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La Première Guerre Mondiale : L'expérience Combattante Dans Une Guerre Totale

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Par   •  6 Février 2014  •  1 721 Mots (7 Pages)  •  1 712 Vues

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La Première Guerre mondiale : l’expérience combattante

dans une guerre totale.

I L’expérience combattante

1. La durée et l’ampleur géographique du conflit

• Dès les premières offensives de la guerre de mouvement (août-novembre 1914), les

pertes sont importantes : l’utilisation sans précédent de l’artillerie et des mitrailleuses

bloque toute possibilité de percer les lignes ennemies et inflige des dégâts humains

considérables et aléatoires (c’est ce que les historiens appellent la " dépersonnalisation

des combats "). L’offensive allemande est stoppée sur la Marne (6-13 septembre) aux

prix de lourdes pertes. La " course à la mer " n’est pas une simple tentative stratégique

d’encerclement, c’est une succession d’offensives meurtrières. A l’automne les deux

armées s’enterrent dans des tranchées, le long d’un front étiré de la Manche à la frontière

suisse. Sur le front Est, les Allemands arrêtent les Russes à Tannenberg dès le

mois d’août.

• Au cours de la guerre de position (automne 1914-fin 1917), une succession d’offensives

saigne les armées sans pour autant donner l’avantage à l’un des deux camps. L’attaque

commandée par Joffre en Artois et en Champagne (1915) fait 350 000 morts. L’offensive

allemande de Verdun (21 février-19 décembre 1916) et la contre-offensive des

Alliés sur la Somme (juillet-novembre) coûtent la vie à 700 000 soldats et fait 400 000

blessés. Les attaques de l’Empire ottoman échouent également, sans que les Alliés ne

puissent s’emparer du détroit des Dardanelles. Sur ce front, les pertes sont toutefois

moins lourdes qu’à l’Ouest, même si la violence des combats est de la même nature.

• L’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Allemagne (avril 1917) permet une reprise

de la guerre de mouvement, alors qu’à l’Est, la Russie a signé l’armistice de Brest-

Litovsk : l’offensive alliée est dirigée par Foch, à partir du printemps 1918, est appuyée

par des chars de combat, ce qui permet une percée du front allemand au cours de l’été.

Alors qu’une révolution éclate à Berlin, l’empereur doit abdiquer et la nouvelle République

signe l’armistice à Rethondes le 11 novembre 1918. 70 millions d’hommes

auront été mobilisés au cours du conflit, 10 millions de personnes perdent la vie et 17

millions sont blessés.

2. La vie quotidienne au front et la violence des combats

• De nombreux témoignages d’anciens combattants nous renseignent sur " l’enfer des

tranchées ". Tous tente de faire comprendre l’horreur de la vie quotidienne (le froid, la

dysenterie, les cadavres, l’absence totale d’hygiène, etc.), la peur des bombardements

et l’attente des ordres d’offensive. Roland Dorgelès (Les croix de bois) ou Henri Barbusse

(Le Feu (Journal d’une escouade), 1916) figurent parmi les plus connus, mais

les historiens disposent également de nombreuses lettres et des journaux de tranchées.

Tous ces documents disent l’horreur de la vie sur le front, mais également le sentiment

d’être incompris et la haine des soldats pour les " planqués " et les " profiteurs de guerre

". Côté allemand, Ernst Jünger (Orages d’acier) et Erich Maria Remarque (A l’Ouest,rien de nouveau, 1929) témoignent du fait que le vécu des soldats est le même de part

et d’autre du no man’s land.

• L’utilisation d’armes nouvelles (le " gaz moutarde ") terrorise également les soldats,

bien que la plupart soient victimes des bombardements intensifs (70% des morts) et

des mitrailleuses au cours des offensives dans les no man’s land ou dans les tranchées

elles-mêmes. On s’y tue à la grenade, au fusil, au couteau, etc (les " nettoyeurs de

tranchées ", par exemple, sont des sections spécialisées dans l’achèvement des soldats

ennemis dans une tranchée qui vient d’être prise). Les droits de la guerre (la convention

de Genève et celle de La Haye) ne sont pas respectés. Dans ces conditions, les historiens

s’interrogent sur la " culture de guerre " subie - ou acceptée ? - par les soldats, ainsi que

sur le degré de " brutalisation " des hommes durant le conflit.

• En avril 1917, une offensive est lancée par le général Nivelle au chemin des Dames.

C’est un nouvel échec (400 000 morts, mais aucune avancée significative) et des mutineries

éclatent à partir de mai. Elles ne concernent que 400 000 soldats, mais touchent

tous les bataillons. Ces mutineries témoignent de la lassitude des hommes, mais également

des progrès des idées pacifistes au sein des troupes. Elles sont réprimées par

l’Etat major (500 condamnations à mort, mais une trentaine d’exécutions seulement)

qui décide également d’améliorer la vie quotidienne des soldats (général Pétain).

3.

...

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