La révolution cas
Cours : La révolution cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alex92 • 8 Mai 2016 • Cours • 2 700 Mots (11 Pages) • 794 Vues
Commentaire du discours d’Isnard
Introduction
Accroche : la question de la guerre est centrale dans le déroulement de la Révolution frçse : le texte montre comment les députés l’ont abordée
L’auteur Isnard est un député girondin, tendance politique liée à la bourgeoisie d’affaires provinciale (à l’origine il était parfumeur à Grasse, sa ville natale, près de Cannes)
Le texte est un discours prononcé devt l’Assemblée législative (AL) qui a succédé en été 1791 à l’Assemblée constituante (AC); élue au suffrage censitaire, elle siège à partir d’octobre. La majorité des députés est issue des bourgeoisies à talents ou d’affaires. Ils se répartissent de la droite (les Feuillants, partisans d’un pouvoir royal affirmé) à la gauche désireuse de réduire les pouvoirs du roi, tels les Girondins Vergniaud, Brissot, avec des groupes aux positions intermédiaires (Constitutionnels, Indépendants). Les Girondins ne sont pas majoritaires dans l’AL, ce qui peut éclairer la véhémence de l’orateur, obligé de convaincre un auditoire qui ne lui est pas acquis a priori. L’AL discute et vote les lois et le budget, elle vote aussi la guerre. Le discours a ainsi une fonction pratique : il s’inscrit ds un débat sur l’attitude que doit adopter la Frce ds une Europe monarchique hostile. Isnard entend convaincre les députés par un discours éloquent, sur le fond et ds le ton. Au-delà des députés, les citoyens sont également visés, spécialement sans doute le petit peuple parisien, ces sans-culottes qui exercent une forte pression sur les autorités, en particulier sur l’assemblée révolutionnaire depuis leur installation à Paris à la suite des journées d’octobre 1789 : patriotes jusqu’au chauvinisme, les sans-culottes assistent aux débats, qui sont publics, et réagissent parfois bruyamment aux propos des députés.
L’authenticité de ce discours est attestée par la source dont il provient : Le Moniteur universel est la publication officielle chargée d’enregistrer lois et délibérations de l’Assemblée dépositaire de la souveraineté nationale.
Le contexte En 1791, la situation politique se tend et l’opinion se divise. Le fragile compromis entre le roi et les forces révolutionnaires est fragilisé. Après sa tentative de fuite avortée à Varennes le 21 juin et la résistance qu’il oppose à la mise en œuvre des décisions de l’AC puis de l’AL, Louis XVI est suspect aux yeux des « patriotes » qui le soupçonnt de connivence avec les émigrés et l’Autriche (la reine Marie-Antoinette est sœur de l’empereur Léopold II) – après Varennes, de nbrx Parisiens ont du reste réclamé au Champ de Mars le 17 juillet 1791 la déchéance du Roi : ils ont été brutlmt dispersés par la Garde nationale commandée par La Fayette et qui obéit aux ordres de l’AC. A l’inverse, des oppositions à la Constitution civile du clergé s’organist autour de prêtres réfractaires, notamment dans les départements de l’Ouest. En août, par la déclaration de Pillnitz, le roi de Prusse et l’empereur d’Autriche ont apporté leur soutien à Louis XVI. A Coblence, en Rhénanie, les nobles émigrés, dont les propres frères de Louis XVI, agitent des projets de retour au pouvoir : en novembre l’AL exige de Louis XVI qu’il ordonne aux Etats allemands de chasser les émigrés qui s’y sont réfugiés mais le roi refuse d’obtempérer.
Résumé du document L’orateur exprime ici le point de vue dominant parmi les Girondins : la nécessité et la possibilité pour la France d’étendre en Europe le « règne de la liberté », donc d’y propager par les armes au besoin les principes qu’elle a adoptés durant l’été 1789. L’extrait suit un plan logique : il évoque dans un premier mouvement les adversaires à combattre (les émigrés, les rois) puis insiste sur le caractère inéluctable de la victoire française.
I nécessité et enjeux de la guerre
A) défendre une valeur, la liberté : lignes 1 à 8.
De façon générale, le terme de liberté est récurrent ds cet extrait renvoie au grd mot d’ordre des révolutionnaires, en lecteurs des philosophes des Lumières cf aussi place de cette valeur dans la DDHC de 1789
B) Les adversaires désignés
- les émigrés lignes 12 à 25 des « rebelles » (au sens technique du terme : st hors la loi), « ils veulent ramener la noblesse », « cette race orgueilleuse » : allusion au sentiment de caste de l’ancienne noblesse, persuadée que « son sang » la met au dessus des roturiers. Un portrait à charge de l’ennemi qui voudrait ramener au passé, cad (c’est-à-dire) avant l’abolition des droits féodaux et des privilèges ds la nuit du 4 août 1789 et que l’on confond avec « les accapareurs » jugés responsables de la disette du peuple (l 16). On réactive l’image de l’Ancien Régime honni, identifié à la servitude (l 7). Eclairer ces allusions : l’orateur évoque les nobles émigrés, la majorité se trouvant dans les Etats allemands ; ils ont fui pour diverses raisons, dont la peur ou le désaccord avec l’évolution de la France ; c’est une perte pour la Frce, notammt parce qu’ils fournissaient une majorité des officiers encadrant les armées ; ils inquiètent les « patriotes » qui leur reprochent de constituer une troupe pour reprendre le pouvoir en France et d’intriguer pour dresser les monarques européens ctre la Frce de la Révolution.
- les souverains lignes 26 à 51 :. Opposition « les peuples »/ « les rois », avec glissement à la fin des rois aux « despotes », aux « tyrans ». Ceci évoque la formule « paix aux chaumières, guerre aux châteaux » : l’idée est que la F en guerre combattra non des peuples mais des castes dirigeantes ; ce ne fut pas tjrs perçu ainsi par les peuples concernés, comme le pressent dès 1791 Robespierre, au club des Jacobins.
- parmi ces rois Louis XVI est mis en cause (ligne 18) : c’est le droit de veto qu’accorde la Constitution de 1791 au roi qui peut « paralyser la volonté de toute une nation » : les Girondins vlt le réduire et ne cessent de dénoncer l’usage abusif à leurs yeux qu’en fait Louis XVI, en l’occurrence sur la question des émigrés ds l’automne 1791; le roi est désacralisé (« un homme »), on lui reproche de ne pas respecter la Constitution à laquelle il a prêté serment en septembre 1791 (l 31-32). Allusion à Louis XVI aussi « qui dévore… la détresse » (30 millions = budget annuel alloué à la Cour) : la détresse est celle des Frçs qui continuent à subir les difficultés matérielles. Celles-ci st engendrées par les récoltes insuffisantes des années passées combinée à la désorganisation des circuits d’échange engendrée par les troubles révolutionnaires, mais Isnard tait ce mécanisme pour mieux stigmatiser le roi : le verbe « dévore » réanime l’image banale ds les pamphlets et caricatures hostiles à la Cour avant 1789 de Louis XVI représenté sous les traits d’un cochon (il avait la réputation de manger bcp : il « dévore ») alors que le peuple a faim. La critique, forte, détruit ce qui fonde l’image du « roi père de son peuple » : il est censé le nourrir.
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