Transition écologique de l'Allemagne
Analyse sectorielle : Transition écologique de l'Allemagne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vuguuezid • 12 Octobre 2022 • Analyse sectorielle • 1 038 Mots (5 Pages) • 251 Vues
Dès 2000 l’Allemagne entame le tournant énergétique (Energiewende). Qui a pour objectif de transformer en profondeur le système de production électrique et plus généralement énergétique.
Un peu de contexte, l’Allemagne réunifié est un jeune pays qui sort de plusieurs années de division durant lesquelles l’Allemagne de l’ouest embourbée dans les énergies fossiles et ne disposant pas de contrat préférentiel pour le pétrole soviétique, le gouvernement sociale démocrate ouest-allemand décide, suite aux chocs pétroliers de 1973 qui fût particulièrement sévère pour l’Allemagne de l’ouest, d’entamer la construction de centrales nucléaires. Le but affiché étant de réduire la consommation de pétrole dans le secteur de la production électrique. Ce virage du nucléaire n’est pas adopté seulement par l’Allemagne mais aussi par le royaume uni et la France. On pourra retenir cette phrase, « En France on a pas de pétrole mais on a des idées. » (spot publicitaire pour l’agence des économies d’énergie AEE, ancêtre de l’ADEME). Ce choix, se heurte à une vive opposition et les décennies 70 et 80 seront le théâtre de grandes manifestations contre l’énergie atomique. La création de nouveaux mouvements politiques et à souligner notamment l’apparition du parti vert allemand (die grünen) qui entre rapidement au Bundestag en 1983. Ce parti continuera à progresser gagnant peu à peu en électorat, le coup de boost étant donné par l’accident de Tchernobyl en 1986. Puis, 1990, réunification des deux blocs allemands. Cette réunification va affaiblir temporairement les mouvements anti-nucléaires allemands, dilués parmi les masses de l’est peu engagées dans le mouvement. Néanmoins, en 1998, la France remporte la coupe du monde de football et un premier gouvernement de coalition entre les sociaux-démocrates SPD et les verts Die Grünen voit le jour, et dès 2000 l’Allemagne entame son virage énergétique via un consensus sur le nucléaire (Atomkonsens). Cet accord interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires et limite la durée de fonctionnement des centrales déjà existantes à 32 ans. Mais, dire non au nucléaire qu’est-ce que cela veut dire ? Déjà cela veut dire oui aux énergies renouvelables. On s’appuie sur les énergies renouvelables décentralisées et les nouvelles technologies que nous connaissons maintenant très bien, les panneaux solaires et les éoliennes terrestres. C’est ainsi que l’on voit adopter la loi allemande sur les énergies renouvelables (Erneuerbare Energien Gesetz-EEG) qui vise à changer le mix énergétique allemand et à doubler la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité d’ici 2010. Ainsi que de quitter le nucléaire à l’horizon 2024.
Alors comment mettre en place une telle chose ? L’Allemagne possède un système politique permettant une production décentralisée.
L’énergie citoyenne contribue grandement à la transition énergétique allemande. En effet, en 2019, 40% des énergies renouvelables électriques installées sont détenues par des citoyens et des agriculteurs. L’acceptation de ces nouvelles infrastructures énergétiques reste très élevé se heurtant toutefois à une résistance locale croissante.
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Un virage est pris dans les années 2010, alors qu’on observe que le nucléaire est déjà en légère diminution remplacé par des énergies renouvelables grandissantes qui empiètent déjà au passage sur le charbon. Le gouvernement fédéral mené par une coalition CDU-FDP (de conservateurs et de libéraux) met en place ce qui sera appelé Energiekonzept (concept énergétique). Qui redéfinie la stratégie énergétique du pays et l’axe autour d’une sortie plus tardive du nucléaire. La stratégie est définie jusqu’en 2050.[pic 2]
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-22153-terranova.pdf
En 2011, l’Allemagne qui avait repoussé sa sortie du nucléaire pour 2036 revoit ses objectifs à la hausse et conserve la date initialement prévue (2022) suite à l’accident nucléaire de Fukushima.
Nous ajoutons à ces deux premiers tournant, la loi climat de 2021 qui durcit encore les objectifs allemand sur le plan climatique. L’Allemagne prévoit désormais une neutralité carbone en 2045. Une réduction de 75% des gaz à effet de serre d’ici 2030 et par rapport à 1990 contre 55% auparavant, puis 88% d’ici 2040 et encore 5 ans pour la neutralité.[pic 3]
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