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La Conférence de Berlin

Analyse sectorielle : La Conférence de Berlin. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 921 Mots (8 Pages)  •  387 Vues

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La Conférence de Berlin aussi appelée la Conférence de l’Afrique de l’Ouest est un rassemblement à l’initiative du chancelier allemand Otto von Bismarck afin d’éviter les conflits, jeter les bases d’un partage éventuel de l’Afrique et libéraliser le commerce et la navigation sur les fleuves africains. Elle s’est déroulée à Berlin et a réunit 14 pays majoritairement européens : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, le Danemark, l’Empire Ottoman, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la Suède-Norvège ainsi que les Etats-Unis. Cette conférence qui a débuté le 15 Novembre 1884 et s’est terminée le 26 Février 1885 a défini les conditions de “partage de l’Afrique” et la colonisation de celle-ci faisant de l’Europe une puissance impérialiste. L’impérialisme est la politique d’un état visant à réduire d’autres états sous sa dépendance politique ou économique. Comment la Conférence de Berlin est révélatrice de l’impérialisme européen de la fin du XIXe siècle? Nous verrons tout d’abord le contexte historique puis le déroulé de la conférence, enfin nous verrons la mise en œuvre des décisions et les conséquences liées à la Conférence de Berlin.

1- Le contexte:  “la course aux colonies” (Qu’est ce qui a déclenché cette conférence?) 

Pendant longtemps, les européens se sont contentés d’établir des comptoirs de commerce et des escales le long des côtes africaines puisque l’intérieur des terres, parfois inconnu, était difficile d’accès et ne les intéressaient pas. C’est à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que l’intérêt des grandes puissances européennes va se tourner vers l'intérieur des terres africaines grâce à la découverte de multiples richesses insoupçonnées tel que des mines de diamants au Transvaal (région située dans le nord-est de l’Afrique du Sud) en 1867 et le développement des sciences avec l’exploration, l’anthropologie et la géographie. Cela va créer des tensions entre les puissances européennes.

Tout d’abord, l’acquisition de territoires africains va engendrer de la concurrence entre certaines nations européennes. En effet, en 1830 plusieurs pays sont occupés par la France comme l’Algérie, le Sénégal et le centre de l’Afrique du Nord. Elle commence aussi à s’installer progressivement au Congo après 1875 avec l’exploration menée par Pierre Savorgnan de Brazza, s’empare de la Tunisie en 1881 créant au passage des tensions avec l’Italie et s’empare de la Guinée en 1884. Le Royaume-Uni quant à lui, prend possession de l’Egypte en 1882 puis le Soudan ainsi que la Somalie en 1884. L’Allemagne s’empare en 1884 du Cameroun, du Sud-Ouest africain (Namibie), du Togo ainsi que l’Afrique orientale allemande en 1885. Les tensions s’intensifient avec cette concurrence et cette “course à l'Afrique".

De plus, s’ajoute à ces tensions une autre forme de concurrence, à savoir les expéditions en Afrique, en particulier après l’exploration du bassin du Congo (1874-1877) par Henry Morton Stanley, un explorateur britannique. Les terres congolaises créent de nombreuses convoitises. En 1876, le roi des belges Léopold II organise la conférence géographique de Bruxelles du 12 au 19 septembre dans le but de lancer des expéditions au Congo sous prétexte de “civiliser” les africains et mettre fin à la traite négrière maintenue par les Arabes. Cette conférence donne naissance à l’Association internationale africaine et en 1879, il crée aussi l’Association internationale du Congo qui présente des objectifs plus précisément économiques. Après la création de l’A.I.A l'explorateur britannique Henry Morton Stanley est invité par le roi belge, en 1878, à rejoindre et à travailler pour cette nouvelle association. L’explorateur au service du souverain belge a pour mission de retourner au Congo, d’y établir un état qui sera le futur Etat indépendant du Congo et dont il serait le chef au nom de l’A.I.A. Cependant, la France revendique elle aussi son intérêt pour cette même région et y envoie son explorateur Pierre Savorgnan de Brazza qui après avoir remonté le bassin du Congo y fonde Brazzaville en 1881. Dans le même temps, le Portugal réclame à son tour une souveraineté sur ce même territoire en s’appuyant sur des traités antérieurs signés avec l’Empire Kongo. Après avoir passé un accord le 26 février 1884 avec le Royaume-Uni, ces 2 nations bloquent l’accès de l’océan Atlantique à l’A.I.C. Le Portugal, propose alors l’idée d’une conférence internationale afin de trouver un terrain d’entente sur la question de cette région , le chancelier allemand Bismarck accepte cette idée  et organise donc la Conférence de Berlin.

2- Le déroulé de la conférence

La Conférence de Berlin (15 novembre 1884 au 26 février 1885) se déroule en 10 séances d’une durée allant de 30 minutes à 3 heures. La conférence réunissant 14 nations est présidée par le chancelier allemand, “arbitre de l'Europe” qui se pose ainsi en médiateur  de la crise. Les représentants africains sont exclus, ils ne sont pas invités à participer à la conférence. Les nations européennes décident donc de l’avenir et du devenir de l’Afrique sans tenir compte de l’avis des peuples africains. Deux visions s’opposent lors de la conférence, d’un côté Bismarck et Sir Edward Malet (représentant du Royaume-Uni lors de la conférence) souhaitant ouvrir le continent africain à la civilisation, à l’instruction, au commerce ainsi que de régler la question de l’esclavage. En effet, ils souhaitent assurer la liberté de commerce dans le bassin du Congo et ses embouchures, assurer également la liberté de navigation sur les fleuves Congo et Niger et pour finir   ouvrir des territoires inoccupés et inexplorés à la civilisation afin de préciser les conditions de prise de possession de ces nouvelles terres. Malet plaide également pour l’extension de la liberté totale de commerce au Sénégal et au fleuve Zambèze. Le Portugal et la France sont hostiles à la proposition de Malet car les français sont présents au Sénégal et les portugais au Mozambique. 

Les sujets débattus au cours des 10 séances constituant la Conférence de Berlin vont sceller le destin du continent africain et de ses peuples. La seconde séance en date du 19 novembre a pour sujet les formes et modalités de l’ouverture commerciale ainsi que l’adoption des principes d’égalité internationale et de franchise douanière. Le 27 novembre, lors de la 3ème séance, il est question de délimiter la région concernée par l’ouverture commerciale. Le 1er décembre, les nations s’engagent à mettre fin à l’esclavage et traitent des questions de fiscalités. Lors de la séance du 18 décembre, un accord concernant la navigation sur le Congo et le Niger est trouvé et acté. Le 22 décembre, des échanges sur le commerce des alcools ont lieu, le roi Léopold II de Belgique ayant abordé le sujet et fait part de ses inquiétudes quant aux ravages de l’alcool sur les indigènes. La journée du 7 janvier voit l’instauration de la liberté commerciale dans le bassin conventionnel du Congo et celles du 31 janvier les occupations futures du territoire. L'association  internationale du Congo (A.I.C) du roi de Belgique est reconnue et consacrée le 23 février et trois jours plus tard, lors de la dernière séance, les pays participants ainsi que l’A.I.C signent “l’Acte général”.

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