1918 - 1925 : l'instabilité en Europe

        Hannah Arendt avait autrefois qualifié la Première Guerre mondiale comme « une explosion ayant déclenché une destruction en chaîne ». Elle explique que de par son expérience inédite, la Grande Guerre a profondément bouleversé les sociétés européennes.         

        En effet, la fin de ces quatre années de combats et de destruction ouvre la voie sur une longue période d’incertitude à l’échelle mondiale. Cette incertitude est caractérisée par le fait que, même si les combats ont cessé et que les armistices sont signés, personne ne sait ce qui peut se produire ou non. La France par exemple envisage toujours une potentielle attaque de l’Allemagne en guise de revanche. La sortie de guerre et l’ouverture des discussions autour des traités de paix ne permettent pas de stabiliser le monde.

        Cette période d’incertitude s’ouvre à la fin de la guerre, c’est-à-dire au moment où le dernier armistice est signé, ce qui correspond à l’armistice de Rethondes du 11 novembre 1918, soit la capitulation allemande. Les relations entre pays sont tendues pendant de longues années, mais en 1925, notamment avec la signature des accords de Locarno le 16 octobre de cette même année, la détente des relations semble atteindre son paroxysme. Cette situation incertaine concerne essentiellement l’Europe. Effectivement, tous les combats sur terre se sont déroulés sur ce continent, et la quasi-totalité des pays se sont engagés dans la guerre. C’est notamment pour cette raison que les relations sont particulièrement compliqués en Europe, un grand nombre de pays ont pour voisins leurs anciens ennemis. Le dialogue entre européen est alors particulièrement complexe.

        Une problématique s’impose alors quant à cette situation européenne : dans quelle mesure le bouleversement provoqué par la Première Guerre mondiale rend-t-il extrêmement difficile la restauration d’un ordre européen ?

Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps que les deux années qui suivent la fin de la guerre traduisent le bouleversement profond provoqué par la Première Guerre mondiale, et que la paix est difficilement trouvable. Dans une deuxième partie, il sera nécessaire de se pencher sur la période allant de 1919 à 1923, durant laquelle l’Europe se trouve profondément divisée. Enfin, nous verrons dans un dernier temps que la situation se stabilise, et que les relations s’apaisent à partir de la fin 1923.

I. La difficile construction de la paix dans une Europe chamboulée par la guerre (1918 – 1919)

A) Des tentatives d’instauration de la paix

Au lendemain de la guerre, les société européennes sont si traumatisées qu’elles ne veulent en aucun cas devoir un jour retourner au combat, pour cela elles essayent tant bien que mal d’instaurer la paix.

Exemple : Cela passe notamment par la création de la SDN, qui est instaurée par le traité de Versailles le 28 juin 1919. La SDN a pour but de généraliser la paix, d’introduire un dialogue entre pays pour éviter un retour de la guerre.

B) Des relations toujours sous tension

La fin de la guerre ne signifie pas la fin des désaccords, beaucoup de pays sont frustrés ou en colère. Ces tensions ne permettent pas de rétablir un ordre stable.

Exemple : L’Italie n’obtient pas ce qu’elle espéré lors des négociations des traités de paix. Elle claque la porte du Conseil le 4 avril 1919.

        Les tentatives d’instauration de la paix ne permettent pas la stabilisation de l’Europe. Bien au contraire, car l’Europe dans les années qui suivent se trouvent encore plus divisée.

II. Une Europe profondément divisée (1919 – 1923)

A) Une nouvelle carte du monde source de tensions

Les traités de paix bouleverse la carte du monde est plus particulièrement celle de l’Europe. Beaucoup de pays perdent des territoires ou en gagnent, ce qui est source de tensions et de colère pour ceux qui sont défavorisés.

Exemple : La signature du traité du Trianon le 4 juin 1920 laisse la Hongrie dans une situation très défavorable étant donné qu’elle perd environ 2/3 de son territoire. Cela suscite une profonde rancœur chez cette dernière.

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