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La Première Guerre Mondiale : L'expérience Combattante Dans Une Guerre Totale

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Par   •  4 Février 2015  •  1 436 Mots (6 Pages)  •  928 Vues

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LA PREMIERE GUERRE MONDIALE : L'EXPERIENCE COMBATTANTE DANS UNE GUERRE TOTALE

La Première Guerre mondiale marque un tournant dans l'histoire de la guerre du fait du nombre de pays et de combattants qui s'opposent sur le front, du fait des moyens technologiques employés, du fait de la mobilisation des sociétés et des économies à l'arrière. À ce titre, elle mérite bien le qualificatif de « guerre totale », et son bilan sera malheureusement à la démesure de ce premier grand conflit du XXe siècle.

« L'expérience combattante » a une place prépondérante dans l'histoire de cette guerre. Expérience des hommes sur le front tout d'abord, caractérisée par la brutalisation de combats de plus en plus violents qui marqueront durablement une génération de soldats mobilisés et élevés dans une véritable culture de guerre sur fond de patriotisme.

Dans son roman « Paris est une fête », le grand écrivain américain Ernest Hemingway (reprenant une citation de Gertrude Stein) exprime cette idée lorsqu'il s'adresse aux soldats de 1914-1918 : « That is what you are. That's what you all are… All of you young people who served in the war. You are a lost generation. » Cette « génération perdue » a été générée par une expérience combattante terrible et traumatisante dans une guerre totale et brutale qui a touché profondément et durablement les soldats et les sociétés.

Une guerre plus brutale et d'une plus grande ampleur que les précédentes

• 1914-1918, par le jeu des alliances et l'implication des empires coloniaux, a été une guerre mondiale d'une ampleur sans précédent : 70 millions d'Européens, des centaines de milliers de soldats des colonies et des volontaires de tous les continents ont été mobilisés dans ce premier grand conflit de l'ère industrielle.

• L'assassinat de l'archiduc d'Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, le 28 juin 1914 à Sarajevo n'est en fait qu'un prétexte au déclenchement d'une guerre planifiée de longue date, comme le prouvent les signatures des deux grandes alliance européennes, la Triple Entente (Royaume-Uni, France, Russie rejoints plus tard par les États-Unis et l'Italie) et la Triple Alliance (Allemagne, Empire d'Autriche-Hongrie et Empire ottoman). Depuis la fin du XIXe siècle, dans l'attente d'une guerre, toutes les grandes puissances européennes ont embrigadé leurs populations, en faisant appel à la propagande et au patriotisme, et se sont lourdement armées.

• Les pays ont aussi investi dans de nouvelles technologies d'armement qui seront encore développées pendant la guerre. Elles ont des effets inattendus : le conflit s'enlise rapidement dans une guerre défensive alors que tous pensaient qu'il ne devait pas durer. La mise au point d'une aviation, de tanks, le recours systématique à une artillerie lourde de plus en plus performante et à de terribles armes chimiques (gaz moutarde (ypérite), par exemple) contribuent également à faire de la Première Guerre mondiale le premier conflit « industriel » de l'histoire.

• L'association de différents facteurs (nouvelles technologies, ampleur inédite du conflit, stratégies développées) va entraîner les belligérants dans une spirale de la violence. 1914-1918 marque une importante escalade dans la brutalité par rapport aux guerres précédentes, au mépris du droit de la guerre établi par les conventions de Genève (1864) et de la Haye (1907).

Une violence omniprésente pour les hommes sur le front

• Sur le front, les soldats qui ont eu la malchance d'être affectés dans l'infanterie sont soumis à des violences physiques et psychologiques importantes, en particulier à partir de la fin de l'année 1914 lorsque la guerre de mouvement fait place à l'enlisement de la guerre de position. La nouvelle tactique des état-major est alors celle d'une guerre d'usure : des centaines de kilomètres de tranchées sont peu à peu creusées. Les hommes n'en sortent que pour des offensives meurtrières qui ne permettent souvent qu'une avancée de quelques kilomètres (300 000 morts lors de la bataille de Verdun entre février et juin 1916 ; 52 000 morts en un mois lors de l'offensive Nivelle en 1917, etc.). L'objectif est alors de faire le maximum de morts chez l'ennemi plutôt que de gagner du terrain.

• La vie sur le front devient vite insupportable. Lors des combats, les tranchées sont pilonnées par l'artillerie, responsable de 70 % des décès, et, avec l'avancement du conflit, les nouveaux armements transforment la vie des soldats en un véritable enfer :

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