Les circulations intellectuelles au sein de la « République des lettres »
TD : Les circulations intellectuelles au sein de la « République des lettres ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julie Char • 24 Novembre 2017 • TD • 3 968 Mots (16 Pages) • 686 Vues
Les circulations intellectuelles au sein de la « République des lettres »
République des lettres = fiction. Apparaît à partir du moment où la respublica christiana éclate avec la réforme protestante qui se déclenche en 1520 avec les thèses de Luther. Elle unissait l'Europe, on a désomais deux confessions. Les intellectuels essaient de recréer un espace de la culture et de la communication (intellectuelle) ce sera une respublica litteraria dont la fortune se fonde sur deux éléments essentiels : d’une part, une tradition de dialogue international qui donnera naissance au cosmopolitisme des philosophes ; d’autre part, l’intérêt qu’elle porte aux modes de circulation des idées et en particulier à l’imprimerie d'abord qui se diffuse dan l'espace germanique. Cette révolution passe d’abord inaperçue, mais le terme est admis à la fin du 1xème siècle. Pierre Bayle intitule d’ailleurs son journal Nouvelles de la République des Lettres.
Cette volonté de diffuser des nouveautés passe par la presse, les lettres (les correspondances) avec de véritables bureaux de correspondances. Dans les années 1630 le père Marin Mercenne entretient un vaste réseau de correspondances à vocation scientifique. Cette notion de république littéraire a été étendue, on lui trouve une notion cousine de république des sciences (in 17eme début 18), fonctionne avec des journaux, des revues le but étant de diffuser l'innovation scientifique et technologique.
Toucher a ce sujet pose problème : celui du rôle de la France dans cette république des lettres. Problème intensément revisité depuis une 30aine d'années. On a longtemps cru à un modèle « diffusionniste » la culture française grâce à la langue se serait diffusée dans toute l'Europe. Ce modèle est une idée imposée par des littéraires en particulier par L. Réau et repris par M. Fumaroli. Modèle remis en cause dans les années 1990 en particulier par Beaurepaire qui explique qu'il faut se méfier de ce modèle d'appropriation culturelle, certains pays résistent. Il montre aussi que c'est un modèle de la haute aristocratie.
- Les agents de la circulation. Qui ?
- Les membres des élites (les visiteurs de conditions)
Commencent à faire connaître les idées de leur pays au moment de leur adolescence. Le Grand Tour qui dure entre 6 mois et 2 ans, voyage de fin d'études qui amènes ces élites dans plusieurs pays européens concerne aussi les professions commerciales. Deux frères polonais Georges Michel et Joseph Mniszech peut servir de trame pour comprendre le fonctionnement et les ressorts des voyages européens de l’aristocratie cultivée. Leur mère, Catherine Mniszech, née Zamoyska, est une femme d’influence en même temps qu’une médiatrice culturelle : elle favorise notamment l’introduction des thèses physiocratiques au pays des Sarmates, comme les patriotes polonais aiment à nommer alors la Pologne. Elle confie ses fils au pasteur réformé bernois Elie Bertrand (1713-1791) qu’elle engage comme précepteur-gouverneur. Secrétaire de la Société Économique de Berne, Elie Bertrand est un membre actif de la République des Lettres et des Sciences. Naturaliste, il appartient à plusieurs académies européennes et s’est lié d’amitié avec Albrecht von Haller. Proche de Voltaire, il participe au projet encyclopédique et adhère au projet des physiocrates. Après trois ans de formation à Berne de 1762 à 1765, les jeunes aristocrates polonais partent sur les routes du Grand Tour et leur fait parcourir à peu près tous les pays européens.
La « République des Lettres » peut se passer en partie du voyage, mais son idéal de progrès, de communication et de collaboration y trouve un ferment existentiel : rien de peut remplacer l’accès direct dans l'esprit des Lumières à la connaissance. Le voyage c'est un interface entre les individus et le monde.
Cf le périple de Charles-Etienne Jordan retracé par Anne Goldgar : Héritier d’un lignage huguenot français réfugié en Prusse, fils et frère de marchands, pasteur, il a des ambitions littéraires. Devenu veuf assez tôt, il s’octroie un semestre de voyages à travers l’Europe des Lettres : Halle, Leipzig, Paris, Londres, Oxford, Amsterdam et Leyde. C’est un périple littéraire plus qu’un Grand Tour. Son but est de connaître le monde intellectuel et d’entrer dans le réseau des échanges savants, érudits. Expérience publiée en 1735 à La Haye. C'est un guide à l'usage des républicains des Lettres, dit comment il rencontré des savants, visité des bibliothèques etc. Ce qui compte, ce sont les relations utiles profitables, avec les grands esprits qui honorent leur pays et leur temps. La mobilité n’est plus seulement le moyen d’un transfert de connaissances mais l’une des manières dont se construit la connaissance, les valeurs sociales guident la construction de la science
- Artistes, acteurs et écrivains
Au cours de la période, une part significative des mobilités artistiques continue à être conditionnée par le système de cour et le mécénat monarchique. Ce système de mécénat apparaît à la Renaissance italienne dès le 15eme siècle donc. Au 18ème siècle le tropisme italien et plus particulièrement romain est plus que jamais de mise pour des artistes désireux de se former au contact des chefs-d’œuvre antiques. A Rome les papes et les cardinaux pratiquent le mécénat et accueillent des artistes qui viennent à Rome au contact des chefs d'oeuvres antiques. Pour les artistes français Académie installée à Rome en 1725 au Palais Mancini, le roi a crée un prix de Rome qui fait qu'aux frais du monarque celui qui le gagne peut passer 2 ans a Rome pour se former au contact des œuvres romaines.
Cependant, au XVIIIe siècle, la péninsule italienne n’est cependant plus seule à mobiliser les déplacements d’artistes dans le cadre d’un mécénat de cour. Les nouveaux « despotes éclairés » d’Europe centrale et septentrionale inversent le sens traditionnel des mobilités et attirent auprès d’eux artistes français et italiens. Ce sera le cas avec Frédéric II en Prusse, le cas en Saxe avec les souverains Saxons.
Le monde des cours n'est plus le seul à mobiliser la circulation des artistes. Le dvt du goût, la pratique des collections font que les grands personnages se constituent de collections extrêmement réputées c'est le cas par exemple en France des Condé et du château de Chantilly. Nouveau personnage dans ce contexte : le marchand d'art. Expert que l'on vient souvent consulter de très loin. Catherine II aimer s'allouer les services d'experts pour sa collection de tableaux.
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