La révolution française : une révolution bourgeoise ?

La Révolution française : une révolution bourgeoise ?

Dans son œuvre majeure L’Histoire de la Révolution française de 1824, Mignet est l’un des premiers à donner une signification sociale à la Révolution française : « lorsqu’une réforme est devenue nécessaire et que le moment de l’accomplir est arrivé, rien ne l’empêche et tout la sert ». En d’autres termes, au nom du droit naturel, la désobéissance s’impose quand il y a dissonance, quand les conventions et les normes auxquelles il faut être conformes paraissent désaccordées. L’action du peuple, « accablé par l’exigence du pain quotidien », s’en trouve légitimé. Michelet définit la Révolution comme « l’avènement de la Loi, la résurrection du Droit, la réaction de la Justice ». La Révolution française traduit donc un besoin de profonde transformation des rapports sociaux, économique et politique. Elle atteste de la lutte des classes et des interventions croissantes des masses populaires. Etymologiquement, Révolution vient du latin revolutionem qui s’entend comme un retour au point primitif ; la revendication du droit naturel. Elle née la monarchie était sclérosée et pleine de désordre administratif et financier. L’augmentation de la démographie du pays conjuguée à la hausse considérable des prix, paysans artisans et ouvriers n'arrivaient presque plus à subsister. De fait, Louis XVI réunit le 5 mai 1789, les Etats Généraux à Versailles. Or, les députés du Tiers étaient aussi porteurs des revendications qu'exprimaient les cahiers de doléances, révélant aussi le manque de justice et d’égalité sous l’Ancien Régime. Voyant que rien ne se faisait, le 17 juin, ils se proclament assemblée nationale sans l’union de la noblesse et du clergé. Le 20 juin 1789, s’affirme un coup de force symbolique : l’Assemblée nationale affirme l’existence d’une nation. Par ailleurs, ces députés du Tiers Etat appartenaient à la classe bourgeoise en pleine croissance. En effet, au 18ème siècle, le commerce colonial offre à la bourgeoisie de nouvelles possibilités d’enrichissement. Les roturiers arrivent à acheter des terres qu’ils font fructifier, développent des manufactures, banques, assurances et commercent à l’extérieur. R.Robin, qui prend le marxisme au sérieux, propose d’appeler bourgeoisie d’Ancien Régime l’ensemble des groupes sociaux liés aux structures de l’Ancien Régime, c’est-à-dire « à base foncière, officière et roturière » (Furet, Penser la Révolution française trois histoire possible, 1978), la classe qui vit de l’exploitation de la force de travail salariée. Or, cette équipe d’industrieux, qui se rend compte qu’on peut faire de l’argent avec celui des autres, se heurte aux privilèges de la noblesse et du clergé. En ce sens, elle revendique un rôle politique à la hauteur de ses responsabilités politique.

Dans cette optique, nous analyserons dans quelles mesures peut-on affirmer que la Révolution française atteste de l’essor de la bourgeoisie. Précisément, quel a été le rôle de cette classe.

Pour ce faire nous devons mettre en exergue l’ascension au pouvoir (I) ainsi que le maintien au pouvoir de cette classe bourgeoise.

I. L’ascension au pouvoir.

(Chapeau) Tapie dans le soulèvement du peuple, la bourgeoisie le pousse à l’insurrection (A) puis se fait porte-parole de l’intérêt général au profit de ses intérêt particuliers (B)

A) Instrumentalisation de l’insurrection

Jacques GODECHOT La prise de la Bastille : 14 juillet 1789, 1965 :

• Peur dans la classe bourgeoise -11 juillet 1789- : création d’une milice bourgeoise qui patrouillent dès la nuit du 14 juillet dans Paris, s'emparent des armes des révoltés contre quelque argent

• Excite la plèbe du côté de la cour => pression pour récupérer le ministre des Finances, qui assure leurs rentes

• Mirabeau n’a rien contre l’emploi de la force militaire mais il veut qu’elle soit contrôle par les bourgeois

• Forment des gardes nationales, prennent le pouvoir municipal dans les campagnes => contrôler la paysannerie

 Substituer l’ordre de la cour par l’ordre bourgeois : domination

Chateaubriand, dans Les mémoires d’Outre-Tombe « Sous cette colère était caché l’intelligence qui jetait les fondements du nouvel édifice »

- Pour que la révolution du peuple coïncide avec l’émancipation de la bourgeoisie il fallait « que tous les défauts de la société se concentrent dans une autre classe », qu’il y est « un scandale universel ». « Le caractère négatif général de la noblesse française et du clergé français a été la condition du caractère positif général de la bourgeoisie ». En d’autres termes, il fallait s’engager sur

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