Séparation de l'Allemagne

Avec la séparation de l'Allemagne en deux, le SPD est lui aussi séparé et le mouvement ouvrier connaît des destins radicalement différents des deux côtés du rideau de fer. A l'Est, il prend le pouvoir avec le KPD dans une version allemande de l'URSS. A l'Ouest, après un temps d'opposition, le SPD rejoint la vie politique et le mouvement ouvrier s'affirme dans le syndicalisme.

La RDA est créée peu de temps après la RFA, réponse de l'URSS à l'initiative des Alliés. Elle devient vite une république populaire comme les autres, avec un parti unique, le SED, issu de la fusion du SPD et du KPD. La vie est contrôlée comme en URSS : les opposants sont traqués par une police politique, la Stasi, et l'économie est planifiée pour l'industrie lourde aux dépends des biens de consommation. Malgré une tentative de révolte à Berlin en 1953, écrasée par l'Armée Rouge, le mouvement ouvrier est réduit au minimum. Ceux qui le peuvent tentent de fuir à travers le rideau de fer, chose rendue presque impossible avec l'érection du Mur de Berlin en aout 1961.

A l'Ouest, après 10 ans d'opposition, le SPD rejoint l'économie sociale de marché avec le Congrès de Bad Godesberg en 1959. De 1959 à 1982, le SPD participe à de nombreux gouvernements de coalition avec la CDU/CSU puis avec le FDP (parti libéral). Le mouvement ouvrier accompagne cet essor avec le développement du syndicalisme allemand : le DGB (Deutscher Gewerkschaftsbund) est fondé en 1949 et totalise en 80% des 6,5 millions de syndiqués en 1949. Les syndicats sont organisés par branches et, grâce à la tradition syndicale de la RFA, la cogestion (négociations entre les syndicats, l'Etat et le patronat) est inscrite comme le modèle de rapports sociaux dans la constitution dès la réunification (1990).

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