Histoire de la société française

Histoire de la société française

        « Je ne suis entré qu’à deux reprises dans la vie publique du Parti, à 15 ans de distance. J’y suis entré en 1904-1905 pour travailler à l’unité, et j’y suis revenu en 1917, à un moment où l’unité me paraissait menacée. Je n’y suis entré que pour cela1 » Ce sont les mots prononcés par Léon Blum à la fin de son discours au Congrès de Tours, le 27 décembre 1920. Faisant écho a la pensée de Jaurès, cela permet à Léon Blum de se présenter lui même et de s'imposer en héritier pour « garder la vieille maison » qui s’effondre avec la scission et la naissance du SFIC  ( Parti socialiste – section française de l’Internationale communiste ; futur Parti communiste français).  

        Le 25 décembre 1920, les socialistes français se réunissent à Tours pour leur 18e Congrès. Depuis la fin de la Grande Guerre (1914-1918), la SFIO éprouve de la difficulté à faire passer des réformes sociales. Et les militants se montrent sensibles à la propagande bolchévique de Moscou, dans un texte du 26 juillet 1920, Lénine impose 21 conditions préalables à l'adhésion des socialistes à l'issue du deuxième Congrès du Komintern. Deux jours après le début du débat public et l'intervention de Ludovic Oscar en faveur de son adhésion. Léon Blum prend la parole et dénonce  l'illusion d'une révolution violente dans le contexte français et le caractère totalitaire de l'Internationale communiste.

        Léon Blum née en 1872 a Paris, est un homme d’État français, figure du socialisme. Il fut un dirigeant de la section française de l'internationale ouvrière ( SFIO) et le président du conseil des ministres a deux reprises, de 1836 a 1837 puis en 1938. Léon Blum se lance réellement en politique durant l'affaire Dreyfus, il y jouant un rôle actif dans la coordination des « intellectuels », ce qui provoqua sa rupture avec Maurice Barrès, qu'il considérait jusqu'alors comme son maître en littérature et surtout, sa rencontre avec Jean Jaurès en 1897. Dès lors, son action militante à la SFIO commence vraiment. C'est en compagnie de Jaurès qu'il participe à la fondation de L'Humanité en 1904 et en 1919, il succède a Jean Jaurès a la tête du parti SFIO .

        En France, suite a la guerre, la nation est marqué par la recherche d’un consensus et les élections législatives de 1919 qui sont remportées par le bloc national (coalition de droite majoritaire). Cette victoire qui conforte le libéralisme économique et un patriotisme est due à l’utilisation du thème de « l’Union sacrée » et du renouveau du sentiment national. Mais cela n’empêche pas une agitation ouvrière forte. La classe ouvrière très mobilisée pour l’effort de guerre s’était déjà fait entendre à partir de 1917 à la suite de revendications et grèves.Par ailleurs,la SFIO, après l’assassinat de Jaurès en 1914, a choisi de rejoindre « l’Union sacrée » et de participer au gouvernement. Cependant,  l’unité de la SFIO va progressivement se décomposer, face à ce conflit qui n’en finit pas et qui entraîne d’incommensurables pertes humaines, mais aussi face à la révolution bolchevique de 1917 en Russie, emmenée par Lénine, qui instaure un nouveau régime, le communisme.A partir des élections législatives de 1919, le partie socialiste va se diviser en deux parties avec des tendances radicalement opposées, ils vont alors violemment s’affronter lors du 18e congrès de la SFIO à Tours en 1920. D'un coté, on a la tendance dite des « majoritaires », promulgue par  Marcel Cachin ainsi que Louis-Oscar Frossard et Charles Rappoport. Puis d'un autre coté, il y a la tendance des « minoritaires », qui rejettent fermement l’adhésion aux 21 conditions du Komintern, et comme porte parole, Léon Blum  qui est élu député de la Seine en novembre 1919 et qui prononce devant la tribune de ce congrès un discours qui fait sensation parmi les délégués : « Pour la vieille maison ».

        Nous nous posons la question de savoir en quoi, ce discours prononcé par une figure politique majeure du SFIO nous renseigne-t-il sur l'abondance des idées révolutionnaires dans l’Europe de l'entre- deux guerres ?

        En outre il se doit d’étudier, la rupture idéologique au seins du même partie (I) et une scission inévitable (II).

1. La rupture idéologique au seins du même partie

        Dans son discours, Léon Blum nous fait part « qui ne soit pas contraire à ce que nous avons » . En effet, on aurait tort de considérer que le communisme n’est qu’une version évoluée du socialisme traditionnel. Après la mis en place d'un nouveau régime politique, le communisme diffère du socialisme.

         A) Un socialisme selon Blum

        Blum commence par introduire sa position et celle de son parti (lignes 1-2) « J’ai à défendre une motion qui conclut au refus d’adhésion pur et simple et j’ai à exposer les raisons qui nous ont déterminés, mes amis et moi, à prendre cette attitude.» il est categoriquement contre l'adhésion.

        Mais aussi aux lignes 23-24 « quelque chose qui ne fût pas contraire à ce que nous avons et que nous voulons préserver. […] » L'argument principal de Blum pour refuser l’adhésion a la IIIe Internationale est d'ordre historique c'est le respect  de la tradition du socialisme tel que Jaurès l'a pratiqué qui est contraire a l'ensemble des doctrines formulé par le congrés.

         De plus, aux lignes 7-8 « il est impossible de nier le caractère de puissance et même de majesté » il dénonce ainsi le caractère dictatorial et  considère que les 21 conditions d’adhésion a la IIIe Internationale est contraire aux traditions et aux pratiques du socialisme français.

        Par la suite, dans les lignes 15-18 « Croyez-vous que, s’il m’avait été possible, après votre vote, d’adhérer à l’Internationale communiste, j’aurais attendu jusqu’à votre vote pour le faire ? Si j’avais pu m’imposer cet effort demain, croyez-vous que je ne l’aurais pas fait hier ? Croyez-vous que je n’aurais pas, pour ma part, procuré à mon Parti l’économie de ces semaines et de ces mois de discussions et de controverses ? »Leon Blum pose de nombreuses questions réciproques qui souligne son opposition a l'adhésion .

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