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De Lutèce à Paris, genèse médiévale d’une ville monde

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Par   •  27 Février 2020  •  Cours  •  15 431 Mots (62 Pages)  •  606 Vues

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Histoire Médiévale

Introduction : De Lutèce à Paris, genèse médiévale d’une ville monde

Paris est-elle une ville monde ? Notamment à partir de la période 12-15e siècles.

On est face à une ville au cœur du royaume de France, une entité urbaine qui dans le paysage occidental est exceptionnelle.

  • Elle l’est d’abord d’un pts de vue démographique, à partir du 13e, c’est la plus grande ville de l’Occident Latin, on estime après les premiers recensements fiscaux de l’état des paroisses et des feux, que la ville de Paris devait avoir une pop à la fin du 13e s autour de 250 000 habitants. Paris est un monstre démographique au regard du reste du maillage urbain de l’Occident Latin.
  • Elle apparaît un concentré du monde médiéval occidental, où on retrouve toutes les grandes dynamiques sociales, politiques, économiques, culturelles, qui s’expriment largement, et parfois de façon bcp plus importante du fait de l’importance de Paris. Elle a des phénomènes particulièrement appuyés. On peut donc observer l’ensembles des phénomènes médiévaux sous le prisme de Paris. Le jeu d’échelles justifie donc qu’on puisse parler d’une ville monde.
  • Ville connectée, au sens où elle est au cœur d’un espace concentrique (banlieue de Paris, France, l’Europe, la Chrétienté), de flux de circulations, et donc cela fait de Paris une forme de centralité dans le paysage occidentale du MA, avec une centralité commerciale, politique, et son rôle intellectuel (une des premières ville à accueillir une université, qui au 13e siècle se montre celle la plus fréquentée). Le pôle universitaire de Paris est un des plus important d’un pts de vue d’effectifs, mais aussi les étudiants diplômés intègrent la population parisienne (=10%).

Ce qui fait le Paris d’aujourd’hui, est en lien avec son histoire, et elle est rythmée de ruptures, et rien ne la prédisposait à devenir une ville monde. C’est la succession d’accidents historiques qui aboutissent au basculement, où la ville devient capitale au 12e s.

Guy de Basoche : issu d’une famille aristocratique, contemporains capétiens, c’est un clerc lettré, auteur d’un traité de géographie, histoire universelle, poèmes, et recueil épistolaire (lettres) dont une qui est dans le fascicule (cf p5) rédigé vers 1175 (meurt en 1203), à l’origine une lettre destinée à un jeune noble pour l’encourager à venir faire ses études à Paris.

  1. L’abondance de ses dons naturels : Site et situation de Paris

Les 2 modèles de l’URBS dans l’imaginaire médiévale sont d’abord Jérusalem, et ensuite Rome. Guy fait de Paris une description qui reprend les lieux communs de Rome, la Seine pour le Tibre, les collines en références aux 7 collines. Au-delà des lieux communs il décrit certaines spécificités.

Il insiste d’abord sur la Seine, et en fait un acteur essentiel de la géohistoire de Paris. Fleuve particulièrement large, s’écoule dans un lit qui n’est pas rigoureusement stabilisé, et l’abondance de son débit. De ce fait les bords de Seines sont des zones marécageuses.

Plusieurs collines qui n’atteignent jamais 100-110m à part Montmartre qui atteint 129m. Les premières traces relevées dès le Néolithique se situent sur les « monts ». La Seine fait le paysage parisien, et les crues de la Seine sont fréquentes et rappellent aux Parisiens le caractère naturel du fleuve. La première crue est mentionnée en 583 par Grégoire de Tour. Une autre en 1196 qui avait obligée Philippe Auguste à quitter son Palais. Au 15e s on a une récurrence des crues qui détruisent parfois les ponts, en 1408 ceux de la rive gauche, le grande pont en 1499. Le niveau du sol Médiéval est au MA à 7 m en dessous du niveau du sol actuel.

Paris est d’abord une « ville pont », là où elle n’est pas endiguée, la Seine est extrêmement large (jusqu’à une quarantaine de mètres), ce qui est parfois trop important pour y construire des ponts. La traversée de la seine est donc délicate à l’exception des endroits où se trouve des îles pour franchir le fleuve en deux temps. C’est pour cela que Paris est installée à cet endroit. Avec en son cœur, l’île de la cité, qui est le plus ancien lieu d’habitation du peuple Gaulois des Parisii.

Après la romanisation et le dvlp de la ville de Lutèce, se développe à l’endroit où le franchissement de la Seine est possible, et le caractère marécageux de la rive droite fait que le développement de Lutèce s’effectue sur la rive gauche, qui développe autour d’un double Cardo et un double decumanus avec des voies orthogonales. Autour duquel se développe un certain nombre d’établissement avec un forum, des thermes (termes de Cluny) des Théâtres et Amphithéâtres, des arènes. Se développe une cité antique moyenne (5-10 000 habitants), et il est important dans la conscience urbaine de Paris car au 12e siècle, ces monuments sont encore visibles dans Paris.

La Seine est un atout commercial comme le montre Guy. Il permet l’arriver de navires marchands, de transporter des marchandises, des irrigations qui permettent une certaine fertilité. C’est également un lieu de convergence entre les grandes plaines fertiles du Sud et du Nord. Carrefour commercial en plus soutenu du fait qu’elle est au cœur d’une région prospère. Au MA, Paris est entourée d’une ceinture de vignes, surprend souvent les visiteurs, on produit donc bcp de vin autour de Paris, du fait de la consommation importante et aussi parce que le vin est de tous les produits agricoles, celui qui a la plus grande valeur ajoutée, avec des propriétaires fonciers qui sont souvent des établissements monastiques et religieux.

Tous ces éléments font de Paris un point névralgique de ce dynamisme.

  1. Les Saints et les Rois.

Lutèce n’est pas administrativement une cité première dans la hiérarchie, elle dépend de la province de Senonia (Sens). Elle a donc une autorité en dehors de la ville, l’évêché devient un archevêché qu’à partir de la fin du MA. C’est donc à Sens que s’installe l’autorité.

Cependant elle développe une autorité par le culte des Saints, et par son rôle défensif face aux attaques.

La christianisation et la résistance aux barbares sont liées. A la fin du 3e s on a une réorganisation complète de la ville de Lutèce au moment où on note les incursions de barbares, l’île de la cité est fortifiée, le Forum sur la rive gauche se voit garnir de maisons, les anciens Thermes deviennent lieu de résidence des gouverneurs, les arènes deviennent lieux de sépultures. Et donc monte une évolution sociale et des mentalités, montre les prémices de la christianisation de la population, ce qui est le plus représentatif est le fait de mettre les sépultures dans la ville. Trace d’une christianisation précoce dans Paris à la fin du 3e siècle. On a également une documentation qui montre l’installation assez précoce d’un évêque, le premier dans les sources est VICTORINUS mentionné en 346. Fin 3e début 4e, la ville obtient un rôle religieux et défensif.

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