Commentaire de document sur la frontière germano polonaise

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe, ravagée par la guerre, voit aussi ses frontières

bouleversées

.

En effet, la défaite allemande remet en cause le sort des territoires anciennement occupés, ce

qui conduit les Alliés (Etats-Unis, Royaume-Uni, URSS) à se réunir au cours de plusieurs conférences

destinées à réorganiser le continent pour une paix durable.

Ce sont les extraits de deux de ces conférences

qui nous sont ici présentés : celle de Yalta (conférence de Crimée), qui a eu lieu du 4 au 11 février 1945 et

celle de Potsdam qui se déroule du 17 juillet au 2 août 1945

polonaise est un enjeu important des négociations.

Dans les deux cas, la frontière germano-

Pourquoi peut-on dire que le tracé de la frontière germano-polonaise est un enjeu géopolitique

majeur et débattu pendant et après la Seconde guerre mondiale ?

les violations de la frontière issues de la guerre ont un impact majeur, avant de nous intéresser à l’enjeu

Nous verrons dans un premier temps que

diplomatique que constitue cette frontière pour les belligérants en 1945. Finalement, nous nous intéresserons

à la contestation plus durable de la frontière par des populations qui s’en étaient approprié l’espace

.

.

Tout d’abord, il est important de rappeler que l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie le 1er

septembre 1939, qui est aussi le début de la Seconde Guerre mondiale, est liée à une contestation allemande

de la frontière

.

En effet, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne avait perdu des

territoires et se retrouvait coupée en deux pour mettre la création d’un Etat polonais et lui donner un accès à

Le document 2 fait allusion à cette situation lorsqu’il parle de la « Prusse orientale » ou de « l’ex-

ville libre de Dantzig », qui étaient deux territoires hérités de cet état de fait.

force géopolitique, et il est frappant de constater que le « gouvernement provisoire » polonais ne peut que

.

Ne pouvant tolérer cette

situation, le IIIe Reich a donc violé la frontière germano-polonaise pour occuper une partie du pays. Cette

invasion avait mené à la disparition de l’Etat polonais puisque dans le même temps, en vertu d’un protocole

secret du pacte germano-soviétique, l’URSS envahissait à son tour la partie Est du pays le 17 septembre. Il

faut dire que l’URSS avait depuis longtemps des visées sur cette partie de la Pologne, même si la

proposition d’établissement de la frontière sur la « ligne Curzon » évoquée dans le document 1 n’avait

finalement pas été retenue avant 1939.

La Seconde Guerre mondiale, avec la disparition de l’Etat polonais et

donc de ses frontières, peut donc être considérée comme une contestation violente du tracé de la frontière

germano-polonaise.

Cependant, la défaite allemande rebat les cartes, et dans le contexte de la victoire alliée la violence de

la guerre laisse la place aux âpres négociations de paix

Ces négociations s’appuient aussi sur un rapport de

donner son avis « en temps voulu » (doc 1), ou « exposer son point de vue » (doc 2), qui n’apparaît que

comme consultatif, puisque ce sont « les chefs des trois gouvernements » britannique, américain et

soviétique qui prennent en réalité les décisions.

Cette situation s’explique par la position de vainqueurs de

ces trois Etats, qui peuvent dicter leurs conditions grâce à leur force militaire. Mais même au sein des Alliés,

les documents permettent de distinguer une hiérarchie. En effet, on constate que les revendications

territoriales soviétiques sont appuyées par les deux autres puissances, et l’URSS conserve ainsi la plupart de

ses gains territoriaux, y compris la majeure partie

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