Le Chartisme
Dissertation : Le Chartisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar justinabath . • 14 Janvier 2020 • Dissertation • 1 380 Mots (6 Pages) • 795 Vues
Le mouvement chartiste est un mouvement politique et social qui se développe en Angleterre de 1838 à 1848, sous la pression de la paupérisation des travailleurs de l'industrie en Angleterre. Ce fut un mouvement ouvrier inédit, mobilisant, à son apogée, trois millions d'hommes et de femmes.
Nous pouvons alors nous poser la question suivante : Comment le mouvement chartiste s’est-il imposé en tant que mouvement de contestation majeur en Angleterre au 19ème siècle ?
I) Le contexte et la naissance du mouvement
A. Le processus d’industrialisation et la politique gouvernementale bouleversent la société
Le Royaume-Uni est entré depuis la fin du XVIIIe siècle dans un processus d’industrialisation qui implique d’énormes changements au niveau de l’organisation territoriale (« villes noires » comme Manchester, Birmingham ➮ surpopulation et grande insalubrité), de la structure sociale à travers la démographie (7 millions d'habitants en 1750, 14 en 1820 et 23 en 1860) et des rapports entre classes.
Mais la majorité de la population ne ressent pas les effets du progrès industriel : malgré la croissance économique et le statut mondial du RU, beaucoup souffrent au contraire d’une régression, du fait de l’emploi de main d’œuvre ouvrière non qualifiée (remplacement de l’homme par les machines). À partir de 1837, une crise économique touche le Royaume-Uni, accompagnée de chômage et disette qui aggrave encore plus la situation des classes ouvrières.
Ce phénomène, ajouté a une certaine posture étatique va accélérer l’émergence du mouvement chartiste :
- Le Reform Act de 1832 avec un faible impact de l’élargissement électoral sur les classes populaires (15 % des hommes adultes jouissent du droit de vote)
- Le Poor Law Amendment Act de 1834 abroge la loi Poor Law qui constituaient une aide financière pour les plus pauvres
B. La naissance et l’ascension du mouvement
C’est ce contexte de crise économique et de ravages du capitalisme, avec conditions désastreuses de travail des ouvriers (machinisme, taches répétitives, aliénation, cadence infernale) et salaires revus à la baisse, qui pousse ces travailleurs à s’assembler dans des unions ; les premières sont illégales, mais le droit de coalition et de grève est acquis en 1825.
Sous l’influence d’Owen et de O’Connor, le mouvement chartiste se manifeste, un nouveau syndicat est développé, qui s’appuie avant tout sur la définition de la charte ouvrière réclamant la reconnaissance politique des ouvriers : une revendication de démocratie. La Charte du peuple, qui a donné son nom au chartisme, est publiée le 8 mai 1838 par l’Association des travailleurs londoniens.
La charte est transformée en pétition lors de la réunion de la Convention de Londres (février 1839), signée par 1 200 000 personnes, mais rejetée en juillet par le Parlement qui ordonne la dissolution de la convention. Cette décision provoque la colère des chartistes : appel à la grève générale, émeute a Birmingham, échec de Newport et répression dans le sang (3 novembre 1839).
En période de crise, une nouvelle pétition recueille plus de 3 300 000 signatures en 1842, provenant essentiellement des régions industrielles, preuve que le chartisme exprime d’abord la réaction ouvrière face à la misère. Proposée au Parlement en mai, la pétition est repoussée, déclenchant émeutes et destruction de machines.
Le mouvement chartiste est relancé par la crise éco et la famine en Irlande. Le printemps des peuples lui offre une ultime impulsion, notamment avec la manifestation à Kensington le 10 avril 1848.
II) Le mouvement Chartiste, un mouvement ouvrier politique et social
A. Un répertoire d’action important
Ce mouvement s’appuie sur plusieurs formes de diffusion :
➮ Journal : Le Northern Star : journal chartiste publié en Grande-Bretagne entre 1837 et 1852, directeur Feargus O’Connor, le journal rend compte de l’activité du mouvement à travers tout le pays, dans ses formes les plus diverses (comptes rendus des réunions et des « soirées », poésie…). Publié à 40 000, voire à 80 000 exemplaires à son pic en 1839 (le quotidien dominant, le Times, tire alors à 10 000 exemplaires), cet hebdomadaire fait l’objet le plus souvent d’une lecture collective, dans les foyers, lors des réunions, ou dans les ateliers. Sa riche typographie (italiques, capitales, points d’exclamation) contribue à la théâtralisation de ces lectures publiques. Ce fut, de loin, le journal politique le plus influent de l’époque.
➮ Pétition de masses : Les 3 pétitions présentées au Parlement en 1839, 1842, 1848 rassemblent des niveaux d’adhésion inédits, ce qui n’empêchera pas la Chambre des communes de les rejeter par trois fois.
➮ Orateurs : A côté de la presse, les orateurs itinérants maintiennent le lien entre les sections et contribuent fortement
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