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Occupation des usines en mai 68

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Par   •  17 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  2 568 Mots (11 Pages)  •  1 800 Vues

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Occupation des Usines en Mai 68.

Le mouvement des grèves ouvrières de mai-juin 1968 s’inscrit pendant les Trente Glorieuses (1945-1973) qui est une période d’amélioration et d’affirmation pour le monde ouvrier mais marquée par une certaine dégradation de la condition ouvrière avec la pénibilité du travail et une infériorité social.

Nous avons un corpus de 2 documents portant sur les occupations d’usines de mai-juin 1968 dont l’un a été écrit par François Le Madec qui est le fondateur du CHT (Centre de l’Histoire du Travail) et militant de la CFDT. C’est un ouvrier qui travaille comme ajusteur dans les usines métallurgiques Nantaises. Il est licencié de La Nantaise de Fonderies pour activités syndicales puis embauché à Sud-Aviation en 1967. C’est un acteur de base de cette entreprise pendant l’occupation de 1968. Ce document raconte donc l’action des syndicaux et la réaction des ouvriers manifestants à la suite d’un nouveau refus ce qui entraine un déferlement dans les bureaux et la mise en place de l’occupation de l’usine Sud-Aviation.

Le second document est un extrait d’un ouvrage rédigé par les membres du Comité d’Action qui émerge à la suite du mouvement de 1968. Ce passage révèle aussi l’omniprésence du mouvement syndical avec la CGT et la CFDT dans l’entreprise et la mise en place de l’occupation dans l’usine Renault-Cléon à la suite des évènements de Sud-Aviation.

Les occupations ouvrières débutent le 13 mai 1968 et se placent sous le gouvernement de la 5ème République sous la direction de Charles De Gaulle mais ces manifestations débutent bien avant. L’usine Sud-Aviation va être la première à manifester son mécontentement contre la baisse des salaires dû à la diminution du nombre d’heure de travail. Par la suite, de nombreuses usines vont manifester dont l’usine Renault-Cléon. En parallèle de ces mouvements, les manifestations étudiantes éclatent dès le 22 mars 1968 contestants les institutions universitaires.

Nous allons donc nous demander en quoi ce corpus de documents traduit-il la spontanéité et l’intensité des occupations d’usines au-delà du monde syndical.

Nous commencerons par nous intéresser au rôle précurseur des syndicats et la tension palpable du monde ouvrier puis nous analyserons ce mouvement d’occupation spontanée rappelant les grèves de 1936 et nous finirons en soulignant  l’irruption d’une nouvelle génération de la classe ouvrière  sur la scène politique.

 I] Rôle précurseur des syndicats et tension palpable du monde ouvrier

Le monde ouvrier s’est très souvent appuyé sur les syndicats leur permettant de se faire entendre au niveau politique.

  1. Un soulèvement mené par des confédérations syndicales

Tout débute le 21 août 1967 avec les ordonnances de la Sécurité social qui marque un tournant dans l’histoire de la Sécurité social. En effet jusqu’en 1967, la Sécurité social est contrôlé par les syndicats avec une certaine gestion ouvrière mais les réformes de 1967 vont dans le sens du patronat avec la suppression de l’élection des administrateurs qui devient largement défavorable à la CGT (Confédération générale du travail) et ainsi contre l’unité d’action CGT-CFDT (Confédération Française Démocratique des Travailleurs) tout comme la suppression de la gestion ouvrière qui devient paritaire. Ces deux réformes entrainent la contre-attaque de l’unité d’action CGT-CFDT bien que d’autres syndicats comme FO (Force ouvrière) ou encore la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens) sont assez favorables à ces mesures. On les appellera les traitres ou comme dans le texte les jaunes (l4 : «  les quelques jaunes qui prennent le risque de rester au travail »).

La CGT et la CFDT appellent donc à des débrayages (Action par laquelle des salariés d’une entreprise quittent volontairement et d’une manière concertée leur poste de travail pour faire grève) (l9 : « le responsable CGT ») ou encore (L10 : « un tract CGT-CFDT) et souhaitent faire supprimer ces réformes comme à la L4 : « Les confédérations syndicales avaient décidé de faire du mercredi 15 mai une journée national d’action pour l’abrogation des ordonnances sur la Sécurité social ».

Cependant le 13 mai, une partie des organisations syndicales appelle à une grève générale pour protester contre la répression policière lors de la nuit des barricades du 10 au 11 mai et ainsi montrer sa solidarité avec les manifestations étudiantes surtout suive dans le Nord et dans la région parisienne mais peu entendu à l’Est (L4 : « Avant les évènements du Quartier latin, avant le 13 mai ») ou encore  (L1 : « donner suite au Mouvement du 13 mai »). 

  1. Actions misent en place

Cette journée de grèves est une réussite si on oublie les nuances régionales ce qui pousse les syndicats à réitérer ce mouvement aux jours suivant comme (L2: « Le mardi, les militants ont pour mission de descendre dans les ateliers et de prendre la température après la grève du lundi »). Les syndicats s’organisent donc pour maintenir cette action en organisant des débrayages (L10 : « appelle les travailleurs à débrayer le 15 mai ») pour continuer de bloquer les productions des entreprises. Mais ils vont essayer d’utiliser ces grèves à leurs profits pour obtenir des avantages. Les confédérations syndicales organisent donc des manifestations dans les usines afin d’être entendu accompagnées de slogans, défilés, mots d’ordre (l3 : « les slogans sont hurlés ») ou (L15 : « Le défilé compact des grévistes dans les ateliers, la vigueur des mots d’ordre lancés ») ce qui va amener à des négociations entre les patrons et les syndicats (l1 : « les délégués syndicaux doivent être reçus en début d’après-midi »)

  1. Vers un débordement

Cependant les négociations entre patronat et syndicat n’aboutissent pas et instaurent un climat de tension chez les militants (l3 : « l’ambiance est explosive, on peut voir la tension sur les visages ») ou encore (l4 : « ON sent le drame dans l’air ») notamment dû à la pénibilité du travail et une certaine crise avec la diminution des salaires et l’augmentation du chômage.

Tous ces faits amènent à un certains bouleversement des ouvriers qui expriment leurs colères de manière de plus en plus forte (l5 à 7 : « sous les fenêtres de la direction … L’Internationale fuse ») tout comme  (L22 : « Aux bureaux ! Aux bureaux ! Comité de grève ») .

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