La mer de Proust
Cours : La mer de Proust. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar camjul28 • 20 Février 2020 • Cours • 3 217 Mots (13 Pages) • 645 Vues
Masson Camille, L3 Lettres modernes Commentaire linéaire sur « la mer »
Les Plaisirs et les Jours est un recueil composite de Marcel Proust où se rassemble
nouvelles, poèmes, portraits, partitions musicales mais aussi illustrations. Il est publié en 1896 par
Calmann Levy puis il sera réédité en 1924 par Gallimard dans une version exclusivement textuelle.
Lors de cette réédition nous avons perdu toutes les composantes sonores et visuelles du texte ce que
regrettera Thierry Laget, auteur de notre préface, car pour lui « une édition complète et idéale
devrait reproduire les illustrations de Madeleine Lemaire et de Reynaldo Haln ». Marcel Proust est
un auteur qualifié d’ « entre deux siècles » par Compagnon, dans son livre intitulé Proust entre
deux siècles. C’est un écrivain qui marque la fin du XIXe siècles et le début du XXe
siècles. Les
Plaisirs et les Jours est une œuvre qui représente les années 1890, notamment le monde intellectuel
de la fin du XIXe
siècles. Ce recueil de nouvelles rencontre un beau succès notamment en raison de
son édition luxurieuse, illustrée par Madeleine Lemaire et par la préface d’Anatole France.
Malheureusement, c’est un livre qui est peu lu et peu acheté à cause de son prix. Proust dira même :
« je suis toujours un peu étonné que quelqu’un ait lu Les Plaisirs et les Jours » car il ne se publiera
qu’en trois cent exemplaires. Ce recueil est composé selon l’air du temps, les illustrations de
Madeleine Lemaire sont en vogue, on y retrouve des fleurs et des éléments japonisants. Quant aux
partitions inclus de Reynaldo Haln, elles sont du goût des fins de siècles, à la fin du XIXe
siècle, on
organisait dans les salons des soirées musicales où on mettait en chansons des vers de poètes.
Marcel Proust rédigera d’ailleurs de nombreux portraits de peintre qu’il mettra en poèmes. A la
sortie du recueil, les critiques sont mitigées, certains pensent que le livre est caractéristique de son
temps, d’autres pensent que c’est un livre moderne. On se demande si l’oeuvre est écrit par un
débutant ou au contraire s’il s’agit d’un artiste qui se joue de nous. Il y aura malgré cela un
critique , Charles Maurras qui verra tout de suite les talents du jeune écrivain. Il écrira qu’il faudra
que la nouvelle génération s’accoutume à jeune écrivain car ce n’est que le début d’une grande
carrière
.Dans Les Plaisirs et les Jours, on retrouve de grands thèmes tels que la mondanité, les
plaisirs mondains, la perte de soi, la légèreté des relations amoureuses ou encore le thème de la
jalousie. Ce recueil semble être une œuvre imprégnée de la décadence. La décadence est un courant
réactionnaire du XIXe
siècle, qui lutte contre la moyennisation, on ne veut pas perdre l’élitisme qui
est pensé comme l’espoir de la nation. Les décadents rêvent d’un monde à l’image d’une œuvre
d’art. Ils ne veulent pas du monde dans lequel ils vivent car ils le pensent corrompu. Les principaux
représentants de ce courant, qui n’a jamais été théorisé, sont Baudelaire, Mallarmé ou encore
Huysmans. Ici dans ce recueil, et en particularité dans le poème que nous allons étudier, Proust
s’inspire de la décadence. Notre poème « la mer » est écrit en prose, il se situe dans la partie « les
regrets- rêveries couleur du temps » qui comporte trente poèmes en prose publiés entre 1892 et
1893 dans une revue. Ce sont des poèmes qui ont été dédié à Monsieur Darlu, professeur de
philosophie à l’école normale supérieure. Les notes nous indiquent que la mention de « couleur de
temps » représente dans l’art la couleur bleu, qui est souvent reliée à la mélancolie mais également à
« la nature des circonstances ». Notre texte est un poème qui est en 28ème position. La partie traite
de la mélancolie, des regrets et de la déception de la réalité face au rêve.
Notre poème, demeure en avant dernière position, ce qui est stratégique, il montre la
solution à toutes déceptions. On doit trouver un autre espace, qui est la mer. Dans ce texte poétique,
Proust nous montre sa fascination pour le paysage marin et notamment pour la mer. Nous savons
d’ailleurs que Proust aimait se rendre à Trouville pour la tranquillité du bords de mer. Dans le
poème, la mer est bien loin des représentations traditionnelles, il n’y aucune tempête ni de danger
immédiat, bien au contraire l’auteur semble vouloir fuir vers cet espace d’apaisement. La mer
semble être idéale pour se détourner du monde où nous ne pouvons plus avancer, un monde dans
lequel tout est corrompu par l’homme. Nous pouvons donc y voir un monde idéal pour les
décadents. C’est pour cette raison que nous allons nous demander comment la mer, dépeinte
comme maternelle, délivre l’homme de son manque d’inspiration et l’amène vers un idéal
Masson Camille, L3 Lettres modernes Commentaire linéaire sur « la mer »
...