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L'école et la fabrique du citoyen en Europe au XIXème siècle

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Par   •  1 Avril 2014  •  Étude de cas  •  2 462 Mots (10 Pages)  •  696 Vues

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L'école et la fabrique du citoyen en Europe au XIXème siècle

Dans l'ensemble des pays industrialisés, l'éducation à la citoyenneté devient une préoccupation croissante et est de plus en plus souvent au centre des débats de l'avenir de l'école. Le système d'enseignement français est fondé sur de grands principes, certains inspirés de la Révolution de 1789, de lois votées entre 1881 et 1889.

Entre l'école et l'Etat il y a toujours eut un lien très fort. En effet, en France, le mode de socialisation permet à l'enfant d'intégrer une institution centrale qui est l'état et cela à travers l'éducation qui est l'un des processus de socialisation le plus important.

Avec l'instauration de toutes ces nouvelles transformations et la place prépondérante de l'école dans l'état, on peut se demander en quoi l'école joue-t-elle un rôle de fabrique de citoyens ? Nous verrons dans un premier temps quelles sont les notions importantes qui tournent autour du statut de citoyen puis dans une deuxième partie comment ce manifeste cette « fabrique » concrètement au sein de l'école.

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Dans le rôle de « fabrique de citoyens », l'école a une place importante mais elle suppose cependant plusieurs notions. En effet, nous avons les notions d'éducation, de démocratie et de valeurs

Tout d'abord la notion d'éducation. En effet, on peut revenir à son étymologie comme l'a fait Jean-Marie Domenach, écrivain et intellectuel français. Il propose de décomposer ce mot entre «educere» qui signifie faire grandir, conduire vers en latin et «educare» nourrir, apporter. Ainsi, l'éducation serait le fait de nourrir pour faire grandir. Néanmoins, il faut se demander avec quoi nourrir les élèves et surtout les faire grandir vers quoi. Trois fonctions vont intervenir dans ce processus.

→ L'autonomisation: l'éducation a pour but l'autonomisation des individus. En effet, elle cherche à apprendre aux sujets à accomplir seul ce dont il était incapable de faire seul auparavant.

→ la polyvalence: elle permet d'augmenter les pouvoirs et les zones d'initiative de la personne, c'est aussi élargir ses possibilités ou augmenter ses ressources. C'est à ce moment que l'enseignement intervient. En effet, les diverses disciplines auxquelles les élèves sont initiées leur permettent de diversifier leurs connaissances, les amènent « à percevoir et à exploiter au mieux leurs propres talents »

→ La finalisation: les deux objectifs ci-dessus ne prennent leurs sens que par rapport aux finalités. En effet, ce sont les finalités qui appellent autonomie et polyvalence « puisque la première est requise pour les poursuivre librement et la seconde pour en avoir les moyens ». Ce sont elles qui fournissent aux deux autres leurs justifications.

Ces trois objectifs constituent l'essence de l'éducation. En effet, l'éducation se différencie de l'information qui se contente d'apporter des connaissance et du dressage qui entend forcer l'adhésion.

Ensuite nous avons la notion de démocratie. En effet, on peut retenir la « formule classique » où l'on voit « le gouvernement du peuple par le peuple » ce qui la différencie de l'aristocratie, de l'autocratie ou même de l'oligarchie. Il faut cependant, comme pour l'éducation, trouver l'essence de la démocratie; il en existe deux. Tout d'abord il faut qu'il y ait reconnaissance officielle de la souveraineté du peuple mais il faut aussi que les détenteurs des pouvoirs les exercent sans détournements ni abus. Ainsi, dans cette démocratie, il y a « deux manières d'entendre et de mettre en œuvre le rôle du citoyens». En effet, ce terme désigne tout d'abord le statut juridique que dispose les personnes mais c'est aussi celui qui n'a pas d'indifférence pour sa nationalité et qui veut mettre en œuvre les responsabilités que lui confère ce statut juridique de citoyen (droit et devoirs). Or pour savoir s'il faut respecter ou non certaines valeurs de la démocratie, il faut y avoir été préalablement préparé par l'éducation. Ainsi, il faut une éducation qui fournisse « les capacités requises et qui soit fidèle à ce qu'elle évoque c'est à dire à la démocratie ou à l'intériorisation des valeurs au service desquelles elle s'organise ».

Enfin, nous avons la notion de valeur. Selon O. Reboul, « toute valeur se donne à nous dans un sentiment ». Il faut différencier deux catégories de valeurs : celles qui sont propres à chacune des composantes d'une pluralité en particulier aux diverses communautés ethniques et celles qui sont communes à tous comme le principe du respect des autres valeurs et de leurs convictions.

En définitive, devenir citoyen serait un processus d'apprentissage où les insuffisances de la démocratie ne seraient pas cachées mais permettrait une explication des valeurs dont elle se réclame et tout cela par le biais de l'éducation et donc de l'école, berceau de l'apprentissage de la vie.

Pour en arriver à une éducation civique en tant que matière en tant que tel aujourd'hui, il faut mettre en évidence l'historique de cette apprentissage. En effet, plusieurs lois et certains auteurs ont permis la mise en place de ce processus de fabrique de citoyens par l'école.

En chronologie longue, c'est avec l’œuvre enseignante de la Révolution de 1789 que le thème est apparut sous forme de projet et même un début de programme. En chronologie courte, c'est avec les lois Ferry et la IIIème République que «l'instruction morale et civique» est enseignée.

Le problème de l'instruction juste après l'abolition de la monarchie et la transformation des «sujets» en « citoyens » se pose. En effet, on se demande à cette époque s'il faut les informer de leur nouveau statut ou d'exercer sur eux une pression. Ainsi, dès septembre 1791, l'article 5 du projet de Talleyrand prévoit « une instruction simple et claires des devoirs communs à tous les citoyens ».

Malgré tout c'est surtout le contenu de cette instruction qui a évolué. En effet, à partir de 1887, l'objet central de cette enseignement était la moral entendue comme « instruction religieuse ». Cela a changé avec l'article 23 de la loi du 15 mars 1850 qui entend la morale comme « instruction laïque

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