L'Union Européen aux territoires
Commentaires Composés : L'Union Européen aux territoires. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jtedouche • 16 Juin 2013 • 1 876 Mots (8 Pages) • 937 Vues
De l'espace européen aux territoires de l'Union européenne
L'un des objectifs essentiels de l'Union européenne est de réduire les écarts et les inégalités socio-spatiales entre les territoires européens. Pour cela, l'Union européenne s'est dotée d'institutions spécifiques et consacre à ce projet au moins 80 % de son budget.
Mais cette politique européenne qui tente de répondre à des enjeux politiques et sociétaux importants, est source de débats au sein de la principale organisation d'un continent aux limites floues, fondamentalement partagé entre unité et diversité.
1. L'Union européenne : frontières et limites, une union d'États à géométrie variable
Un morcellement récent des frontières intérieures
• L'Europe n'est pas seulement le produit de plusieurs millénaires d'histoire, elle est aussi le produit de plusieurs milliers de conflits et de guerres qui ont successivement opposés des ethnies, des empires, des royaumes puis, à partir du xixe siècle, des États-nations (État avec des frontières limitant le territoire d'une population se considérant comme une nation : ce concept est une invention européenne). Les deux derniers siècles ont vu une explosion des nationalismes en Europe : de nombreux peuples se considérant comme des nations ont réclamé leur propre État souverain.
• Cette situation a été à l'origine de nombreux conflits récents qui ont abouti à la création de nouveaux États (par exemple la guerre en ex-Yougoslavie). La modification des frontières européennes a aussi été provoquée par l'éclatement du bloc de l'Est (URSS, Tchécoslovaquie) à partir de 1989.
Ces événements ont donné naissance à 15 nouveaux États (plus trois dans le Caucase) et à une importante recomposition territoriale (réorganisation géopolitique d'une région par la création de nouveaux États, la modification de frontières, les mouvements de population). 27% des frontières européennes ont été créées depuis 1991.
Aujourd'hui l'Europe, le plus petit continent du monde, est l'un des espaces les plus fragmentés politiquement : 22 États en 1914 contre 49 aujourd'hui (20,7 % des États du monde, pour environ 3 % de la superficie des terres émergées) !
Un espace attractif en expansion mais des élargissements qui font débat
• Les limites actuelles de l'Union européenne sont aussi le résultat d'un processus d'élargissement qui en est à sa cinquième étape depuis la signature du traité de Rome en 1957 par les six États fondateurs de la Communauté économique européenne (CEE).
Les derniers élargissements importants se sont déroulés en deux temps : en 2004 (dix nouveaux membres) et en 2007 (deux nouveaux membres). Ils ont permis d'intégrer à l'Union européenne des pays de l'ancien bloc soviétique d'Europe du Centre et de l'Est, séduits par l'entrée dans le marché unique et par des perspectives de développement et de modernisation.
L'Union européenne s'étend actuellement sur un territoire continu comportant 27 États et presque 500 millions d'habitants sur plus de 4 millions de km2. Il faut rajouter à cet ensemble sept régions ultrapériphériques géographiquement éloignées du continent mais partie intégrante de certains États membres (quatre départements français d'outre-mer, Madères, les Açores, les îles Canaries) et 21 pays et territoires d'outre-mer associés à l'Union européenne sans en faire partie.
• Du fait de son dynamisme et de son statut de pôle de la Triade, l'UE exerce un fort pouvoir attractif sur ses voisins. À l'inverse de ce qui peut transparaître dans les médias et au niveau du débat politique actuel, essentiellement centré sur l'intégration de la Turquie à l'Union européenne, il y a en fait beaucoup de candidats à l'adhésion : quatre candidats officiels mais aussi cinq potentiels qui devraient amener l'Union européenne à plus de trente membres dans une dizaine d'années, à moins qu'elle ne tourne radicalement le dos aux principes du traité de Rome. Mais cette politique ne fait pas consensus : les États membres n'ont pas tous les mêmes logiques géopolitiques, ni les mêmes conceptions quant à ceux qui doivent ou peuvent appartenir ou non à l'entité européenne.
• En attendant d'élargir ou non son territoire et de se fixer ou non de nouvelles limites, l'Union européenne a renforcé le contrôle de ses frontières extérieures. Elle développe aussi une Politique européenne de voisinage (PEV, 2004) avec des États d'Europe centrale, du sud du Caucase, du Maghreb et du Proche-Orient, qui ne sont pas candidats à l'entrée dans l'Union européenne mais qui forment ainsi une zone de stabilité autour d'elle. La Fédération de Russie n'est, elle non plus, pas candidate pour entrer dans l'Union européenne mais entretient avec elles des relations plus privilégiées en tant que « partenaire stratégique ».
Une Union européenne à « géométrie variable » avec un noyau dur mais aussi des États-membres moins engagés
• Un certain nombre d'États sont au cœur de la construction européenne : ils adhèrent à toutes les structures communes, à la monnaie unique et sont membres de l'espace Schengen. Le couple franco-allemand, à l'origine de la construction européenne, reste un élément moteur de l'approfondissement des institutions européennes, même s'il diverge parfois sur les objectifs et rapprochements à réaliser en priorité (Europe centrale, Mitteleuropa) pour l'Allemagne ; Sud et Sud-Est (Union pour la Méditerranée) pour la France. On trouve autour de ces deux États les quatre autres États fondateurs (Benelux et Italie), mais aussi des États comme l'Espagne, le Portugal, l'Irlande, la Grèce, l'Autriche ou la Finlande.
Tous ces États sont plutôt favorables à la mise en place d'institutions supranationales (« au dessus des nations ») même s'ils ne sont pas tous (loin de là) partisans d'une Europe fédérale.
• Les autres États, tout en étant membres de l'Union et favorables à cette zone de libre échange, la conçoivent davantage comme un vaste espace propice au développement économique. Ils restent souverainistes et défendent une Europe des nations (qui s'oppose à l'idée d'une Europe fédérale, une grande puissance unifiée) tout en se montrant
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