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Les Territoires Ultramarins De L'Union Européenne Et Leur développement : Discontinuités, Distances, Insularité, Spécificités Socio-économiques

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Par   •  15 Mai 2013  •  1 576 Mots (7 Pages)  •  1 174 Vues

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1. Des régions éloignées, souvent enclavées et insulaires

Des territoires dispersés sur l'ensemble de la planète

• Les territoires ultramarins de l'UE sont dispersés sur l'ensemble du globe : on en trouve dans les océans Pacifique, Indien, Atlantique, dans les Caraïbes, mais aussi en Amérique du Sud (Guyane) et jusque dans les pôles (Terre Adélie, une partie des Terres Australes et Antarctiques Françaises) et l'Arctique (le Groenland est fortement lié au Danemark). Ces territoires hérités pour la plupart du passé colonial des États européens leur permettent de dominer des zones économiques exclusives de plusieurs millions de km2 (pour la France en particulier, très riche en DROM-COM).

• Cette dispersion géographique de territoires qui sont soit des parties intégrantes de l'Union, soit des régions associées, est pour l'Europe un atout important. Ils peuvent en effet constituer des interfaces intéressantes avec les pays du sud en développement ou les pays émergents proches. Ils constituent en outre des pôles de développement et d'attractivité dans ces régions du monde. La Guyane est ainsi frontalière du Brésil, pays émergent, mais aussi du Suriname, un des pays les plus pauvre de la zone Caraïbe.

Des territoires essentiellement insulaires et éloignés de l'Union européenne

• La plupart des territoires ultramarins européens sont en fait des îles de taille modeste, à l'exception du Groenland (peu peuplé), de la Terre Adélie (uniquement occupée par quelques scientifiques) et de la Guyane. Mais ces dernières sont, de par leur isolement, également en situation d'enclavement et « d'insularité » (la Guyane est ainsi isolée des États voisins par la forêt amazonienne).

• Ces espaces insulaires présentent des paysages très diversifiés, mais la majorité d'entre eux sont des îles tropicales d'origine volcanique. Par leur situation géographique et leur climat, ces îles sont à la fois des atouts pour des activités telles que les cultures tropicales ou le tourisme, mais présentent également des contraintes car elles sont le plus souvent soumise à d'importants risques naturels (cyclones, éruptions volcaniques comme celle de Montserrat en 2008). Elles sont également séparées de leurs métropoles et de l'Europe par plusieurs fuseaux horaires et des milliers de kilomètres de distance (les Açores sont à 1 500 km de Lisbonne, les Canaries à plus de 1 000 km de l'Espagne). Les relations entre l'Union européenne et les territoires ultramarins sont donc caractérisées par des discontinuités (des ruptures dans l'espace marquées par des interfaces, des limites, des frontières : ici la distance, les océans, etc.).

Exercice n°1

2. Des sociétés multiculturelles, à forte croissance démographique, marquées par les migrations

Des sociétés pluriethniques héritage de l'histoire

• Les sociétés des territoires ultramarins européens sont très diversifiées car elles sont le produit de processus historiques très différents. Les îles atlantiques ont été conquises par les Européens dès la période des grandes découvertes au xve siècle. Les Canaries et les Açores ont été colonisées en premier par les royaumes ibériques, puis les Européens se sont appropriés une bonne partie des îles Caraïbes.

Ces conquêtes avaient d'emblée pour objectif de faire de ces points stratégiques sur les grandes routes maritimes mondiales des relais de l'expansion européenne dans le monde et d'en exploiter les ressources. En effet, la demande en produits tropicaux est alors importante (les îles atlantiques par exemple deviennent ainsi des îles sucrières).

Le reste des conquêtes est également la conséquence des explorations européennes et de la rivalité entre les grandes puissances, pour lesquelles il était urgent d'aller planter le drapeau national sur le plus d'espaces possibles. Ce qui explique en partie pourquoi les Français peuvent être propriétaires des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) qui présentent par ailleurs un intéressant potentiel en termes de ressources naturelles.

• Des populations d'origines diverses vont s'installer dans la zone caraïbe aux côtés de populations autochtones presqu'entièrement décimées (à l'exception de la Guyane) : essentiellement des colons blancs venus d'Europe, qui ne sont pas tous propriétaires de grandes plantations, et des esclaves africains déportés pour y travailler. Les îles de l'océan Indien (la Réunion en particulier) suivent un parcours similaire. Après l'abolition de l'esclavage, elles accueillent aussi des populations d'origines ethniques très diverses venues du sous-continent indien. La situation est différente dans les îles pacifiques, colonisées plus tardivement et qui ont largement conservé leurs populations autochtones (Polynésiens, Mélanésiens, Wallisiens, etc.) en plus des colons européens venus s'y installer (Caldoches en Nouvelle-Calédonie).

• Toutes ces îles voient donc se développer des sociétés plus ou moins pluriethniques, multiculturelles et métissées en particulier dans les Antilles et à la Réunion. Unies par l'insularité, et le même sentiment d'appartenance à cet espace insulaire, les populations ont pu développer des formes de culture communes (langue créole dans les Antilles), même si des clivages persistent.

La constitution ethnique des îles est essentielle pour comprendre les relations au sein des sociétés insulaires : en Polynésie, les populations autochtones sont ainsi majoritaires. Les enjeux électoraux sont souvent

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