquement mettre en avant les résistants et à minimiser un maximum le rôle des alliés, et la mémoire communiste, qui parle très peu de l’est soviétique et qui insiste beaucoup sur les pertes humaines. Ces mémoires sont longtemps considérées comme officielles. Evidemment, la réalité est tout autre ; sur les 40,6 millions de français en 1940, seulement 1,1 % s’est engagé dans la résistance, nous sommes bien loin de la France unanime que le résistancialisme nous certifie. A l’opposé, la mémoire des partisans de Vichy se met en place, construisant un récit qui relativise la collaboration ; le mythe du bouclier et de l’épée, qui propose que Pétain et De Gaulle étaient complices. De Gaulle symboliserait l’épée, se battant contre les allemands, tandis que Pétain protègerait les français en accordant des compromis aux allemands. Ce mythe, très populaire même auprès des résistants, correspondait surtout à ce que les français avaient besoin d’entendre.
Ces mémoires officielles bloquent la mémoire des autres, de ceux qui ont été enrôlé dans la guerre contre leur gré, ou même déportés. Les soldats vaincus et les prisonniers sont d’abord fêtés puis mis de côté, car ils ont perdu la guerre. Les travailleurs du STO sont eux considérés comme des traîtres, puisqu’ils étaient « à l’abri » en Allemagne et les Malgré-Nous sont eux aussi considérés comme des traitres. Sur les 76 000 déportés juifs, environ 3% reviennent et sur les 89 000 déportés politique, environ 60 % d’entre eux reviennent. Eux non plus ne sont pas écoutés, et sont mis de côté. Un véritable tabou se crée autour de l’occupation, et seule la mémoire des résistants est tenue en compte, les autres mémoires étant en quelque sorte censurées.
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