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Michel Foucher, le retour des frontières

Fiche de lecture : Michel Foucher, le retour des frontières. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2020  •  Fiche de lecture  •  2 162 Mots (9 Pages)  •  6 602 Vues

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Cavadini Gaëlle,

1°3

Fiche de lecture : Le retour des frontières, Michel Foucher

        Michel Foucher est un géographe, diplomate et essayiste français, né le 06 août 1946. Au-delà d’avoir rédigé Le retour des frontières, il a également publié Fronts et frontières, un tour du monde en géopolitique en 1998 et La bataille des cartes en 2010.                                                                    

Le Retour des frontières, a été publié quant à lui  aux éditions CNRS en 2016. Cet ouvrage analytique de 56 pages aborde le thème des frontières : cela est donc en rapport avec le thème 3 du programme : « Etudier les divisions politiques du monde, les frontières ». L’ouvrage comprend une introduction et quatre chapitres, eux-mêmes divisés en sous parties. Ici, il s’agit de s’intéresser à l’introduction et aux chapitres 3 et 4, à savoir : « Puissances de révision, sur mer et sur terre » et « L’Union Européenne aux limites indécises ». En prenant pour exemples des situations et des problématiques actuelles, l’auteur discute la thèse suivante : les frontières n’ont jamais réellement disparues, elles ont évolué sous différentes formes, jusqu’à donner l’impression, par exemple en Union Européenne, qu’elles n’existaient plus.

        

INTRO

Michel Foucher décrit la frontière comme « une institution inscrite dans le droit et structurante, issue de conflits et de traités, de négociations et de de décisions. » Elle permet le sentiment d’appartenance à un Etat, en effet, sans les frontières, il n’existe plus de formes de délimitations pour distinguer les territoires. Cela induit également la perte de la notion de citoyenneté. La frontière permet également l’exercice d’une souveraineté donc d’un pouvoir propre à chaque nation et enfin, elle ne doit pas être un obstacle mais une interface, à savoir une limites, ligne, espace qui sépare deux territoires géographiques de deux natures différentes et caractérisé par des échanges. L’idéal donc, prôné par certain libéraux dans un monde globalisé n’est pas une utopie. En effet, selon ce mode de pensée, nul besoin de distinction entre le dedans et le dehors, or ce serait omettre le contexte et l’histoire  derrière une frontière et une société.

        L’Europe, ou plutôt L’Union Européenne, se présentait comme un idéal frontalier or, « les agressions extérieures et les pressions migratoires ont disqualifié l’un des fondements de la construction européenne, la libre circulation ». En effet, Michel Foucher parle ici de problèmes d’équilibres entre la volonté de protéger son peuple et aider les populations en difficultés. A l’heure actuelle, il estime que la vision moderne de la frontière la décrit comme étant un point de passage, et que la soi-disant similarité des frontières est une illusion, engendrée par les tracés cartographiques qui sont de simples lignes. En réalité, bien que la frontière reste un élément géographique, elle est caractérisée par de nombreux bouleversements. De fait, c’est une construction socio-politique qui doit être replacé dans son contexte, qui ne peut pas non plus, être réduite uniquement aux questions migratoires comme en Europe, Afrique de l’ouest ou encore Amérique.

Chapitre 3 : « Puissances de révision, sur mer et sur terre »

        En se servant de l’exemple chinois et russe, Michel Foucher nous montre comment des nations tente d’étendre leur territoire, sur la mer et sur la terre.

« La Chine, projection de puissance sur des eaux historiques »

        La Chine cherche à étendre sa puissance. Freinée par la présence américaine en mer méridionale chinoise, elle désire restreindre l’influence des Etats Unis et développer des relations avec la Corée du Sud, le Japon ainsi que tous les pays d‘Asie du sud-est. Pour cela, la Chine souhaite avoir le plein contrôle de la mer de Chine et cherche à revendiquer sa souveraineté sur la mer. Or, cela est en contradiction avec l’article 89 de la CNUDM « aucun Etat ne peut légitimement prétendre soumettre une partie quelconque de la haute er à sa souveraineté. La Chine viole donc des lois maritimes établies.

La Chine affirme que ses droits sont historiques mais ils se heurtent à d’autres intérêts. En effet, l’affirmation de la souveraineté chinoise date de la décision du ministre de l’intérieur le 14/04/1917, sur la base d’un tracé d’une ligne discontinue datant de 1946, entre la Chine, le Vietnam, et Taiwan. Ce tracé est ensuite repris par l gouvernement communiste ; enfin, la Chine déclare que depuis 2000 ans, ces eaux sont occupées par « ses pêcheurs ». Cette situation engendre des désaccords au sein de l’Asie. Pour exemple les îles Spratleys, revendiquées juste après la Seconde Guerre Mondiale et les Paracels, revendiqués en 1954 : les Etats riverains affirment que ces îles étaient inhabités lorsqu’ils en prirent la possession, contestant ainsi l’argumentaire chinois. La Chine convoite également certaines îles japonaise : étant sous protection américaine après le Traité de défense avec le Japon, elle ne peut les obtenir, ce qui crée des tensions avec le Japon et les Etats Unis. Enfin, la Chine applique la théorie des biens publics pour justifier ses revendications. Ayant installé des phares ou des stations météorologiques, elle estime que les territoires bénéficiant de ses installations devraient lui appartenir ou tout du moins lui être redevable.

Si la Chine cherche tant à s’étendre sur la mer, c’est également pour des questions militaires. En effet, en eaux très profondes, elle veut explorer et déployer des sous-marins nucléaires vers le Pacifique avec pour objectif d’atteindre les Etats Unis. De plus, elle souhaite s’approprier des chaines d’iles, pour avoir ainsi accès à des eaux peu profondes et aux fosses du Pacifique. Celles-ci sont très contestées. On parle de théorie de l’enclavement, selon quoi la Chine ne possèderait pas la première chaine d’île qui lui permettrait d’accéder au Pacifique.

« La Russie aux frontières instables »

La Russie est un Etat territoire. Malgré sa ligne de frontière qui s’étend sur près de 21000km, la Russie cherche toujours à s’étendre et estime avoir un droit de regard sur ses voisins ; pour exemple l’annexion de la Crimée. Cela prouve que la Russie n’accepte pas la fin du territoire correspondant autrefois à l’URSS et cela présente un risque : si la Russie s’autorise ces comportements, sous prétexte que le territoire fut un jour sous leur souveraineté, d’autres Etats pourrait exiger la même chose.

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