Nationalisme un imperialisme?

Le nationalisme : un impérialisme?

​La notion de nationalisme est une notion aussi complexe qu’ambiguë. L’ambiguité de la notion repose sur ces sens multiples. Apparu en France durant le 19eme siècle, le terme « nationalisme », d’origine britannique, peut en effet regrouper plusieurs significations. Désignant à l’origine à la fois un fort patriotisme que l’on peut apparenter au chauvinisme, et des revendications d’un peuple assujettie aspirant à l’indépendance, il était également défini par la la défense de la primauté dans l’orde politique de la défense des valeurs et intérêts nationaux.

Mais la difficulté de définition du nationalisme ne s’arrête pas là : en effet, le nationalisme ne présente rarement seul, et semble s’inscrire dans un ensemble d’autres idéologies, comme le démontre l’exemple de la France, où le nationalisme était par exemple relié au libertés 19 eme siècle, et au conservatisme ou encore l’autoritarisme au début du 20 eme siècle. Ainsi, isoler le nationalisme pour pouvoir le définir ne semble pas être chose aisé quand il se se fond dans un contexte historique et idéologique changeant.

La difficulté d’appréhension du phénomène de nationalisme complet dans un Etat est également problématique : en effet, se limiter à la définition et à l’étude du nationalisme affirmé et assumé serait manquer de perpective dans l’analyse de la notion. Cependant, le nationalisme plus «caché » et diffus est plus difficile à appréhender et donc à étudier.

Ainsi, le nationalisme est à la fois une volonté de développer son propre Etat d’une collectivité prenant conscience de son individualité, et le soucis prioritaire de défendre l’indépendance et d’affirmer de la grandeur d’un Etat.

​L’impérialisme est quant à lui une notion plus ancienne, également dotée d’un sens pluriel, général et théorique. Il désigne un désir de conquête dont la finalité est la construction d’un empire (général), et le centre d’une interprétation marxiste du capitalisme (théorique). C’est la première définition qui va nous intéresser dans cette analyse.

Un empire désigne quant à lui une unité politique construite autour d'un pôle conquérant et rassemblant sous sa domination des peuples jusque-là indépendants ou de composition ethnique différente. Un empire est traditionnellement fondé sur la conquête et la force militaire exclusivement, à laquelle s’est ajouté la bureaucratie d’Etat pour administrer de vastes territoires.

​Les notions de nationalisme et de libéralisme semblent être très liées. En effet, elles peuvent apparaitre très détachée l’une de l’autre dans le cas de la création d’un Etat-Nation induit par un nationalisme « libérateur », pourtant le nationalisme peut nourrir et ainsi provoquer et finir par se confondre avec l’impérialisme dans le cas d’un nationalisme plus dominateur (comme libérateur?).

​Ainsi, bien que le nationalisme semble se détacher de l’impérialisme dans le cas d’un nationalisme libérateur, les notions de nationalisme et d’impérialisme n’ont-elles pas vocation à se fondre en une seule?

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​En effet, le nationalisme peut sembler être par définition en opposition à l’impérialisme quand on fait référence à un nationalisme de type libérateur. Ainsi, les notions tendent de prime abord à s’opposer.

Le nationalisme libérateur est à l’origine de la création d’un Etat-Nation, et est basé sur un objectif d’autodétermination, d’unité et de création d’un mythe national. Cependant, on peut s’interroger sur son réel lien avec l’impérialisme : y est-il réellement opposé ou en est-il au contraire la source, voire l’issue?

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​Ainsi, le nationalisme libérateur est une réaction à des circonstances particulières et appelle à la création d’un Etat-Nation.

Un Etat-Nation correspond au concept d’une nation établie sur un territoire délimité et définie en fonction d'une identité commune de la population qui lui confère sa légitimité. Les frontières culturelles se confondent alors avec les frontières politiques. Les exemples d’Etat-Nation sont en Europe multiple.

C’est le nationalisme libérateur qui est souvent à l’origine de la création d’un Etat-Nation. Ce type de nationalisme correspond à un désir de développer son propre Etat d’une collectivité prenant conscience de son individualité, ou d’un sentiment nationaliste se développant dans un Etat déjà existant et unifiant un peuple au sein d’une Nation.

Le processus est simple : un groupe d’individu prenant conscience de son individualité ressent le besoin de se regrouper en un Etat, devient donc un peuple se reconnaissant d’une même Nation, et entame un processus de création d’un Etat qui lui est propre, l’Etat-Nation. Ou alors dans un Etat préexistant se créé un sentiment nationaliste, et l’Etat devient Etat-Nation.

L’Etat-Nation est généralement le fruit de circonstances particulières, par exemple la présence d’une ethnie spécifique dans un territoire, ou d’un groupe religieux… Ou encore le morcellement d’un pays suite à un conflit.

Ainsi, le nationalisme libérateur se caractérise par une simple volonté de regroupement au sein d’une Nation, et semble alors se distinguer fortement de l’impérialisme qui correspond à une politique d’extension ne répondant pas à une regroupement par d’appétence culturelle issu d’un fort un désir de conquête.

Cependant, l’existence d’un Etat-Nation provoqué par un nationalisme libérateur ne peut exister sans un sentiment nationaliste. Si ce sentiment n’est pas spontané ou qu’il doit être entretenu, il conviendra de le provoquer. En effet, dans cette conscience commun d’une culture partagée ne peut exister le nationalisme.

​Le sentiment nationaliste est ainsi nécessaire à l’existence d’un nationalisme libérateur et conduisant à la création d’un Etat-Nation. Il est basé sur une culture et un mythe national pouvant apparaitre comme quasi-religieux. Tout cela va permettre la création d’une identité nationale commune.

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