La réaction thermidorienne - Boissy d'Anglas : la liberté absolue est une chimère

Auteur : A-L C 1ère

Commentaire de texte – La réaction thermidorienne par apport au texte de Boissy d'Anglas ( juste avant le directoire)

Après la mort de Robespierre le 28 juillet 1794, la Convention (crée en septembre 1792) s’appuie sur plusieurs partis regroupés possédants plusieurs atouts : elle hérite de l’effort centralisateur de Robespierre, n’a plus d’ennemis institutionnels et a le commandement des forces armées. Leur but est alors de renforcer les acquis de la Révolution. Cependant il reste un désir de revanche que la Terreur a laissé à cause du grand nombre de morts ; et la situation économique et sociale en France est difficile. C’est ainsi que les Thermidoriens répandent la “légende noire” de Robespierre ; qui vas être appuyée par les représentants en mission durant la Terreur en l’accusant de tous les crimes commis. Cette tactique devient alors incontrôlable et tout le système économique s’effondre avec la fin des assignats. Les marchés sont mal approvisionnés et les prix flambent. Une vague antirévolutionnaire accompagnée d’actes de violences est alors menée par les muscadins, et favorisée par la politique de conciliation envers les royalistes modérés mise en place fin 1794. Le pays est alors gagné par un royalisme diffus et la République est en période de confusion, une nouvelle constitution tente ainsi de prendre place.

C’est dans ce contexte que “L’égalité absolue est une chimère” a été rédigé par Boissy d’Anglas. De son nom complet François-Antoine de Boissy d'Anglas est un député de l’Ardèche à la Convention, royaliste modéré, il fait décréter le libre exercice de tous les cultes. Il participe à la rédaction de la constitution de l’an III et devient alors le symbole vivant « du pays gouverné par les propriétaires » Ce discours a été prononcé le 23 juin 1795 pendant les travaux de la commission afin de rédiger un projet de Constitution de l’an III, que la philosophie de ce discours a largement inspiré, qui donnera naissance au directoire, et défend le “gouvernement des meilleurs”, c’est à dire qu'uniquement les plus riches et les plus instruits -la bourgeoisie- auraient le droit de gouverner et de prendre des décisions pour le peuple.

En quoi le discours de Boissy d’Anglas est-il révélateur de la volonté de confisquer le pouvoir du peuple au profit de la bourgeoisie à partir du postulat selon lequel l’égalité absolue n’existe pas dans le but de rédiger une constitution qui éviterait une nouvelle situation de crise en France ?

Dans une première partie nous verrons que Boissy d’Anglas, membre de la bourgeoisie, tente de donner le pouvoir aux propriétaires sous l’idée que ceux-ci pourront mieux diriger la France, puis dans une seconde partie nous verrons de quelle manière il appuie son discours à l’aide de la condition défavorisée du peuple et des échecs de la Révolution.

Dans son discours, Boissy d’Anglas aborde la notion d’égalité absolue en démontrant qu’elle ne peut exister : « L’égalité absolue est une chimère ». En effet, contrairement aux premières impressions et à une des idées de la Constitution qui modifie la DDHC du 26 août 1789 en supprimant l’égalité des droits, il ne rejette pas entièrement l’égalité civile : « L'égalité civile, voilà tout ce que l'homme raisonnable peut exiger ... ». Cependant, comme il le dit dans le texte, tous les hommes ne sont pas naturellement égaux à cause des différences d’éducation, de fortune, de force physique, et de biens d’autres facteurs.

Comme selon lui l’égalité absolue n’existe pas, seuls ceux qu’il désigne comme les meilleurs sont en position de gouverner, il s’agit d’une méritocratie : « Nous devons être gouvernés par les meilleurs » (l.5) . Cependant, les “meilleurs” sont à peu d’exception près les propriétaires, donc souvent les membres de la bourgeoisie et les personnes aisées financièrement. Il veut donc mettre en place un suffrage restreint car pour lui priver la majorité de la population

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