Histoire de l'Agence France-Presse
Analyse sectorielle : Histoire de l'Agence France-Presse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 18 Octobre 2013 • Analyse sectorielle • 1 126 Mots (5 Pages) • 915 Vues
Fils de l'inspecteur royal de la Librairie de Rouen, chargé du contrôle des livres étrangers, qui a bifurqué vers le négoce du coton après la Révolution française, Charles Louis Havas y fait fortune dans les ports de Nantes et Lisbonne. Il réussit une spéculation sur l'émigration au Brésil de la famille royale portugaise, puis sur les obligations. Ruiné par la crise boursière de 1825, il créé à Paris le Bureau de traduction des journaux étrangers, futur Bureau de nouvelles. En 1832, il reprend la Correspondance Garnier, l'ex-Bureau Bornsteïn, fondé en 1811, et sa précieuse clientèle de plusieurs centaines de lecteurs outre-Rhin2. Il rachète aussi la Correspondance Degouve-Denainques et la Correspondance de Paris puis créé en 1835 l'Agence des Feuilles Politiques-Correspondance Générale, expédiée dès 1838 en Hollande, Belgique, Allemagne, Angleterre et "à quelques organes de l'opinion légitimiste dans les départements"3, en communiquant par le télégraphe de Chappe4. Vers 1840, Havas et Delaire diffusent quatre services : une Correspondance politique destinée aux préfets et aux sous-préfets, une autre pour la presse départementale, et un petit bulletin aux membres du gouvernement, résumant les nouvelles de la veille et de la nuit. Pour les hommes d'affaire, une feuille synthétique résume des extraits de journaux, quelques faits boursiers et la cote des obligations. Les milliers de pigeons-voyageurs d'Havas relient Paris, Londres et Bruxelles lors du krach de 1847. En 1951, le premier câble transmanche l'amène à bifurquer vers le télégraphe électrique, utilisé par ses ex-employés installés à leur compte, Paul Julius Reuter et Bernhard Wolff. Juste avant sa retraite en 1852, Charles-Louis Havas se lance dans la publicité, en entrant au capital du Bulletin de Paris5, fondé en 1845 par Charles Duveyrier (1803-1866)6 pour servir La Presse d'Émile de Girardin. Sa régie donne aux journaux de province à petit budget l'accès à des publicités nationales et aux nouvelles, en échange d'espaces réservés. Ses fils et les lois sur le télégraphe de 1878 favorisent ensuite l'avènement de la Petite presse.
L'après guerre[modifier le code]
L'immeuble actuel de l'Agence France-Presse fut le premier pris par les résistants, lors de la Libération de Paris. Le groupe de journalistes clandestins qui s'en empare diffuse la première dépêche de l'AFP le 20 août 19447, cinq jours avant l'arrivée des blindés du général Leclerc.
« Grâce à l’action des Forces Françaises de l’Intérieur, les premiers journaux libres vont paraître », révèle la dépêche7.
L'AFP naît officiellement par une ordonnance du 30 septembre 1944. Elle reprend le bâtiment de l'OFI, créé par Vichy à partir de l'Agence Havas, que l'occupant avait transformée en officine de propagande, au mépris d'une histoire qui remonte à 18358. L'AFP a aussi hérité des structures nées sous l'occupation: l'Agence française d'information (AFI) lancée à Londres en 1940, l'Agence France-Afrique à Alger en 1942, et l'Agence d'information et de documentation (AID), créée en 1944.
Alors qu'Havas avait profité d'un cartel des agences, réservant à chacune sa part de la planète, l'AFP affronte un marché ouvert des agences de presse, imposé par la montée en puissance des trois américaines, Associated Press, UPI et INS, à qui la jurisprudence a interdit les accords d'exclusivité. Près d'une dizaine d'agences rêvent alors d'une envergure mondiale, permettant de mutualiser les coûts entre un très grand nombre de clients.
L'AFP ne récupère qu'une partie du réseau international d'Havas, qui avait profité des déboires du rival Reuters au début des années 1920 pour augmenter sa capitalisation par étapes: 105 millions de francs en 1930 contre 28 millions en 19219,
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