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Berlin au XVIIe et XVIIIe siècles

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Par   •  11 Février 2018  •  Dissertation  •  2 775 Mots (12 Pages)  •  611 Vues

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Berlin aux XVIIe et XVIIIe siècles

« Cette ville, étant au centre du nord de l’Allemagne, peut être considérée comme le foyer de ses lumières. »[1]. C’est en ces mots que Madame de Staël, écrivain et philosophe française, définissait le statut de Berlin en 1811.

A l’aube du XIXe siècle la capitale du royaume de Prusse est alors l’une des villes les plus influentes en Europe.

Ce statut est le résultat d’un développement opéré tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles.

Berlin a commencé à jouir d’une certaine importance historique au sortir de la guerre de Trente Ans, en 1648, conflit ayant marqué la première partie du XVIIe siècle en Europe.

Celui-ci oppose à partir de 1618 les princes des états protestants au sein du Saint Empire Romain Germanique à la maison des Habsbourg, souveraine de ce dernier.

Ayant débuté à la suite de la défenestration de représentants catholiques par des protestants à Prague le 23 mai 1618, il se conclut par la signature des traités de Westphalie le 24 octobre 1648.

Ces conflits ont impliqué l’ensemble des puissances européennes (Suède, Danemark, France, Provinces-Unies), et ce pour diverses raisons (politiques, religieuses).

Ces derniers prennent fin en 1648 avec la paix de Westphalie, dont les pourparlers avaient commencé depuis 1644.

Au cours de ces tractations, Fréderic Guillaume, sacré en 1640 parvient à obtenir l’évêché de Minden et l’annexion de la Poméranie Orientale.

La signature de ces traités permet ainsi à Frédéric Guillaume de s’atteler à la reconstruction de son électorat, ruiné et dépeuplé suite à ces années de conflits.

Comment Berlin,  simple ville de l’Electorat de Brandebourg, s’est-elle transformée en une puissante capitale du royaume de Prusse ?

La renaissance de Berlin, amorcée sous le règne de Frédéric Guillaume nous permettra d'envisager le passage de l'électorat de Brandebourg au royaume de Prusse, puis son avènement sous l'égide de Frédéric II.

I/ Les fondations de la Renaissance de Berlin sous le règne de Fréderic Guillaume

a) Berlin, ville détruite puis unifiée sous l’impulsion du Grand Electeur

Au sortir de la guerre de Trente Ans en 1648, Berlin se retrouve décimée : 2/3 de ses habitants ont disparus et la plupart des maisons ont été ravagées.

En 1650 Berlin compte 15 000 habitants ,tandis qu’à titre de comparaison, la population de Paris dépasse les 350 000 habitants.

C’est une ville perdue au cœur de l’Europe centrale , situé dans l’électorat de Brandebourg, un territoire morcelé et insignifiant.

La ville est alors un assemblage de deux villages : Cölln, situé entre les deux bras de la Spree et Berlin sur la rive droite. Ces derniers sont indépendants et autonomes. En effet Cölln est peuplé de pêcheurs alors que Berlin est un village commerçant.

Lorsque François Guillaume construit son château à Cölln, les deux bourgs ne forment plus qu’un et tout autour des villages comme Spandau ou Köpenick gravitent.

Une fois ces différentes communes unifiées, Frédéric Guillaume Ier peut s’atteler au repeuplement de sa capitale et à son développement..

b) Fréderic Guillaume, architecte du renouveau berlinois 

Sous le règne de Frédéric Guillaume, l’électorat de Brandebourg et plus particulièrement Berlin connaît un développement fulgurant aussi bien au niveau économique qu’architectural et sociétal.

L’une des priorités de Frédéric Guillaume est la reconstruction rapide de la ville. On assiste alors à une période d’essor urbanistique.

Il ordonne à l’architecte Johann Gregor Memhardt[2] de dessiner les plans d’une forteresse entourant les différents quartiers de Berlin.

La construction débute en 1650, des larges remparts sont bâtis tout autour de la ville pour la protéger.

Afin de mettre en valeur sa capitale, Frédéric Guillaume ordonne le drainage et défrichage de certains terrains au sud et au sud ouest de la ville afin de permettre le développement de nouveaux quartiers.

Ainsi en 1660 on aménage un nouveau quartier, celui de Friedrichswerder qui est rapidement suivi, en 1678, par la création du quartier de Dorotheenstadt. Ce dernier est appelé ainsi en hommage à la seconde épouse de Fréderic Guillaume, Sophie-Dorothée de Holstein qui encourage fortement ce projet.

Au centre de ce quartier se trouve un ancien chemin que le roi utilisait pour aller à la chasse.

Sophie-Dorothée de Holstein décide d’y planter une allée de tilleuls : on l’appellera désormais l’allée Unter den Linden.

Sous le règne de Frédéric Guillaume le style baroque[3] est alors prédominant en Europe, à l’image du château de Versailles de Louis XIV.

Il fait venir de nombreux artistes français ou hollandais afin de décorer les intérieurs des résidences électorales de la ville et de ses alentours.

L’un de ses exemples est le château d’Oranienburg, situé au nord de la capitale, dont Frédéric Guillaume a fait cadeau à sa première épouse, Louise Henriette.

Toutefois c’est la tolérance religieuse dont fait preuve Frédéric Guillaume qui caractérise véritablement la transformation de Berlin.

Le 18 octobre 1685 le roi de France Louis XIV signe l’édit de Fontainebleau qui révoque l’édite de Nantes par lequel Henri IV, en 1598, avait octroyé une liberté de culte aux protestants.

En réponse à ce dernier le Grand Electeur signe le 29 octobre l’édit de Potsdam.[4]

Cet édit incite les  huguenots français à venir se refugier au sein de son électorat.

De nombreux avantages sont offerts aux huguenots à travers cet édit : une immunité fiscale de dix ans, une liberté de culte et de pratique religieuse en langue française.

Ces derniers sont calvinistes alors que les berlinois sont majoritairement luthériens.

Deux nouvelles églises sont alors construites de part et d’autre de la nouvelle place Gendarmenmarkt, au nom à consonance française.

L’objectif de Frédéric Guillaume est de repeupler son électorat et d’attirer une population susceptible de développer son économie.

Ainsi 20000 français s’installent dans le Brandebourg entre 1685 et 1731.

La plus importante des  48 colonies huguenotes se situe à Berlin. La ville compte 6000 réfugiés, soit près de 50% des immigrants huguenots du Brandebourg en 1698.

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