Une idéologie issue de l'industrialisation : le socialisme

Une idéologie issue de l'Industrialisation : le socialisme

Introduction :

« De quoi est né le socialisme ? De la révolte de tous ces sentiments blessés par la vie, méconnus par la société. Le socialisme est né de la conscience de l’égalité humaine. » Léon Blum

A la fin du XVIIIe siècle se développe une nouvelle thématique économique avec une volonté certaine d’imprégner l’économie dans toutes les formes de production possibles de façon pragmatique pour permettre un essor capitalistique. La première Révolution Industrielle apparait, et c’est dans cet environnement de libéralisme économique acharné, d’esprit industriel dramatique pour les classes ouvrières avec des facteurs de pauvreté extrême, de salaires indignes, d’exploitation inhumaine et de relations inexistantes que des hommes s’interrogent. Le socialisme est arrivé au début du XIXe siècle afin de répliquer aux nombreux bouleversements économiques et sociaux ayant fabriquer les sociétés européennes. Ce terme désigne la doctrine d'organisation sociale qui entend faire prévaloir l'intérêt général sur les intérêts particuliers, au moyen d'une organisation concertée. La Révolution Industrielle entraine une perturbation dans toute l’Europe occidentale bouleversant les visions, les cultures et les existences de chacun. Petit à petit, les nouvelles coutumes industrielles des sociétés entraînent l’amplification en milieu urbain d'une classe populaire et ouvrière, qui souffre en ayant des conditions de vie moroses. Le socialisme offre alors un idéal social, un rétablissement obstiné du travail en société et une évolution de l’industrialisation générale. Les pensées socialistes tentent de trouver des solutions à ces conditions de vie et apporter une autre vision, une alternative beaucoup plus favorable aux sorts des classes ouvrières.

Notre analyse de ce mouvement porte sur un siècle : depuis les prémices de la Révolution Industrielle au début des années 1800, à la Révolution russe de 1917. Il est tout d’abord question d’expliquer les fondements de la pensée socialiste, puis de mettre en lumière les évènements clés qui permirent l’affirmation du mouvement, pour enfin traiter des différents partis politiques, nés dans la seconde moitié du XIXe siècle.

I - Les fondements de la pensée socialiste :

        L’impulsion du mouvement socialiste naît dès le but du XIXe siècle. Le mot « socialisme » commence à entrer dans les langages courants européens. Les historiens s’accordent à distinguer deux grandes étapes dans la formation du socialisme contemporain. Celle des penseurs de la première moitié du siècle, avec notamment l’appui des pères fondateurs du socialisme des hommes tels que Saint Simon, Charles Fourier ou encore Robert Owen et Proudhon. Et l’autre, celle de l’apparition même du terme socialisme et de son mouvement qui fait apparaitre également la période de Révolution Industrielle et de la classe ouvrière. Le penseur phare de cette phase est bien évidemment Karl Marx et son idéologie qui a été fondamentale et a marqué bon nombre d’idéologues, encore de nos jours.  

        Trois pays européens aux cultures bien différentes vont fortement contribuer à la diffusion du rapport socialiste. Le Royaume Uni, par son pouvoir et son énergie sur le plan industriel, à son rôle dans le bouleversement social, joue un rôle indéniable dans l’apparition du mouvement ouvrier.

La France, notamment par sa coutume révolutionnaire et rebelle adhère à la l’apparition du socialisme. Enfin, l’Allemagne y contribue grâce aux nombreux travaux d’idéologues philosophiques et révolutionnaires phares.

Le mouvement socialiste recherche une justice sociale, condamne les inégalités sociales et l’exploitation de l’homme par l’homme, défend le progrès social et prône l’avènement d’une société égalitaire, sans classes sociales. Les doctrines socialistes sont à la fois variées et complexes, elles se rejoignent dans la condamnation des inégalités sociales et la recherche d’un aménagement global de l’économie. On peut alors séparer les théoriciens du socialisme en trois groupes distincts. Les modérés appelés souvent utopistes qui développent leurs idées dans la première moitié du XIXème siècle avec Saint Simon, Fourier, Owen, ou encore Blanc. Les révolutionnaires qui apparaissent plus tard vers 1850 avec Auguste Blanqui et Karl Marx. Et les anarchistes qui souhaitent une abolition totale de l’Etat avec Proudhon et Bakounine.

a) La naissance du socialisme britannique :

        Ce sont les socialistes modérés, réformistes, fréquemment qualifiés d’utopistes, qui déploient leurs idées dans la première partie du XIXe siècle. En avance sur les autres régions d’Europe, le Royaume-Uni est en pleine période d’industrialisation et de capitalisme dynamique. Le socialisme conduit les transformations de l’économie britannique tout au long de sa mutation.

Figure du socialisme anglais, inspirateur du courant "socialiste utopique" et fondateur du mouvement coopératif, Robert Owen et son mouvement le « owenisme » est un des pères fondateurs du socialisme européen. Il a vécu les misérables réalités du prolétariat et les corvées industrielles. Il commence à œuvrer dans une manufacture de coton dès l’âge de dix ans et pilote une filature à Manchester à dix-neuf ans. Il devint propriétaire d’une fabrique de textile à New Lanark en Écosse. Owen croit avant tout aux vertus de l’éducation qui serait l’antidote aux troubles sociaux et nécessaire à toute homme ayant l’ambition d’exploiter les opportunités des bouleversements industriels. C'est dans ses ateliers qu'il entreprend d'abord d'élever le niveau de vie de ses ouvriers et de leurs familles notamment en augmentant les salaires et en réduisant la journée de travail à 10 heures. Leur logement, leur santé, et leur éducation sont renforcés.  Sa mission est avant tout d’améliorer les conditions morales et physiques du travailleur. Mais c’est réellement par ses écrits et ses conférences qu’il favorise le développement du mouvement coopératif et influence durablement le mouvement ouvrier. Pour Owen, il est nécessaire de recréer un tissu social fort et indépendant. Il s’agit de pousser le système industriel à préparer le peuple au nouveau monde complexe et dangereux qui se réveille, à intégrer des légitimités sociales essentielles à la survie de la société. Un dialogue social doit être possible entre les hiérarchies pour établir un nouveau lien social. La France, quelques années plus tard, deviendra-t-elle aussi une terre fertile pour le socialisme.

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