Le Bassin Caraibe : interface américaine, interface mondiale
Compte Rendu : Le Bassin Caraibe : interface américaine, interface mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar prune95 • 16 Avril 2013 • 1 470 Mots (6 Pages) • 1 333 Vues
Chapitre 6: Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale
Le bassin caraïbe est un espace maritime formant une unité géographique clairement définie : un vaste arc d'îles allant du Venezuela à la Floride, faisant face à un arc continental bordant le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, sur 4,3 millions de km2 et 34 Etats. La situation de ce bassin lui donne une importance stratégique capitale. C'est à la fois une interface nord-sud, avec des États et des territoires aux niveaux de développement très contrastés, et un espace traversé par des flux intenses. Son rôle se joue à plusieurs échelles : continentale et mondiale.
Comment le bassin caraïbe s'affirme-t-il comme une interface américaine et mondiale ? Quels sont les enjeux et les acteurs de cet espace géographique ?
1. Un espace complexe
a. « La Méditerranée du Nouveau Monde » (Raymond Boutin)
• Le bassin caraïbe se compose d'un ensemble continental, avec au nord les États-Unis d'Amérique, avec les États de la Floride, de la Louisiane et du Texas, à l'ouest le Mexique et les États d'Amérique centrale, et au sud la Colombie et le Venezuela. L'arc insulaire voit se juxtaposer des États souverains et des territoires dépendants. Les plus vastes États souverains sont Cuba, la Jamaïque, Haïti et la République dominicaine (qui occupent la même île, divisée en deux États). On trouve aussi quelques petits États insulaires souverains comme les Bahamas, la Barbade, Sainte-Lucie, Trinidad et Tobago.
• Les territoires non souverains dépendent d'anciennes puissances coloniales et ont acquis un statut d'autonomie ou de collectivité territoriale. On trouve ainsi des territoires français (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy), britanniques (îles Vierges, Antigua-et-Barbuda, îles Caïmans), hollandais (une moitié de l'île de Saint-Martin, dont l'autre moitié est française). Les États-Unis possèdent également des territoires autonomes dans cette région, notamment Porto Rico.
b. Des diversités culturelles
• Ces États forment une mosaïque de peuples et de cultures. Les populations d'origine ont presque disparu des espaces insulaires depuis la conquête par les Européens au XVIe siècle. Le bassin caraïbe apparaît aujourd'hui comme un espace métissé à tout point de vue. Le peuplement indien demeure au Mexique et au Guatemala. Le peuplement d'origine africaine est le fruit de la politique esclavagiste menée par les Européens jusqu'au XIXe siècle, mais également du commerce triangulaire au XVIe. Des Européens se sont également installés dans ces îles pendant et après l'époque coloniale.
• Les métissages sont nombreux. Dans le domaine linguistique, ils ont donné naissance à des créoles. Ceux-ci se superposent à des langues coloniales très diverses suivant les pays. Dans le domaine religieux, les métissages ont engendré des syncrétismes associant croyances locales, cultes africains, religion chrétienne. On peut citer l'exemple du mouvement rastafari à la Jamaïque.
c. Des diversités de développement
• Du point de vue économique et social, la région connaît des écarts importants. Elle abrite le premier PIB du monde avec les États-Unis et le 137e avec Haïti.
• On trouve un premier groupe de territoires qui sont des pays industriels développés. Il s'agit des États-Unis et des territoires dépendants des anciennes puissances coloniales, qui bénéficient d'un bon niveau de services publics et de compensations à l'éloignement. Viennent ensuite certains États insulaires qui ont misé sur la finance ou le tourisme haut de gamme, comme les Bahamas et les îles Caïmans.
• Le Mexique et le Venezuela sont des pays émergents connaissant de très forts contrastes de développement. Cuba et Saint-Domingue sont des pays en voie de développement possédant un secteur touristique très actif. Viennent enfin des pays en voie de développement connaissant encore d'importantes difficultés, comme les États d'Amérique centrale et surtout Haïti, par ailleurs durement frappé par le séisme de 2010.
2. Une interface américaine
a. Des flux intenses
• Les flux de marchandises sont polarisés par les grandes façades maritimes des États-Unis et du Mexique. Il s'agit d'échanges de pétrole, issu de la production offshore au large du Mexique et des États-Unis, ainsi que de produits agricoles tropicaux à destination des États-Unis.
• Les flux migratoires les plus importants dans la zone sont internes à celle-ci. La principale destination est les États-Unis. Il s'agit de migrants légaux, dont ceux relevant du « brain drain », et de migrants illégaux, comme les réfugiés cubains fuyant la dictature et très nombreux à Miami, ou les Haïtiens cherchant à échapper à la grande pauvreté de leur pays.
• Les mobilités touristiques au sein de la zone sont très intenses. Elles concernent essentiellement des Nord-Américains profitant des attraits de la zone. Le premier espace touristique de la zone est donc
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