Le cas du gangsta rap aux USA

Pablo Sterpin                LIRL

TFE présenté par Pablo Sterpin

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Lycée Intégral Roger Lallemand

73 rue de la Croix de Pierre

Merci à mon père pour m’avoir donné la force et le courage d’écrire ce TFE.

Merci à ma mère pour avoir corrigé les fautes d’orthographe.

Merci à Nicolas Micheroux pour ses conseils précieux.

Introduction

        Depuis tout petit, mon envie de comprendre les tenants et les aboutissants de ce qui m’entoure m’a toujours habité. Les circonstances de la création de toutes choses me sont souvent plus chères que la « chose » elle-même.

        Voilà pourquoi je me suis tourné vers une question me permettant de maximiser la recherche des circonstances d’un phénomène. De ce fait, le sujet de ce travail sera plus « mis en contexte » qu’il ne sera décrit, la question sera plus « pourquoi ? » que « comment ? ».

        Dans mon travail de fin d’études, je traite de la naissance du rap interprété par des habitants des quartiers défavorisés de Los Angeles, plus communément appelés « Gangsta Rap ».

        Ma problématique est « Comment le rap est influencé par la culture et l’histoire de l’environnement dans lequel il se développe : le cas du gangsta rap et de Los Angeles. »

        Ce sujet, je l’ai choisi pour deux grandes raisons. Premièrement, il me permet de parler du mouvement culturel qui m’a le plus profondément touché dans toute mon adolescence : le hip-hop. Deuxièmement, la sous-branche de ce mouvement populaire et culturel que j’ai choisi m’était alors méconnue. Mon envie est donc d’apprendre des choses que je ne savais pas sur la culture dans laquelle j’ai été bercé.

        La sphère du rap est immense et possède de nombreuses sous-branches que je ne connais pas mais l’intérêt du rap de L.A. m’est très vite apparu comme une évidence pour plusieurs raisons. Il est totalement différent de toutes les autres formes de rap apparu avant lui. Il est novateur dans ses textes ultra-violents accompagnés d’instrumentaux funk. De plus, il a rencontré un succès immense dans les classes moyennes du public mondial. Les rappeurs gangsta font passer des messages sociaux puissants tout en se mettant en scène dans une obscénité théâtralisée. Enfin, c’est un mouvement qui revendique un amour profond de ses racines et de son identité. C’est ce cocktail qui m’a très vite donné envie d’en savoir plus sur la création de ce mouvement à part dans le rap game.

        De plus, il m’est vite apparu clairement que le gangsta rap n’aurait pas pu voir le jour ailleurs qu’à Los Angeles et que de ce fait, il montrait très clairement comment le hip-hop s’imprégnait partout où il se développait de la culture et de l’histoire locales. J’aurais pu prendre l’exemple de New York et de la côte Est avec les pionniers ou bien Marseille dans les années 90, Paris ou même la Belgique d’aujourd’hui. Mais c’est à Los Angeles que le rap s’est le plus développé en s’imprégnant du contexte local.

        La création de ce TFE s’est réalisé en trois temps. En premier lieu, je me suis documenté sur la culture hip-hop aux USA, puis je suis tombé sur un livre de Pierre Evil parlant du rap à Los Angeles. Il m’a passionné et j’ai décidé de me concentrer sur le gangsta rap. Ensuite, j’ai écrit tous les éléments de contexte de mon nouveau sujet pour, dans un second temps, les compléter par des exemples décrivant au mieux celui-ci. J’ai aussi repris de nombreuses citations et idées évoquées par les gangsta rappeur car je pense que ce sont les mieux placés pour parler de ce mouvement.

        Mon travail se scinde en quatre parties. La première est théorique. Elle introduit mon TFE aux lecteurs possédant déjà des bases sur le hip-hop et informe ceux qui n’en ont pas. La seconde pose le contexte dans lequel se trouve les quartiers qui ont vu l’émergence du gangsta rap. La troisième se concentre sur les gangs de Los Angeles. Leurs évolutions, leurs influences sur le gangsta rap et sur la vie des ghettos. La dernière informe sur le département de police de Los Angeles et sa relation avec les populations afro-américaines et les rappeurs gangsta.

1. Le gangsta rap : origines et spécificités

1. Un sous genre du hip-hop

        Le « gangsta rap » est une sous-branche du rap qui est lui-même un mode d’expression faisant partie du mouvement culturel et artistique qu’est le hip-hop.

        La culture hip-hop regroupe quatre modes d’expression majeurs : le rap, la danse, le graffiti et le deejaying. Au début du mouvement, quand DJ Kool Herc, aussi nommé « Père fondateur du Hip-Hop », popularise le mouvement dans les soirées du Bronx, les quatre modes d’expression sont liés par des valeurs communes telles que la paix, la loyauté envers les siens et le plaisir de faire la fête^[1].

        Le rap est la branche la plus médiatisée du mouvement si bien qu’il est parfois confondu avec le hip-hop lui-même. Il est l’acronyme de rythm and poetry. C’est une manière de réciter un texte de manière rythmée et poétique^[2]. Ce nouveau genre musical, influencé par d’autres (reggae, blues, jazz, …), naît en même temps que le hip-hop et sert au début à soutenir le DJ et à chauffer les foules lors des soirées. Bien vite, le rap s’émancipe et devient une culture à part entière à New-York puis dans le reste des USA. Les textes du rap new-yorkais sont d’abord pour la plupart des odes à la fête et à la paix puis deviennent progressivement plus sombres et décrivent un monde angoissant, une vie dure. Puis arrive dans la deuxième partie des années 80, le raz de marée gangsta tout droit venu des bas-fonds de Los Angeles.

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