Découverte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
Fiche : Découverte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar destructerk1 • 20 Mai 2013 • Fiche • 2 066 Mots (9 Pages) • 1 511 Vues
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sur les ruines encore fumantes de l’Europe et de l’Asie, la tension monte soudainement entre les Etats-Unis et l’URSS. Le camp Allié, dont l’ennemi commun a littéralement été éradiqué, se disloque en l’espace de quelques mois. Pendant quarante ans, la menace d’une Troisième Guerre mondiale planera sans jamais se concrétiser. C’est la Guerre froide : un conflit qui s’étend de 1946 à 1991. Celui-ci oppose deux systèmes irréconciliables : le capitalisme libéral et démocratique, emmené par les Etats-Unis, et un système communiste, souvent qualifié de « totalitaire », conduit par l’URSS.
Ainsi, de 1946 à 1949, la politique de chaque continent se modifie profondément, instaurant un monde bipolaire.
Une incompatibilité idéologique
La fracture entre les Etats-Unis (ainsi que les démocraties européennes) et l’URSS ne surgit pas inopinément en 1946, mais elle remonte en fait à la naissance même de l’URSS. Depuis la révolution russe de 1917 et l’arrivée au pouvoir de Lénine, les deux pays souffrent d’une véritable « incompatibilité idéologique ». D’un côté, les Etats-Unis s’affichent comme les représentants du libéralisme, tant politique qu’économique, tandis que de l’autre, l’URSS fustige le capitalisme et prône une société sans classe, où les initiatives de l’individu s’effacent devant les intérêts du peuple.
En ce sens, la Grande Alliance peut être perçue comme une parenthèse nécessaire pour affronter le nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce rapprochement ne fut d’ailleurs pas évident, puisque Staline, face à l’absence de soutien des occidentaux, avait signé en 1939 un accord de non-agression avec Hitler, le pacte germano-soviétique.
Cependant, au cours des années 1920 et 1930, le contexte est très différent de celui de 1946, et ce pour plusieurs raisons :
- de 1919 à 1922, l’Europe est bousculée par le Komintern (ou Internationale communiste), l’appel à la révolution mondiale prononcé par Lénine et les insurrections ouvrières. Mais ces insurrections se traduisent par des échecs.
- Ensuite, l’URSS doit avant tout faire face à ses difficultés intérieures et l’état catastrophique de son économie.
- Après 1922 et conformément à la doctrine Monroe énoncée en 1823, les Américains se refusent à toute intervention en Europe et limitent leur domaine d’influence au continent américain. Ce mouvement de repli est d’ailleurs renforcé par la crise économique amorcée en 1929.
Ainsi, après 1922, pendant l’entre-deux guerres, chaque camp reconnaît en l’autre un ennemi mais sans jamais aller jusqu’à la confrontation.
Pour aller plus loin :
- L’histoire de l’URSS
- La crise de 1929
Le camp allié, porteur de deux puissances
En 1946, le contexte a changé :
- L’Europe, ravagée par la guerre, a perdu sa puissance et son faste. Elle doit s’atteler à sa reconstruction. Par ailleurs, les empires coloniaux français et anglais sont en perte de vitesse ;
- L’URSS, qui a énormément souffert de la guerre, se relève avec un prestige immense en Europe, car c’est finalement elle qui a libéré le plus de territoires du joug nazi ;
- Les Etats-Unis, malgré l’effort de guerre, sortent économiquement renforcés et ont montré à l’URSS leur supériorité militaire en lançant la bombe atomique sur le Japon.
Face à la victoire totale sur les forces de l’Axe et à la faiblesse de l’Europe, les Etats-Unis et l’URSS, alors encore alliés, sont deux grandes puissances en mesure de dominer le monde.
Pour aller plus loin :
- L’histoire de la Seconde Guerre Mondiale
- La Seconde Guerre mondiale en dix cartes
La tombée du « rideau de fer »
Dans ce contexte, une multitude d’éléments explique les tensions croissantes entre ce qui va devenir les « deux blocs ». Longtemps, l’historiographie de chaque camp renvoyait la faute sur l’autre : ainsi, pour les occidentaux, la Guerre froide serait due au non respect des accords de Yalta. En effet, Staline n’a pas permis la tenue d’élections libres (au sens où l’entendent les Européens) dans les Etats libérés par l’Armée rouge. De son côté , l’URSS retient la politique ouvertement anti-communiste de Truman, la doctrine du containment (endiguement). En réalité, ces causes s’imbriquent et il est difficile d’attribuer une responsabilité à un camp plus qu’à l’autre.
Avant la fin de la guerre, Churchill et Staline pensent déjà en terme de zone d’influence. C’est ainsi que, dès octobre 1944, les deux hommes font chacun des concessions quand aux territoires dans lesquels ils pourront intervenir. Contrairement à ce qu'on a souvent dit, il ne s’agit pas à proprement parler d’un « partage de l’Europe ». En effet, il s’agit moins de s’approprier un pays ou d’en déterminer les frontières que de se mettre d'accord sur le soutien apporté à tel ou tel régime. Ainsi, Staline s’engage à ne pas soutenir les communistes grecs et yougoslaves tandis que Churchill n’aidera pas les libéraux hongrois et roumains.
Mais en 1945, les accords de Yalta remettent en cause cette entente en affirmant le droit des pays libérés aux élections libres et démocratiques. La conception des élections libres de Staline n’est pas celle de Truman. Rapidement, les Partis communistes nationaux occupent une place centrale dans les pays de l’Est et les élections sont truquées. Churchill, qui s’inquiète de cette situation depuis 1945, prononce en 1946 le discours de Fulton où il dénonce le rideau de fer qui scinde désormais l’Europe. Si Churchill n’est plus Premier ministre à cette époque, son discours a un énorme retentissement. La rupture entre le « monde libre » et « le monde communiste » n’est plus un secret.
Doctrine Truman et rapport Jdanov : la cristallisation du conflit
Dès 1944, les Américains préparent leurs armes économiques avec les accords de Bretton Wood. Si ces mesures visent l’Axe, elles ouvrent la voie pour le volet
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