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Histoire contemporaine - Société, cultures et modes de vie en France, de la Belle Époque aux années folles

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Par   •  24 Avril 2021  •  Fiche de lecture  •  2 921 Mots (12 Pages)  •  644 Vues

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 Histoire contemporaine - Société, cultures et modes de vie en France, de la Belle Époque aux années folles

Cours introductif

On s’intéresse à la vie ordinaire des gens, aux conditions de vie concrètes, à la transformation des conditions de vie à l’échelle de l’individu. On s’intéresse également aux interprétations, aux croyances. De quelle manière les contemporains ont-ils perçu ces transformations ? Comment les représentations collectives et les manières de voir le monde ont-elle été bouleversées par ces transformations ? Concernant les bornes chronologiques : la Belle Époque commence dans les années 1880-1890. Quand on parle des années folles, on parle des années 20 sans que ce soit vraiment précis. Ces bornes sont assez floues. Lorsqu’on fait de l’histoire sociale et culturelle, il n’y a pas d’évènement majeur et précis qui marquerait le début et la fin de ces bornes chronologiques.

Sur le plan politique

Sur le plan politique, le cadre politique a une incidence sur la transformation des modes de vie. C’est la période du triomphe et de l’enracinement de la IIIe République. Les républicains prennent véritablement le pouvoir à partir de la décennie 1880 : un certain nombre de lois vont poser le cadre des libertés publiques : loi sur l’association, sur le syndicat… ces lois vont avoir un impact sur les conditions de vie des populations.

La loi de 1884 sur les municipales est décisive, avant cette loi le maire était nommé par le préfet. La personne qui avait autorité sur les communes était un notable qui avait une certaine notoriété auprès de la commune. La loi 1884 démocratise la vie communale. Le maire est toujours le représentant de l’État mais est surtout le représentant des citoyens. Le maire devient le représentant des citoyens de la commune à partir de cette loi. Il doit donc satisfaire ses administrés, on voit les communes se lancer dans des grands plans d’aménagement urbains. Des mairies se construisent. Avec les lois 1881-1882, les écoles communales sont aménagées et agrandies. On aménage l’éclairage urbain, on installe des fontaines, on améliore les routes. Un certain nombre de choses concrètes changent véritablement le quotidien des gens.

Sur le plan économique

La période étudiée connaît trois grandes phases. On parle de la révolution industrielle au début du XIXe siècle qui repose sur le charbon et la vapeur puis une deuxième qui repose sur la pétrochimie, l’électricité et l’industrie automobile. Puis une reprise foudroyante dans les années 1920, une période de très forte croissance. Ces mutations ont un impact très concret dans la vie des gens. Les modes de transport sont bouleversés. Les populations s’équipent en électroménager, ont l’accès à l’eau potable.

Trois éléments de transformation sociale

  • Le développement de l’instruction : on généralise l’école primaire. Les lois 1881-1882 rendent l’instruction obligatoire. On distingue trois systèmes d’école : les écoles primaires pour les pauvres, obligatoires jusqu’à 14 ans, l’enseignement public payant, l’enseignement privé catholique. Le système d’enseignement, bien que divisé en trois, entretient une certaine aspiration à l’ascension sociale. Avec le développement de l’instruction se diffuse dans la société l’idée qu’il y a une certaine ouverture sociale par les efforts personnels.

  • L’exode rural : les campagnes se vident. La part relative dans les campagnes françaises va diminuer, les campagnes deviennent minoritaires. En 1870, plus de deux tiers des français vivent en campagne : dans une zone rural (ville avec moins de 2000 habitants). Le basculement s’opère au recensement de 1931, il y autant de personnes vivant en milieu urbain qu’en milieu rural : 51% en zone urbaine, 49% en milieu rural. Dans un premier temps, la population dans les campagnes ne diminuait pas. A partir de 1870-1880, les campagnes commencent à se vider. Une certaine couche de la population rurale va vers les villes. La bourgeoisie qui vivait de la rente foncière part s’installer en ville. En bas de l’échelle sociale, les paysans les plus pauvres quittent les campagnes pour trouver du travail dans l’industrie. Cet exode rural homogénéise les campagnes : la famille des exploitants agricoles reste vivre en campagne. L’urbanisation se développe et la population urbaine se double pratiquement, cela va se ressentir dans le quotidien des villes. On observe une pression dans le logement. On remarque que l’urbanisation est un fait social, l’urbanisation est aussi un phénomène culturel. Désormais c’est la ville qui fixe la norme, les langues régionales déclinent au profit du français. La culture française qui était rurale devient urbaine. On adopte des modes de loisir venus de la ville. L’urbanisation est à la fois sociale et culturelle, avec une transformation des façons de voir le monde. Ce mouvement s’amorce au début du XXe siècle.

Les contemporains ont eu une conscience de cette phase de transformation. Comment les contemporains se sont-ils représentés ces transformations ? L’expression « Belle Epoque » est postérieure. C’est dans les années 1920 qu’on emploie ce terme. La première occurrence de ce terme survient dans les années 1930, lors de la crise économique. On voit les années 1920 comme une période de prospérité économique. C’est surtout dans les années 1950 qu’on popularise cette expression. Au cinéma, il est utilisé dans le film « Casque d’or ». Comment les contemporains parlaient de leur temps ? Les contemporains utilisaient l’expression « fin de siècle » - c’est moins positif que le terme « Belle Epoque ». De fait, les années 1880-90 sont marquées par un imaginaire du déclin, de la décadence morale, sociale, spirituelle. Beaucoup sont convaincus qu’on vit la fin d’un cycle. L’historien Eugène Weber traite cette « fin de siècle », il liste les différents domaines dans lesquels les populations avaient l’impression de vivre un fin de cycle : hausse de criminalité, pollution, angoisse du déclin physique, qui repose à la fois sur des réalités tangibles : l’explosion des quartiers populaires en périphérie des villes provoque une promiscuité, une montée des maladies (tuberculose), de l’alcoolisme, de la violence… un certain nombre de problèmes sociaux qui résultent des phénomènes d’entassement. Ce qui donne la conviction qu’on assiste à un dépérissement physique de la population. Les théories évolutionnistes surgissent : perte de l’habitude de marcher avec l’automobile. Un progrès technologique de produit l’enthousiasme mais qui suscite des peurs. On craint également le déclin du catholicisme, un déclin spirituel qui conduirait à un déclin moral avec la montée des apaches. Plus généralement on craint un déclin des valeurs. Le déclin moral serait lié également à l’émergence de la presse.

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