La laïcité est-elle encore dans l’ère ?
Dissertation : La laïcité est-elle encore dans l’ère ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marin Vernat • 9 Mai 2022 • Dissertation • 2 011 Mots (9 Pages) • 475 Vues
Exposé : La laïcité est-elle encore dans l’ère
- Introduction
La laïcité est un principe de séparation dans l'État de la société civile et de la société religieuse. C’est un des grands principes sur lesquels repose, avec l'obligation et la gratuité, l'enseignement public français.
Tout d’abord la laïcité est une liberté. Nous sommes tous libre de croire ou de ne pas croire, libre de changer ou non de religion. Elle est là pour garantir la liberté de conscience. La liberté de croyances ou de convictions n’est pas limitée à la sphère privée ; nous pouvons exprimer nos convictions dans l’espace public mais dans les limites de la Déclaration de droits de l’homme, qui ne porte pas atteinte à l’ordre public ou n’impose pas sa croyance à autrui. La laïcité garanti donc la culture du respect mutuel. Elle garantit aussi le libre exercice des cultes, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.
Ensuite, la laïcité implique la séparation de l’État et des organisations religieuses. C’est donc l’indépendance, la neutralité, l’impartialité de l’État, des collectivités territoriales et des services publics (non de ses usagers) vis-à-vis des religions et des convictions.
Pour finir, nous sommes tous citoyens à égalité de droit et de devoir. Ainsi, La République laïque impose l’égalité des citoyens face à l'administration et au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances : nous sommes tous à égalité devant la loi.
« La laïcité n'est pas une opinion parmi d'autres mais la liberté d'en avoir une. Elle n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l’ordre public. »
Cependant, nous pouvons nous demander, si la laïcité est encore dans l’ère du temps. Pouvons-nous réellement parler de laïcité à l’heure d’aujourd’hui ?
Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps l’histoire de la laïcité, dans un second et dernier temps, nous parlerons de la laïcité aujourd’hui en étudiant deux faits d’actualité afin d’illustrer nos propos.
- I- L’histoire de la laïcité
La laïcité commence à voir le jour durant la Révolution Française en août 1789 avec l’abolition de l’Ancien Régime. En effet, cette révolution permet la réaffirmation de principes universels avec la liberté de conscience ou encore la limitation des libertés religieuses exprimée par la Déclaration des droits de l’homme.
Ensuite, depuis 1801, l’État était lié aux Églises par le Concordat. Cependant, au cours du 19ème siècle, cela provoque une scission entre une France favorable à la domination de l’Église catholique et une France républicaine indifférente aux convictions des citoyens. Les républicains finissent par l’emporter et créent notamment l’école laïque en 1882. Ainsi, en 1882, l'instruction devient laïque et obligatoire en France grâce notamment à Émile Combes, qui défend un contrôle des cultes et s’opposent fermement aux religions. Émile Combes est chef du gouvernement en 1902 et de nombreux (2 500) établissements scolaires catholiques sont donc fermés. Pour répondre à cet acte, le Vatican décide de rompre ses relations diplomatiques avec la France en 1904. Le Concordat devient ainsi Caduc. À cette période, la France est alors profondément divisée et les deux visions catholique et républicaine s'affrontent, la situation est explosive.
En 1905, la séparation des Églises et de l’État est l’occasion de débats mouvementés à l’Assemblée nationale. D’un côté, Émile Combes et ses partisans défendent une laïcité visant à éliminer la religion de l’espace public et à contrôler les cultes. Tandis que d’un autre côté, des députés républicains menés par Aristide Briand, défendent une loi de compromis respectueuse des libertés individuelles et séparant strictement l’État des cultes. La conception de Briand finit par l’emporter et les parlementaires votent à la majorité la séparation des Églises et de l’État.
En 1905, un compromis est donc trouvé, le texte adopté est une loi d’apaisement qui met fin à un siècle de conflit garantissant la liberté de conscience et le principe de séparation de l'Église et de l'État. C'est ensuite en 1958, dans la constitution que l'on trouve un article traitant de la laïcité : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale".
Pour finir, plus récemment, en 2004, une loi interdit aux élèves des écoles, collèges et lycées publics, le port de signe ou de tenues par lesquels ils manifestent ostensiblement une appartenance religieuse. Cependant, ils peuvent porter des signes religieux du moment qu’ils sont discrets. Cette loi vise à préserver les enfants des pressions, y compris de leurs camarades, afin qu’ils puissent ensuite faire leurs propres choix.
Pour conclure, la République laïque repose sur quatre piliers qui découlent de cette loi de 1905, de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen et de la Constitution de 1958.
- II- Une laïcité perturbée
La laïcité d’aujourd’hui repose sur des principes fondateurs issus de sa construction historique au cours des siècles. Pour résumer, il y a la liberté, la séparation de l’Église et de l’État, la neutralité des agents de l’État et l’Égalité.
La laïcité permet donc à chacun d'exprimer ses convictions, dans le respect de la loi. C'est un cadre qui permet d'exprimer toutes les opinions. C'est aussi la neutralité de l'État mais pas la neutralisation des individus. L'État reconnaît et organise les espaces dans lesquels droits et devoirs sont différents. La religion n'est pas pour autant uniquement une affaire privée. L'expression des cultes peut aussi se faire dans l'espace public.
Cependant, notre problématique rentre bien dans l’actualité et pour illustrer nos propos nous allons prendre deux exemples d’actualité avec tout d’abord, l’attentat contre Charlie Hebdo.
- A) L’attentat contre Charlie Hebdo
En 2006, l'hebdomadaire fait polémique en publiant douze caricatures de Mahomet. Il est attaqué en justice, notamment par l'Union des organisations islamiques de France et par la Ligue islamique mondiale. En janvier 2013, le journal publie un numéro hors série en deux parties, La Vie de Mahomet, dans lequel Charb raconte en bande dessinée la vie du prophète de l'islam.
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