Les révolutions du milieu du milieu du 19éme siècles et leur portée internationale
Dissertation : Les révolutions du milieu du milieu du 19éme siècles et leur portée internationale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alexis Lamlih • 24 Octobre 2022 • Dissertation • 3 868 Mots (16 Pages) • 266 Vues
Dissertation : Les révolutions du milieu du milieu du 19éme siècles et leur portée internationale
Introduction :
« Regardez ce qui se passe au sein des classes ouvrières […] Ne voyez-vous pas que leurs passions, de politiques sont devenus sociales ? Ne voyez-vous pas que, peu à peu, il se dit dans leur sein que la propriété repose sur des bases qui ne sont pas équitables ? Et ne pensez-vous pas que, quand de telles opinions descendent profondément dans les masses, elles amènent tôt ou tard les révolutions les plus redoutables ? ». Cette citation datant du 27 janvier 1847, tirée du philosophe et homme politique Alexis de Tocqueville illustre assez bien la situation qui se profile à l’horizon de l’année 1848.
Pour comprendre cela il faut revenir en 1846, année durant laquelle de mauvaises récoltes précédèrent une grande crise économique, qui verra la naissance d’une vague révolutionnaire. Par la même occasion, cette crise secoua l'ordre conservateur qui avait guidé le destin de l'Europe depuis la chute de Napoléon et le Congrès de Vienne en 1815. Mais des soulèvements vont chasser les souverains ou les contraindre à la constitution, établissant de nouveaux régimes fondés sur le nationalisme et les libertés fondamentales. C'est le "Printemps des peuples". L'aspect européen de l'événement est indéniable, mais tant sa forme que son contenu doivent être débattu.
Voyons ensemble comment les idées nationalistes et libérales cherchent elles à remodeler la carte d’une Europe majoritairement monarchique ?
Dans un premier temps, nous verrons les causes et la nature du printemps des peuples, puis dans un second temps j’analyserai la citation de 1830 de von Metternich et pour finir, j’aborderais la flambée révolutionnaire en Europe qui s’achève en déception.
I- les causes et la nature du printemps des peuples
A) L’ordre ancien face aux idées nouvelles
C’est au début du 20éme siècles que l’on voit apparaitre l’utilisation commune du terme du « printemps des peuples ». Mais que signifie concrètement le printemps des peuples ? Ce terme désigne la période qui se déroule de 1848 à 1849, et tire son nom des évènements qui se sont principalement déroulés au printemps, mais il ne faut pas s’arrêter à cette conception réaliste. Car c’est surtout une métaphore pour désigner l’idée de renouveau, que l’hiver serait associé au retour à l’ordre ancien qui a valu après le congrès de Vienne en 1815, et le printemps serait associer à l’idée de résurgence des idéaux nationaux de souverainetés populaires de liberté et d’égalité mis de côté par le tenant de la restauration de l’ordre.
Ainsi, 1848 ne se comprend pas sans 1815. Le Printemps des peuples est en effet une conséquence directe du congrès de Vienne et de la compression par la Quadruple Alliance et la Sainte-Alliance des aspirations nationales et libérales qui se sont fait jour pendant la Révolution et l’Empire. Car au lendemain de 1815, la fin du congrès de Vienne voit les frontières Européennes être remisent en place malgré les guerres napoléoniennes et sans consultations des différentes ethnies qui constituent certains empires comme celui d’Autriche. L’Espagne, alors grande puissance du nouveau monde, va, à partir des années 1820, perdre petit à petit son Empire coloniales en Amérique du Sud suite à de nombreuses révoltes.
Aussi 1848 ne se comprend pas non plus sans 1830, et les premières remises en cause de 1815 : la proclamation de la souveraineté nationale par le nouveau roi-citoyen Louis-Philippe en France, la création d’un état grec et belge indépendant en 1830, le soulèvement de la Pologne contre l’occupant russe et notamment contre le Tsar Nicolas 1er en Novembre 1830, et enfin d’une partie de l’Italie contre ses princes.
B) Le déclin de la monarchie libérale et le début de la seconde république
Tout cela nous mène, à la fin du règne de Louis Phillipe, la France à cette époque va connaitre deux crises majeures : l’une prolétarienne et l’autre bourgeoise. Dans un premier temps, il y aura une crise des subsistances car les récoltes de 1846 sont très mauvaises et provoque un violent recule de la production de céréale et de pomme de terre. Cette crise va forcer le patronat à se débarrasser d’une grande partie de sa main d’œuvre et le chômage fait alors des ravages et va voir apparaitre des conflits entre les paysans et les bourgeois sur le sujet de l’exportations ou non des denrées. Cela va mène à des conflits qui ne feront qu’attiser davantage les tensions.
Cette dernière est suivie d’une autre crise qui est celle dites « des banquets ». Durant l’été 1847 commence ce que l’on appelle la campagne des banquets, qui désigne une série de 70 banquets, organiser par des bourgeois un peu progressistes avec pour principal objectif de revendiquer le suffrage universel. Cela va très vite prendre une tournure républicaine. Le 22 février 1848, le gouvernement fait interdire un banquet qui était totalement légal, et une poignée d’étudiants, d’ouvriers et de meneurs républicains vont alors manifester contre ces décisions arbitraires. Le mouvement va prendre de l’ampleur au cours de la soirée, et le lendemain, l’armée perd le contrôle de la situation, ce qui mènera dans la journée à la démission de François Guizot, alors président du Conseil, et de son gouvernement, puis du Roi le 24 février.
Dans le même temps, les chefs républicains qui ont menés les insurgés prennent finalement le pouvoir, et proclame la république. Un gouvernement provisoire se forme dans la soirée, et il comprend 11 membres et mélange républicains modérés et républicains radicaux, ainsi que royalistes et socialistes. Nous pouvons citer comme homme politique important faisant partie de ce gouvernement, Alphonse de Lamartine, grande figure du romantisme, qui est celui qui proclame la Seconde République devant l’Hôtel de ville de Paris et en fini avec la monarchie une bonne fois pour toutes. Cette Seconde République s’empresse de mettre en place de grandes mesures telles que le suffrage universel direct uniquement masculin, la liberté d’opinion, et va également abolir l’esclavage. Cette révolution qui va se dérouler à Paris va être l'élément déclencheur d’un certain nombre de révolutions en Europe. Toutefois, il faut nuancer le propos car en réalité, il y a déjà eu des mouvements dès le début de l’année 1847. On peut citer comme exemple la révolution Suisse, ainsi que celle de Palerme en Sicile qui est sous domination du royaume de Naples, souhaitant toutes deux obtenir une constitution. De ce fait, la Seconde République est plus un facteur démultiplicateur que réellement l’instigateur des révolutions.
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