L'Affaire Gabrielle Russier
Recherche de Documents : L'Affaire Gabrielle Russier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Biboun • 19 Juin 2014 • 2 356 Mots (10 Pages) • 1 430 Vues
L’Affaire Gabrielle Russier
Accroche
Le 29 septembre 1969, c’est seulement en tant qu’homme de lettre que Georges Pompidou, nouvellement élu Président de la République s’exprima au sujet de l’affaire Gabrielle Russier. A la question posé par Jean-Michel Royer, il répondit en citant Paul Eluard, faisant référence aux vers consacré initialement aux femmes tondues après la Libération : « Comprenne qui voudra, Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés »
Présentation du sujet / Contexte
Gabrielle Russier, professeur agréger de Lettres, est née le 14 février 1937. Séparé de son mari, elle élevait seule ses enfants dans une tour des quartiers Nord de Marseille. Elle travaille dans le Lycée Saint-Exupéry ou elle enseigne le cours de Français et de Latin. Dans sa classe de Seconde, Christian Rossi, âgé de seize ans en parait bien cinq de plus. Avec sa coupe à la garçonne, Gabrielle Russier, alors âgé de tente deux ans, en parait bien cinq de moins. Gabrielle Russier refusais le cour magistral, et axait sa pédagogie sur la participation en classe, la confiance et l’écoute de ces étudiants. Elle n’hésitait pas a rejoindre certains étudiants après les cours pour continuer de discuter, écouter de la musique ou leur faire découvrir d’autres chose (Journée de Ski, Visite d’exposition, …). Participant avec ses élèves et notamment avec Christian Rossi aux manifestations d’après Mai 68, Gabrielle Russier et Christian Rossi partagèrent une liaison amoureuse. C’est cette amour, entre un professeur de lettre de 32 ans et son élève de 16 ans qui déclencha ce fait divers, devenu l’Affaire Gabrielle Russier.
Rapidement les parents de Christian Rossi s’opposèrent à cet amour. S’en suivra des tensions croissantes entre le jeune homme et sa famille. Christian Rossi refuse de se séparé de Gabrielle Russier. En novembre 1968, les parents de Christian décident de porter plaintes contre Gabrielle pour détournement de mineur. Ne niant pas les faits, affirmant son amour pour Christian, Gabrielle Russier est condamné à deux reprises à la prison des Baumettes. Une première fois durant cinq jours, après une fugue de Christian pour contraindre celui-ci de revenir, et à nouveau pour huit semaines en avril 1969. Tandis que Christian est incarcéré dans une clinique psychiatrique pour y être soigné, sur ordre de son père, Gabrielle Russier est condamné à douze mois de prison avec sursis et de 500 francs d’amende lors d’un procès, tenu à huis clos. Cette peine amnistiable grâce à la nouvelle élection présidentielle est jugée trop mince et le parquet fait appel « a minima », afin d’obtenir une condamnation plus lourde. Treize mois de prison suffiraient pour ne plus pouvoir amnistié la peine de la jeune femme.
Très atteinte par cette affaire et par tant d’acharnement, Gabrielle Russier se retirera le temps de l’été 1969 dans une maison de repos. Mais elle le dit elle-même dans ces lettres que l’on peut toujours consulter aujourd’hui à travers un ouvrage, elle n’as « guère repris de force ici » et « avait l’air d’un macchabé ». Cependant, elle assure qu’elle va faire tout son possible pour continuer le combat. Mais le 1er septembre 1969, après avoir confié son chat à sa voisine Gabrielle Russier se suicide en s’intoxiquant par le gaz.
Problématique
A travers ce fait divers que je viens de vous résumez en quelques minutes, c’est une véritable toile de fond révélatrice de la société française de la fin des années 60 qui se dessine, et c’est cela qui va m’intéresser à présent : En quoi l’affaire Gabrielle Russier remet-elle en question à la fois la famille, la justice et l’école dans ce contexte de l’après Mai 68.
Plan
Je vais ainsi traité de cette question à travers trois parties reprenant pour chacune d’entre elle les trois domaines que remet en cause l’affaire Gabrielle Russier, à savoir une première partie sur le domaine familiale, puis judiciaire et enfin éducatif.
I – Affaire Gabrielle Russier et la remise en cause du système familiale
A) L’autorité paternelle remise en question
Dans cette affaire, Christian Rossi remet en question l’autorité paternelle qui est exercé sur lui en refusant de quitter Gabrielle Russier comme le lui demande son père. Dans la lignée de Mai 68, la revendication des jeunes était de pouvoir prétendre à plus de liberté. L’affaire Gabrielle Russier met en lumière le décalage entre les revendications de Mai 68 et la réalité des choses un an plus tard. Dans cette affaire, nous sommes ici confrontés à un père en rupture d'autorité dont l'attitude punitive, et le recours au vieil ordre policier et tutélaire médusèrent tout l'entourage, fils compris.
Dans les mois qui suivirent le début de leur relation et au fur et à mesure que le conflit entre Christian Rossi s’intensifiait, celui-ci fut contraint par son père de s’exilé, loin de Gabrielle Russier. Insuffisant. Et face au retour de son fils dans les bras de son professeur, le père de Gabrielle Russier décide de le faire interné dans une « maison de fou » comme l’on disait à l’époque. Le seul discours du père comme avis médical sur l’état de santé mental de Christian Russier montre bien ici que les slogans qui ont porté Mai 68 n’était pas encore à l’ordre du jour.
Car ici, c’est bien l’atteinte à l’autorité paternelle que l’on brandit pour faire arrêter Gabrielle Russier par deux fois, en décembre 1968 puis en avril 1969. A chaque fois, c’est arrestation n’ont qu’un unique but : faire craquer Christian Rossi, qui a fugué. Et à chaque fois lorsque Christian Rossi reviendra, Gabrielle Russier sera libérée. Et si Christian Rossi bafoue l’autorité parentale en refusant de quitter Gabrielle Russier, elle-même a travers sa pédagogie remet en cause l’autorité parentale. Elle réunit chez elle, parfois, ses élèves, les écoute parler, guide leurs lectures, leur fait entendre des disques. Rien à redire. Mais, aux yeux des familles, ses méthodes lui valent un mauvais point : C'était déjà empiéter sur les droits imprescriptibles des parents, même - et surtout - quand ils n'en usent pas.
Dans l’hexagone, les valeurs traditionnelles critiqué et chahuté en 1968 restaient
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