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La révolution française

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Par   •  17 Janvier 2019  •  Cours  •  4 892 Mots (20 Pages)  •  462 Vues

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La Révolution Française

        La Révolution marque une véritable césure dans l’histoire de la France. C’est en 1789 qu’est formée l’expression « Ancien Régime », que les révolutionnaires forgent pour désigner la période antérieure avec laquelle ils veulent rompre. Les changements radicaux et profonds qui affectent alors le pays sont d’abord d’ordre politique. Ils touchent également à l’organisation sociale, ainsi qu’à la vie religieuse, profondément bouleversée.

I. La décennie révolutionnaire

        A/ 1789 : La France en révolution

        L’année 1789 mérite toute notre attention : c’est durant cette période qu’éclate la Révolution et que l’Ancien Régime vermoulu s’écroule.

        Les États généraux doivent réunir des représentants des trois ordres du pays, clergé, noblesse et tiers-état, qui sont élus par les membres de leurs ordres respectifs. Le tiers état représente numériquement plus de 90 % de la population française. Les élections se déroulent au printemps 1789, en même temps que la rédaction de cahiers de doléances dans lesquels les assemblées électorales, à raison d’une par village, peuvent exprimer leur opinion sur la situation. Ces cahiers, plusieurs dizaines de milliers, dont beaucoup ont été conservés, constituent une source irremplaçable pour connaître l’état de la société française en 1789.

        Les états généraux s’ouvrent le 5 mai 1789 à Versailles. Mais les députés du tiers état refusent de reconnaître la partition en trois états et prétendent représenter non pas un ordre mais la nation française. Ils se proclament assemblée nationale le 17 juin. Il veulent, non pas présenter des doléances, mais rédiger une constitution. Ils s’opposent au roi, lors de l’épisode fameux du serment du jeu de paume du 20 juin 1789 au cours duquel un certain nombre de députés font le serment de ne pas se séparer tant que n’aurait pas été rédigée une constitution. Ils obtiennent finalement satisfaction et le 9 juillet l’assemblée des états généraux devient assemblée nationale constituante, chargée donc de rédiger une constitution.

        A travers ce premier temps révolutionnaire, l’ancien régime politique a été détruit. Au principe de souveraineté absolue du roi s’oppose la nouvelle conception de souveraineté nationale : c’est la nation qui est souveraine et qui à travers ses représentants élus va préparer une constitution écrite pour définir les pouvoirs du roi et des nouvelles institutions. Mais à l’été 1789 se produisent une série d’événements qui viennent modifier ces premiers résultats.

        Dans toute la France, l’ambiance est surchauffée d’autant que la mauvaise récolte de l’année précédente a fait monter le prix du pain. A Paris, la foule craint que le roi, obligé d’accepter ces changements qui sapent les fondements de son pouvoir, ne tente un coup de force militaire pour rétablir l’ordre. C’est alors que le peuple parisien se soulève pour défendre l’œuvre déjà accomplie lors des 13 et 14 juillet et s’empare pour cela d’armes et de la veille forteresse de la Bastille, symbole de despotisme. Cet événement a immédiatement de très grandes répercussions dans le pays. Il indique que l’absolutisme est mort, et que la Révolution n’est pas seulement le résultat de l’action de quelques centaines de députés, mais celle du peuple en armes auquel rien ne résiste.

        Dans les semaines qui suivent c’est la province qui est secouée par d’autres événements : la Grande Peur, une vaste rumeur répandant le bruit que des brigands venaient attaquer villes et villages, et provoquant sur son passage panique et levée d’armes. Les députés parisiens, apprenant ces événements ainsi que les troubles sociaux qui en résultent ici et là, prennent dans la nuit du 4 août des décisions essentielles : ils abolissent les privilèges, la dîme et en partie les droits féodaux prélevés par les seigneurs. Par cette décision imprévue les constituants mettent à bas non plus l’ancien régime politique mais l’ancien régime social en s’en prenant à ses fondements.

        Enfin, à la fin du mois d’août, le 26, ils votent un texte célèbre, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, définissant les principes de la France nouvelle qui naît sur les décombres de l’ancien Régime : article 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » article 2 « les droits naturels de l’homme sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».         

        Ainsi en l’espace de trois mois, trois siècles de construction monarchique se sont effondrés sans difficultés. L’automne 1789, moins riche en péripétie fondamentale, voit se dérouler deux événements lourds de conséquences pour la suite. Le premier a lieu les 5 et 6 octobre : le peuple toujours poussé par la faim, se rend à Versailles et ramène de force le roi, la reine et leurs enfants qui résideront à Paris au palais des Tuileries. Le roi se trouve désormais dans une situation fort ambiguë : toujours populaire en 1789 comme le montrent les cahiers de doléances, il se retrouve cependant l’otage du peuple parisien. Le second a lieu le mois suivant, en novembre : c’est la décision de nationaliser les biens du clergé, qui deviennent biens nationaux et doivent être vendus pour renflouer les caisses de l’État. Pour réaliser l’opération, on fabrique des assignats, qui deviendront un véritable papier-monnaie.  La puissance économique de l’Église est anéantie.

        En quelques mois la Révolution française a donc détruit tout ce qui constituait l’Ancien Régime : la monarchie absolue, la division de la société en ordres, les privilèges, la puissance temporelle de l’Église. Les révolutionnaires pensaient alors la Révolution terminée. En fait, elle ne faisait que commencer.

        B/ 1789-1892 : de la monarchie à la république

        A partir de l’automne 1789, la Constituante prend une série de décisions qui aboutiront au texte de la Constitution adoptée en septembre 1791. Elle établit sur les bases de la déclaration des droits de l’homme est du citoyen un régime de monarchie constitutionnelle où règne la séparation des pouvoirs entre législatifs, exécutifs et judiciaire. Le roi des Français, Louis XVI, dispose du pouvoir exécutif et d’un droit de veto suspensif, qui lui permet de différer l’entrée en vigueur des lois avec lesquelles il est en désaccord. Le pouvoir législatif appartient à une assemblée élue. A tous les niveaux, de l’échelon local à l’échelon national, et dans tous les domaines le principe de souveraineté nationale s’exprime par le recours au vote : on élit même les juges, les curés et les évêques  Mais le suffrage s’effectue dans un cadre censitaire : seuls votent les citoyens actifs qui payent un cens, un impôt, d’un certain montant. Les citoyens passifs ne peuvent que se faire représenter. Les femmes sont exclues du droit de suffrage. Quand la nouvelle Constitution est adoptée en septembre 1791, la Constituante se dissout pour laisser la place à une nouvelle assemblée, l’assemblée Législative. Mais le climat s’est déjà lourdement dégradé dans le pays pour plusieurs raisons.

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