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Le théâtre aux XVIIe et XVIIIe siècles

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Par   •  20 Mars 2017  •  Fiche de lecture  •  1 690 Mots (7 Pages)  •  1 094 Vues

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Le théâtre aux XVIIe et XVIIIe siècles

A

Le théâtre baroque

Après un Moyen Âge confus, le théâtre reprend une dimension littéraire à la fin du XVIe siècle. Plusieurs dramaturges composent des textes tragiques aux récits complexes et contemporains.

À cette période fleurit le théâtre baroque. Ce genre protéiforme se caractérise par :

• Les thèmes du changement, de l'illusion, de l'inconstance et de la mort

• Une certaine démesure dans la représentation

Ce genre désigne souvent le théâtre comme représentation du monde et, à l'inverse, le monde comme une immense pièce de théâtre.

Dans L'Illusion comique, joué en 1635, Pierre Corneille représente une illusion, celle de la représentation théâtrale. Une troupe de comédiens joue une pièce devant le père de l'un d'entre eux, sans que le père ne comprenne qu'il ne s'agit pas de la réalité. En effet, l'un des comédiens s'est fait passer pour un magicien aux pouvoirs capables de montrer ce qu'il advient en d'autres temps et d'autres lieux. Cette pièce met donc en scène la notion complexe de théâtre dans le théâtre.

B

Le théâtre classique

Mais peu à peu, des hommes de lettres définissent des usages à respecter. Le théâtre baroque laisse alors la place au théâtre classique, régi par les règles énoncées par l'abbé d'Aubignac. C'est le cardinal Richelieu qui lui demande de rédiger les règles suivantes, par souci de respecter la morale :

• Règle de vraisemblance : l'histoire doit être crédible.

• Règle des trois unités : temps, lieu, action.

• Règle de bienséance : l'histoire ne doit pas choquer le public et les mœurs de l'époque.

Par souci de vraisemblance et par confort pour le spectateur, les théoriciens du théâtre du XVIIe siècle proposent en effet de respecter trois unités :

• L'unité de temps (ou règle des vingt-quatre heures) : toute l'action représentée dans la pièce doit s'effectuer entre le lever et le coucher du soleil.

• L'unité de lieu : toute l'action représentée se déroule dans un même lieu. Les personnages se croisent ainsi tous au même endroit. Souvent, dans la tragédie classique, il s'agit d'un lieu de passage (corridor, antichambre, etc.).

• L'unité d'action : afin de simplifier la compréhension de la pièce par le spectateur, il n'existe qu'un seul vrai problème.

Par ailleurs, la bienséance interne oblige le personnage à certains principes :

• Le caractère du personnage doit rester constant du début jusqu'à la fin de la pièce.

• Le personnage doit se comporter en conformité avec son statut social.

• Si le personnage est connu, il doit être dans la pièce tel qu'il est dans la réalité.

Enfin, la bienséance externe est le fait de devoir se conformer aux mœurs des spectateurs. Le dramaturge doit la respecter pour ne pas choquer les spectateurs. La pièce ne doit donc pas dévoiler des scènes trop violentes comme la mort, ou trop explicite comme les scènes d'amour.

La tragédie puis la comédie classique s'efforcent de respecter ces règles jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Phèdre de Jean Racine respecte parfaitement les trois unités :

• L'action commence au petit matin, tandis qu'Hippolyte s'apprête à quitter Trézène pour partir à la recherche de son père. La mort de Phèdre a lieu juste après le coucher du soleil.

• Les personnages se croisent dans une antichambre, devant les appartements de Phèdre.

• Le seul problème évoqué est sa passion dévorante pour son beau-fils Hippolyte. Celle-ci a plusieurs conséquences qui obligent les personnages à se confronter les uns aux autres.

C

Le drame bourgeois

Le XVIIIe siècle connaît une continuation des genres de la comédie et de la tragédie :

• Voltaire a écrit de nombreuses tragédies, aujourd'hui méconnues.

• Marivaux explore les méandres de la confrontation amoureuse (ce qu'on nomme le marivaudage en hommage à ses pièces).

• Beaumarchais propose des pièces plus engagées qui sont des réflexions sur des phénomènes de société, comme les rapports maître/valet ou la condition féminine.

Mais ce siècle connaît également la naissance d'un nouveau genre, celui du drame bourgeois. Dans ces pièces, la primauté est accordée à la représentation des sentiments humains :

• La pièce met en scène une famille bourgeoise (d'où le nom de ce genre).

• Le refus de la vraisemblance : seul compte le fait de représenter des personnages semblables au naturel des spectateurs, quitte à ne pas respecter les unités.

• Les thèmes mis en œuvre sont ceux qui préoccupent les spectateurs du XVIIIe siècle.

• La pièce se reconnaît à l'exagération et à l'expansion des sentiments humains.

• Le cadre spatio-temporel propose une reconstitution de la réalité de manière idéalisée.

• Ce cadre est souvent familial et quotidien.

• Les didascalies sont importantes. On a recours à la pantomime.

Dans Le Fils naturel, écrit par Denis Diderot en 1757, Dorval est déchiré entre l'amour qu'il porte à Rosalie (qui est amoureuse de lui mais qui est également aimée de Clairville, le meilleur ami de Dorval) et Constance, qu'il s'est engagé à épouser. La pièce pose également le problème de la filiation naturelle, celle des enfants nés hors mariage.

Pantomime

La pantomime est l'art d'exprimer les passions, les sentiments, les idées par des gestes et par des attitudes. Il ne faut pas utiliser la parole. L'histoire doit

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