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Etat républicain et participation politique

Dissertation : Etat républicain et participation politique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2020  •  Dissertation  •  2 260 Mots (10 Pages)  •  668 Vues

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 réflexion sur les formes légitimes de la participation politique en France depuis 1848.

La participation politique en France a connu des évolutions au fur et à mesure des révoltes et des changements de régime. Différentes formes d’expression politique ont coexisté et la légitimité de certaines a parfois été remise en question.

On pourrait commencer par s’intéresser aux barricades de la révolution de 1848, une forme de participation que l’on pourrait qualifier de non-conventionnelles. Cependant elles bénéficièrent d’une forme de légitimation et ce, grâce à la présence de la garde nationale des deux côtés des barricades. Cependant, la force légitimatrice de la garde nationale pourrait également être remise en cause étant donné qu’elle n’est, en 1848, ni soldée ni professionnelle.

Entre Février et Juin 1848 se sont également formées des troupes révolutionnaires portées par les ouvriers. Cependant, ces formes d’expression ont rapidement été délégitimées par différentes personnalités politiques comme Victor Hugo qui annonçait le « droit d’insurrection aboli par droit de suffrage » ou encore le socialiste, siégeant à l’extrême gauche, Louis Blanc qui déclarait la chose suivante lors de l’invasion de l’assemblée le 15 mai 1848 : « Je restai donc, comme eux, à ma place, comme eux spectateur consterné, mais impuissant, de l'invasion d'un sanctuaire que le triomphe du suffrage universel aurait dû rendre à jamais inviolable, aussi inviolable que la souveraineté́ du peuple. » On retrouvera également cette opinion chez les plus modérés comme Lamartine dans son discours au balcon de l’hôtel de ville plus tôt le 25 février.

La gravure de Bosredon L’urne et le fusil illustre bien ce processus de déligitimation de l’usage de la violence comme moyen d’expression politique face au suffrage désormais accessible à l’ensemble de la population masculine. En effet, sur la gravure on y voit un homme délaisser son arme pour un bulletin.

Cependant, le suffrage universel (masculin) ne semble pas être la manière la plus légitime de participer politiquement comme le souligne Adolphe Thiers lors d’une discussion d’un projet de loi ayant pour objet la modification de la loi électorale le 25 mai 1850. En effet, dans son discours il oppose le peuple, bon et sage, à la multitude, vile et violente, et met ainsi en exergue une des limites du suffrage universel donnant accès au sacro-saint droit de suffrage à ces « vagabonds ». Le suffrage universel est alors remis en cause mais ne disparaitra pas pour autant et ce même durant le second empire (1852-1870).

En effet, Louis Napoléon Bonaparte conservera le principe du droit de suffrage, et par ce biais le principe d’autorité et de souveraineté populaire. On peut ainsi en inférer que le peuple est toujours écouté et donc, capable de participer. En effet, Louis Napoléon Bonaparte, le Prince-Président, aura recours de nombreuses fois à la pratique du plébiscite comme celui du soutien en mai 1870. Cependant, cette participation est très limitée et la répression forte comme témoigne le nombre important d’exilés politiques, notamment vers la Grande-Bretagne et les États-Unis. L’introduction de la loi de sureté générale, c’est-à-dire une loi permettant l’arrestation et de la déportation sans jugement pour délit politique, après l’attentat d’Orsini en 1858 marque la dureté de la répression.

Néanmoins, ce ne sera le cas que jusqu’au tournant libéral de l’empire dans les années 1860. En effet, on constate un élargissement des droits pour les citoyens avec en 1864 le droit de grève. De plus, en 1866, on accorde le droit de réunion ainsi qu’une libéralisation de la presse, c’est-à-dire la suppression de l’autorisation préalable. Ainsi, on constate bien un élargissement des modes de participation alors, au moins, légitimé par la loi.

C’est dans le contexte de la défaite de Sedan le 2 Septembre 1870 où régnait cette atmosphère d’une « patrie en danger » ainsi qu’un désir renouvelé de République que se forme la Commune. D’ancrage profondément révolutionnaire, la référence est faite à la Commune de 1792 ainsi qu’aux deux républiques précédentes. Thiers, alors chef de l’exécutif dans ce début de III République, repris les commandes des canons de la garde nationale le 18 mars 1871 ce qui conduisit à une fraternisation entre la garde nationale et l’armée et marqua par la même occasion le début de la Commune de Paris.

Cette insurrection fut fortement délégitimée par les dirigeants de la III République qui considérèrent cette révolte comme inutile étant donné qu’il y avait déjà une république en place. De plus, elle ne fait que diviser d’avantage le peuple et agiter le spectre de la guerre civile ce qui discrédite encore plus la Commune et appuie en même temps la troisième république.

La Commune et ces méthodes ne sont pas seulement délégitimées par le nouveau régime mais également par les mémoires comme la mémoire contre révolutionnaire qui insiste sur la sauvagerie, les ruines et la destruction de la ville incendiée. La figure de la pétroleuse fait également partie de cet imaginaire anti-communard. En effet, cette dernière représente la transgression qu’elle soit sociale ou de genre puisqu’elle défie à la fois l’autorité masculine et représente la subversion de tous les fondements de la société bourgeoise. Toutefois, on notera que Robert Tombs a démontré que ce n’étais qu’un excès de l’imagerie anti-communarde puisqu’il n’existe aucun fait documenté d’incendies provoqués par des femmes ni aucun d’entre-elles condamnées pour incendie volontaire.

La pétroleuse n’est pas la seule figure féminine dont la participation politique est discréditée. En effet, n’ayant pas accès à la forme la plus légitime de participation politique qu’est le suffrage, les femmes se retranchent dans des formes moins conventionnelles d’expression comme le journalisme avec, par exemple, La Fronde de Marguerite Durand, premier journal conçu et dirigé par des femmes. Cependant, leur intervention dans la vie politique est vivement critiquée par des politiques comme Proudhon qui les pensent incapables « de produire des idées ». Il considère le ménage et la famille comme le « sanctuaire de la femme » ce qui prouve une fois de plus sa désapprobation de la femme en politique ; il s’insurgera d’ailleurs de la candidature de Jeanne Deroin, figure clé du féminisme français, aux législatives de 1849.

Pour conclure, depuis 1848 et au cours du XIXème siècle, on observe une tendance générale à

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