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La vie fragile

Fiche de lecture : La vie fragile. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Décembre 2022  •  Fiche de lecture  •  2 053 Mots (9 Pages)  •  251 Vues

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Fiche de Lecture : La vie fragile d’Arlette Farge

Baert Arthur, Cadet Gabriel, Ls1

L’ouvrage étudié s’intitule La vie fragile : Violence, pouvoirs et solidarités à Paris au XVIIIe siècle. Le livre fut publié aux éditions Seuils, « Points Histoire » en 1986. L’auteur est Arlette Farge, une historienne française née en 1941. Spécialisée dans l’étude du XVIIIe siècle, elle s’intéresse aux comportements populaires (foule, opinion publique, famille, sensibilités) à partir des archives de police de l’époque. Ses domaines de recherche de prédilection portent sur la relation hommes-femmes, les identités populaires, ainsi que sur l’écriture de l’histoire et plus largement l’historiographie. Elle fut directrice de recherche au CNRS rattachée au centre de recherches historiques de l’EHESS. Arlette Farge a publié, notamment, Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle, Le Désordre des familles avec Michel Foucault (Gallimard, 1982), Dire et mal dire (Seuil, 1992), Le Goût de l’archive (Seuil, « Points Histoire », 1999) et La Part du corps (Odile Jacob, 2007, ainsi que sa thèse de doctorat : Le Vol d'aliments à Paris au XVIIIe siècle en 1974.

La vie fragile est un essai théorique portant sur l’histoire social et construit à partir d’archives judiciaires. L’ouvrage pose la question des sources pour écrire l’histoire. Elle explore et met en lumière la portée symbolique du fait divers et parvient à débusquer les rythmes quotidiens d’une société, avec ses tragédies et ses ferveurs collectives ou intimes. L’ouvrage peut être qualifié d’essai.

I-Première partie : Espace et façon de vivre

Comment s’organise et se déroule la vie au sein de l’espace urbain ?

La population urbaine à Paris vit en promiscuité. Les logements sont petits, collés aux autres et peu cloisonnés. Ainsi, les affaires publiques comme privées se déroulent dans la rue. Cette non-existence du for privé provoque un certain nombre de tensions que l’on retrouve dans les dossiers de police de l’époque. Les scandales, en effet, y sont quotidiens. Ils sont provoqués par le comportement d’un couple avec leur enfant, un adultère, ou quelconque affaire privée, menant au jugement de tout le quartier. La société est orale, des placards diffamatoires sont affichés sur les portes des voisins pour dénoncer un libertinage ou un adultère. Ainsi, l’honneur, la réputation que chaque individu possède à Paris occupent une place importante, c’est-à-dire que dans la société parisienne « l’esthétique de l’existence » guide les comportements. Le quartier peut déshonorer quelqu’un en lui faisant un procès public.

L’exode rural à Paris entraîne instabilité sociale, précarité économique et des difficultés de logement en raison de la surpopulation. C’est dans ce climat d’insécurité que l’alliance entre l’homme et la femme est vue par la société comme une nécessité pour survivre. Ainsi, Le mariage est un véritable enjeu dans la société parisienne, notamment pour la possibilité de grimper dans la hiérarchie sociale. Il est rendu compliqué par la dot et la situation financière de chaque individu. Le mariage a d’ailleurs bien souvent un but économique avant d’être sentimental. Le mariage apparaît comme une contrainte pour les classes moyennes, le prix de la dot étant couteux, elle ruine des parents en restant tout de même dans les obligations morales de la société.

Louis-Sébastien Mercier dans son ouvrage Tableau de Paris, 1788 s’intéressent aux femmes au XVIIIème siècle. Il montre que les relations économiques prennent le pas sur l’affectivité au point d’en devenir un thème de satire sociale : le manque d’amitié entre le mari et la femme. Le mariage est le plus souvent organisés par les parents issus de la classe moyenne et qui calculent de façon maniaque un mariage bénéfique d’un point de vue économique et social.

Avant le mariage, la femme est souvent abandonnée par son compagnon à qui elle a donné sa confiance et a parfois eu un enfant. Ces actions déshonneur les femmes, les ridiculisent et les mettent dans une situation extrêmement précaire. Les jeunes filles exercent des métiers précaires (ouvrières, domestiques…) et l’abandon d’un conjoint les laisse seul économiquement devant gérer parfois un ou plusieurs enfants.

L’enfant dans la société joue un rôle important. Il accomplit un certain nombre de fonctions dans le réseau familial et le voisinage. Selon la richesse de ses parents, ses fonctions varient. Lorsque les parents sont pauvres, l’enfant peut être garçon de boutique, décrotteur au sein du quartier, scieur de bois, ou bien messager. Les enfants en plus de ces tâches ont accès à l’école. Il existe plus de 500 établissements dans la métropole parisienne. L’apprentissage du lire et écrire occupe une place importante d’autant plus dans les groupes sociaux défavorisés, les parents se donnent du souci pour l’éducation de leur enfant. Cependant une appréhension d’envoyer les enfants sur le chemin de l’école se développe en raison des enlèvements. A partir de mars 1720, des enfants disparaissent mystérieusement. Les rapports judiciaires montrent que les enfants, sous prétexte de vagabondage, sont arrêtés arbitrairement, sans prévenir la famille, pour être envoyé sur les iles colonisées. L’ordonnance royale du 10 mars 1720 prescrivait d’arrêter, passé un délai de huit jours, tous les vagabonds et gens sans aveu qui seraient trouvés dans la capitale ; ceux qui étaient reconnus valides et d’âge convenable devaient être conduits aux colonies. Ces enlèvements sont à l’origine d’un certain nombre d’émeutes et de violences sur les autorités royales. Ils créèrent notamment de véritables réseaux de solidarité démarchant pour sauver ces enfants, par l’intermédiaire de plaintes et de témoignages déposés aux autorités, menant parfois à un retour de l’enfant au sein de sa famille.

II Partie : Le travail et ses marges :

Comment s’organise et se déroule la vie au sein des ateliers parisiens ?

Le nombre de corporations à Paris est impacté par la politique colbertiste et passe donc de 60 en 1669 à 129 en 1691.

Au sein des métiers ce sont les inspecteurs généraux de l’État qui fixe les réglementations ce qui permet de renforcer la politique de centralisation voulue par Louis XIV.

Mais il y a néanmoins une opposition qui se dresse face à cette autorité avec

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