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L'enseignement des filles

Dissertation : L'enseignement des filles. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2020  •  Dissertation  •  2 562 Mots (11 Pages)  •  622 Vues

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"Beaucoup de jeunes filles seraient capables, sans doute, de suivre jusqu'au bout et avec succès tout le programme des lycées ; mais il ne s'agit pas de leur donner toutes les connaissances qu'elles sont aptes à acquérir ; il faut choisir ce qui peut leur être le plus utile." - Camille Sée.

Le titre de ce document nous fait comprendre qu'il s'agit d'un texte de loi : Loi  du 21 décembre 1880 sur l'enseignement secondaire des jeunes filles.

Effectivement ce texte fait partie des lois scolaires sur l'instruction de Jules Ferry, présentée par Camille Sée qui était député de Saint-Denis. Cet homme a particulièrement été connu pour avoir promu l'enseignement secondaire à l’avantage des jeunes filles. Il avait pour objectif de former des futurs citoyens valables et valides pour la République. Cela devait donc justifier d’une éducation primaire et secondaire exclusive aux filles.

Ce texte de loi nous fait donc part d'une liste de neuf articles traitants de l'enseignement secondaire des jeunes filles. Rappelons qu’à l'époque, en 1880 ; sous la III République, les femmes n'avaient pas les mêmes droits qu'aujourd'hui. En effet, celles-ci n'étaient pas égales aux hommes et elles avaient une place bien définie dans la société : être une bonne mère, une bonne épouse et une bonne ménagère. Malgré cela, Camille Sée jugeait bon de les éduquer afin d’élever leur niveau éducatif et de les former en tant que futurs citoyennes, capables de prendre part à la vie sociale et politique. Par conséquent, tous ne partageais pas le même avis. Effectivement, à l’époque, deux tendances d’oppositions tenaient place : les conservateurs faces aux républicains modérés. D’un côté, nous avions les conservateurs, c’est-à-dire la haute bourgeoisie, la monarchie ou le clergé qui étaient opposés aux lois sur l’instruction des femmes. Ces personnes ne souhaitaient aucun changement et étaient pour conserver les habitudes sociales afin d’éviter une déstabilisation de l’Eglise. Il ne fallait pas que les femmes oublient leur premier rôle ; celui de mère au foyer. Puis d’un autre côté, nous avions les républicains modérés dont Jules Ferry qui insistaient pour que les femmes soient en position libérales ; éduquées, indépendantes, libres. Néanmoins ces personnes prescrivent une éducation spéciale car d’après eux, il n’est pas nécessaire qu’elles acquièrent un niveau équivalent aux hommes. Les femmes devaient principalement recevoir une instruction basique et utile qui leur servirait quotidiennement.

Nous allons donc nous demander comment, à travers cette loi sur l'enseignement secondaire des jeunes filles, Camille Sée cherche-t-il à résoudre la question de l’inégalité face à l'instruction entre homme et femme ?

Premièrement nous nous interrogerons sur la volonté de Camille Sée à aller vers une égalité homme/femme face à l'instruction. Puis, nous traiterons de la réalité des faits que rapporte cette loi.

        Les filles ont longtemps été considérées inférieures aux garçons. Elles n’étaient pas instruites, elles ne savaient ni lire, ni écrire, ni compter. Leur mission était de devenir une « femme traditionnelle », c’est-à-dire une bonne épouse, une bonne mère et une bonne ménagère.

Avant le 19e siècle, l’éducation était exclusivement réservée aux élites car elle était payante et sous l’influence de l’Eglise. De ce fait, la plupart de la population restait illettrée puisque le peuple était majoritairement dans la pauvreté. A cette période, les enfants étaient généralement destinés à travailler toute la journée et cela dès l’âge de cinq ans. Cela consistait à aider les parents, travailler dans les champs, garder les animaux ou encore ouvriers dans des fermes ou chez des patrons. Dès cette période, nous pouvions déjà observer une inégalité intellectuelle due aux inégalités sociales.

Le 19e siècle marque un tournant dans l’éducation. En effet, cette période fait l’objet de plusieurs lois dont l’objectif est de réduire cet illettrisme jusqu’ici trop présent. D’abord, nous pouvons retenir la loi Guizot du 28 juin 1833 qui oblige chaque commune de plus de 500 habitants à posséder une école primaire réservée aux garçons. Puis aussi la loi Falloux du 15 mars 1850 qui vient compléter la loi Guizot en instaurant une école primaire de garçons dans chaque commune de France. Pour les filles, la loi était valable seulement si la commune composait plus de 800 habitants. Aussi, la loi Falloux ne s’arrête pas à l’école primaire, elle va même jusqu’à instaurer un enseignement secondaire. La loi Duruy du 10 avril 1867 vient compléter ces lois en imposant une scolarisation primaire obligatoire de sept à treize ans pour les garçons comme les filles. Par conséquent, les écoles sont dirigées uniquement par l’Eglise qui est strictement contre l’éducation des filles. Ainsi, l’enseignement secondaire reste accessible qu’aux garçons.

Ainsi, jusqu’à la loi Camille Sée du 21 décembre 1880, les filles n’ont pas d’enseignement secondaire. Leur enseignement s’arrête à l’école primaire puisque d’après les normes de l’époque, les filles doivent assumer un rôle dit « traditionnel » de femme au foyer. En effet, la place de la femme est à la maison ; elle n’a ni besoin de savoir lire, écrire et compter pour s’occuper de sa maison et de ses enfants. L’Eglise veut que les femmes soient éduquées mais pas autant que les garçons. Cela reste tout de même contradictoire puisque l’éducation est le fait d’amener un individu à son plein développement et à son accomplissement. Or si l'éducation secondaire est refusée aux femmes, cela voudrait dire qu'elles ne peuvent pas se développer et s’accomplir. Cette tendance à vouloir que les femmes ne s'instruisent pas est typique des conservateurs qui sont encore très présent à l'époque.

Camille Sée, dans sa loi du 21 décembre 1880 va alors prôner l’instauration des établissements secondaires de jeunes filles. Ainsi, celui-ci tentera une avancée dans l’égalité des filles et des garçons à l’école.

L’éducation des filles est partagée à l’époque par deux partis opposants. D’un côté, nous avons les républicains modérés qui souhaitent changer le système éducatif et favoriser l’éducation des filles. Puis de l’autre, nous avons les conservateurs, c’est-à-dire les représentants de l’Eglise, qui trouvent que l’éducation n’est pas nécessaire aux femmes. Cependant vers la fin du XIXème siècle, les républicains modérés se font entendre et l’emportent sur les conservateurs. C’est alors par cette occasion que vient la loi de Camille Sée sur l’enseignement secondaire des jeunes filles.

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