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Le village des cannibales, Alain Corbin

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Par   •  12 Décembre 2017  •  Fiche de lecture  •  1 740 Mots (7 Pages)  •  2 187 Vues

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Fiche de lecture

Le village des « cannibales »

Références :

Le village des « cannibales » d’Alain Corbin

Publié chez Flammarion en 2008 dans la collection Champs Histoire

166 pages

Introduction :

Historien des sensibilités, Alain Corbin est professeur et auteur d’ouvrages historiques. Il écrit ainsi en 2008 Le village des cannibales pour rétablir la vérité sur les événements qui se sont déroulés le 16 août 1860 à Hautefaye. L’historien relate donc les événements ayant conduits au massacre d’Alain de Monéys noble « connu pour sa générosité ». Selon l’auteur l’acte aujourd’hui considéré comme irrationnel est en fait d’ordre politique et témoigne d’une logique particulière qu’il tente d’expliquer tout au long de ce livre.

Résumé de l’ouvrage :

Chapitre I : La cohérence des sentiments

        La paille et le joug :

Les paysans du Sud-Ouest de la France sont marqués par une haine de la noblesse doublée d’un anti-cléricanisme profond. Les thèses de Ralph Gibson ont permis de comprendre le rôle de la bourgeoisie rurale dans l’amplification de ces haines. La noblesse Nontronnaise peu attachée à l’empire rentre en opposition avec la bourgeoisie qui « conduit le ralliement au prince président, puis à l’empereur ». Le clivage politique est similaire entre paysans et nobles les premiers étant attaché à l’empire et les second à une monarchie perdue. Les paysans cultivent une violence verbale à l’encontre de la noblesse et les menaces se multiplient. Le passage à l’acte semble imminent comme à Pazayac ou l’absence du comte de Manssac empêche les émeutiers de « l’étriper ».

        Les fleurs séditieuse :

L’anticléricanisme est puissant et la théorie d’un complot entre nobles et clercs se propage. En 1790 les bancs, symbole de privilège car payant, sont brûlés dans les églises. Ils seront ensuite rétablis par les nobles par fierté ce qui alimente les rancœurs paysannes. De plus les fleurs de lys des autels sont perçus comme un attrait monarchique par la population et seront source de nouvelles menaces. (tentative de meurtre de Monseigneur Thomas). En voulant servir Napoléon les paysans traquent les représentant religieux et pillent les églises dans le Périgord. Ces actes ne seront pas punis puisque le préfet en vue des élections souhaite rester populaire ce qui conforte les paysans dans leur actions.

        Les voleurs des caisses publiques :

A toutes ces haines il faut rajouter celle du républicanisme qui se comprend par les troubles qu’engendrent la révolution (pillages). L’impôt des 45 centimes instauré en 1847 (pour renflouer les caisses de l’état) est rejeté par les paysans. Ainsi au cours de mai 1848 la communauté villageoise condamne à la potence toute personne payant l’impôt. Cet illégalisme qu’évoque l’auteur (rejet de l’autorité en place) mène à l’élection de Bonaparte, qui en décembre 1848 promet de faire lever l’impôt. Les manifestations festives dans la région témoigne de cette adhésion.

        La logique de l’attachement :

L’attachement au « prince président » est profond et on le célèbre au travers de chants et de fêtes villageoises. Vu comme « invincible » Napoléon constitue un facteur de prospérité au yeux de la population comme en témoigne la transformation de la région (ouverture de cimetières, création d’école, rénovation de presbytères, création d’une garde mobile). Les paysans accorde peu d’importance aux libertés fondamentales au cœur des luttes républicaines.

Cependant une inquiétude progressive se développe on craint une défaite en Italie puis en Prusse ce qui conduirait à des pillages et menacerait la tranquillité de la région. Cette peur trouve un point d’accroche en 1860 avec le meurtre d’Alain de Monéys qu’on désigne comme « Prussien » car son cousin aurait crié « Vive la république ».

Chapitre II : L’angoisse et la rumeur

        L’argent prussien :

Le Sud-Ouest de la France est marqué par la crainte d’une invasion depuis 1866 et au cours de l’année 1870 le conflit en Prusse donne lieu à une mobilisation de masse dans les campagnes. La crainte de la défaite renforce les tensions et on suspecte bientôt les prussiens d’agir dans l’ombre. Les paysans cherchent les traîtres en dehors de la communauté paysanne et orientent leur soupçons sur « les figures de la menace présentes antérieurement dans leur imaginaire » : les nobles, les curés et les républicains. La rumeur joue un rôle important et dans les communes proche de Hautefaye on retrouve des « ébauches » d’incident similaire que celui qui impliquera Alain de Monéys

        Fête nationale, célébration du souverain :

L’affaire de Hautefaye se déroule à la croisée de deux événements : la foire (entre le 14 et le 16 août) et la fête nationale (le 15 août). La fête nationale est l’occasion pour les habitant de la Dordogne de célébrer l’empereur autour d’actions exceptionnelles comme la distribution de nourriture aux indigents ou encore le  Te Deum cérémonie religieuse qui réunie paysans et personnalités importantes du village (maire, conseillers municipaux)

        La licence du foirail et l’étalage des vantardises :

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