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Rafle du Vel d'Hiv

Commentaire de texte : Rafle du Vel d'Hiv. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 949 Mots (8 Pages)  •  541 Vues

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Contrôle DM n°1 : Extraits du discours du président de la République à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv (16 juillet 2017)

        « Oui la folie criminelle de l'occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, secondée par l’État Français », Jacques Chirac, 1995. Ce sont par ces mots, que pour la première fois un président reconnaît la responsabilité de l’État Français dans la déportation et l'extermination de milliers de Juifs, à travers un discours prononcé durant la cérémonie de commémoration de la rafle du Vel d'Hiv. Les nuits du 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs, dont 4 115 enfants, ont été arrêtes, puis déportés par des policiers et gendarmes français vers le Vélodrome d'Hiver, puis dans les centres de mise à mort d'Auschwitz. Ces crimes contre l'humanité, appelés « La rafle du Vel d'Hiv' » font apparaître différents « partis » tels que, le Négationnisme, consistant à nier  l’existence du génocide des Juifs, ou le Résistancialisme, regroupant les gaullistes et communistes dans le but de diffuser une image de la France résistante. Le terme génocide apparut deux ans plus tard, afin de définir l'extermination planifiée d'un groupe humain, en raison de leur appartenance ethnique, raciale, ou religieuse. Le document présenté, est un extrait d'un discours prononcé par le président de la République, Emmanuel Macron, le 16 juillet 2017, à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, et de ses mémoires. Par quels moyens Emmanuel Macron illustre-t-il l'évolution de la mémoire de la rafle du Vel d'Hiv depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Pour répondre à cela, nous allons étudier dans un premier temps, les enjeux de ce discours, dans la reconnaissance des responsabilités de l’État Français, pour ensuite s'intéresser au travail et au devoir de mémoire réalisé par les historiens en quête de vérité.

        Ce discours prononcé par Emmanuel Macron le 16 juillet 2017, rend hommage aux nombreuses victimes de ces déportations et exterminations, secondées par la France. En effet, il a fallu plus de cinquante ans à l’État Français pour reconnaître ses tords et ses responsabilités. Ce fut Jacques Chirac qui assuma la participation française en premier, lors de son discours le 16 juillet 1995, malgré la création de la « Journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites sous l'autorité du gouvernement français », instaurée par François Mitterrand. E.Macron, nous rappelle donc bien que « c'est bien la France qui organisa la rafle puis la déportation, et donc la mort des 13 152 personnes de confessions juives arrachées les 16 et 17 juillet 1942 à leurs domiciles » (l.9-11). Emmanuel Macron insiste donc sur les responsabilités de l’État Français, et refuse d'entendre que « Vichy n'était pas la France, car Vichy n'était certes pas tous les français mais c'était le gouvernement et l'administration de la France » de 1942 lors du génocide (l.12-14). De plus, il insiste sur le fait qu'aucun allemand ne fut impliqué dans ces actes, mais que c'était « l’œuvre de la police française obéissant aux ordres du gouvernement de Pierre LAVAL » (l.14-15), grand acteur dans les exterminations des Juifs par l’État Français, au côte du Maréchal Philippe Pétain. E.Macron, refuse également les actes de relativisme, car « exonérer la France de la rafle du Vel d'Hiv, [ne] serait [pas] une bonne chose » (l.17-18), car cela signifierait suivre « les pas du Général de Gaulle et de François Mitterrand » (l.18-19). Ces refus de tolérance de la part d'Emmanuel Macron, sont dû aux actes de négationnisme que connaît la France entre 1945 et aujourd'hui.

        En effet, le négationnisme consiste à nier l'existence du génocide des Juifs, et la participation de l’État Français. Dès la libération, Charles de Gaulle nous fait entendre qu'une majorité des Français ont résisté à l'occupation et à la domination nazie, créant ainsi le « mythe résistancialiste » le 25 août 1944, et occulte donc la collaboration française. Une loi a donc été voté le 13 juillet 1990, et condamne le négationnisme, ce qui, même aujourd'hui, n'a pas eu beaucoup d'effets, puisque ce mouvement perpétue. Cette loi est appelée « Loi Gayssot ». E.Macron fait référence aux « responsables politiques français prêts à faire reculer la vérité » (l.7), comme Marine LePen, affirmant que la France n'est pas responsable, mais que c'était plutôt les responsables du gouvernement de l'époque qui sont responsables. Or, E.Macron dénonce cela en disant que ce serait « faire beaucoup d'honneur à ces faussaires que de leur répondre, mais se taire serait pire, ce serait être complice » (l.7-8), et c'est pour cela que nous ne devons pas juger les décisions prises par les différents acteurs pendant la Seconde Guerre mondiale, mais que nous devons plutôt assumer et faire face à nos responsabilités. Ces mouvements de négationnisme, ont également engendrés une période de refoulement des mémoires.

        Le refoulement des mémoires, a été engendré à cause d'une loi d'amnistie de 1947, effaçant seulement les peines mineures, afin de passer rapidement à autre chose. Dans les années 1960, la France résidait plus dans un mouvement d'apaisements, afin d'offrir un répit à la société de ces « déchirures vives qui traversaient la société » (l.20-21). Pendant cette période de « réconciliation » (l.21), les travaux de mémoires restèrent donc souterrains, et très peu mis en avant. De plus, rappelons qu'à peine 100 déportés ont survécus, ce qui limita l'effectif des témoins pour les travaux de recherches des historiens, d'autant plus qu'à ce moment là, les témoins se font très rare, et témoignent généralement très peu auprès des journalistes. En effet, ce fut un épisode extrêmement douloureux, marquant et changeant une vie à jamais, raison en plus pour laquelle les témoignages se font rares. La cicatrisation de ces douleurs vécues par les Juifs survivants, s'atténue au fil des années, laissant peu à peu place à l'apparition de nouvelles preuves des responsabilités de la France, dans ces déportations et exterminations, durant la rafle du Vel d'Hiv. A tout cela s'ajoute des lois préservant les archives et les mémoires, ce qui empêche les historiens d'élaborer et de pousser leurs recherches, et leurs quêtes de vérité encore plus loin. On observe donc l'apparition de tensions entre historiens et politiciens, avec des historiens qui prônent le fait que ce n'est pas un devoir de « mémoire » mais un devoir « d'histoire » qui doit être réalisé.

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