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Le populisme

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Par   •  1 Décembre 2017  •  Dissertation  •  6 275 Mots (26 Pages)  •  3 051 Vues

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 Introduction :

          La montée de Donald Trump, le Brexit et l’élection de Rodrigo Duterte aux Philippines s’expliquent par un rejet de la mondialisation et sont autant d'évènements qui semblent marquer l'expansion fulgurante d'un terme : « le populisme ».

Le parti de Viktor Orban, en Hongrie, qui a obtenu une victoire facile. En Inde, Narendra Modi  qui est à la veille d'un triomphe électoral. Les deux pays, si différents, ont un point commun, néanmoins : la montée du populisme, un phénomène qui s'étend mondialement.

Ainsi, la campagne électorale pour l’élection présidentielle aux Etats-Unis, la victoire de Donald Trump et son discours d’investiture ont relancé sur le devant de la scène politique et médiatique – pour autant qu’ils l’aient jamais quittée – les termes de démocratie, de démagogie et, surtout, de populisme : « Protectionnisme et populisme: le discours bref et indigent de Trump» ; « Investiture de Trump : le pape François met en garde contre le «populisme» en évoquant Hitler» ; «Les populistes européens se réclament de Donald Trump» ; « Trump et son discours d’investiture : populisme et omissions gênantes», … Une longue énonciation de titres qui associent le nom du 45e président des Etats-Unis avec les termes « populisme » ou « populiste ».

Mais Donald Trump ne fait qu’imiter Ronald Reagan dont il se réclame d’ailleurs ouvertement. En effet, quand Ronald Reagan entama sa carrière politique en 1966, en se présentant au poste de gouverneur de Californie, l’un de ses slogans était « le citoyen-politicien ». Comme le résuma alors l’un de ses conseillers, l’idée était de dépeindre l’ancien acteur hollywoodien en « quelqu’un qui ne vient pas du système », « quelqu’un qui n’est pas un bureaucrate »

En fait, dans les débats contemporains, la notion de populisme a un sens essentiellement polémique. Elle est la plupart du temps un euphémisme pour désigner l’« extrême droite », ou pour y rattacher des courants politiques apparemment étrangers à celle-ci.

Le « populisme » renvoie d’abord aujourd’hui à des hommes politiques comme Jörg Haider (décédé en 2008) et son successeur Heinz-Christian Strache en Autriche, Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine en France, Christophe Blocher en Suisse, Pim Fortuyn (décédé en 2002) et Geert Wilders aux Pays-Bas, ou à des partis comme le Vlaams Belang (ex Vlaams Block) flamand ou comme la Ligue lombarde. Mais l’accusation peut être étendue à des hommes politiques de la gauche radicale comme Jean-Luc Mélenchon en France ou des politiciens anti système mais à l’identité politique flottante comme Beppe Grillo en Italie.

Pourtant, si l'analyse de la notion de populisme est contemporaine, on peut voir qu'au fil de l'histoire, en remontant même jusqu'à l'Antiquité le populisme a toujours existe.

Il a, au fil des époques des contextes historiques été plus ou moins présent, sa forme et sa manière d'être changeant d'un endroit à un autre, il n'en reste pas moins des similitudes avec la notion actuelle du populisme.

Nous nous demanderons ainsi Depuis quand et comment le populisme s'est-il développé ?

Et, avec l'analyse actuelle qui en est faite, peut-on parler d'un populisme mondial ?

Dans un premier temps nous définirons cette notion très large qu'est le populisme, avec ses détracteurs et les critiques qui en sont faites. Nous parlerons également des populismes dits « fondateurs » pour tenter de comprendre comment et pourquoi est-il né. Enfin nous établirons une chronologie historiographique du populismes de l'Antiquité aux années 1950.

Dans un second temps, nous aborderons l'analyse géographique du populisme, depuis le milieu du XXème siècle à nos jours, en Europe, Amérique (du Nord et du Sud), en         Asie, et également en Afrique pour tenter de montrer la mondialisation d'une idéologie, d'une manière de penser, de faire la politique et, tout simplement, de se placer à contre courant de la mondialisation et de la globalisation.

  1. Définition et chronologie du populisme

A. Définition du terme, oppositions, critiques, limites, dérives

Historiquement, le populisme est un mouvement politique russe de la fin du XIXe siècle qui luttait contre le tsarisme en s'appuyant sur le peuple et en prônant la transformation des communautés agraires traditionnelles.

En politique, le populisme désigne l'idéologie ou l'attitude de certains mouvements politiques qui se réfèrent au peuple pour l'opposer à l'élite des gouvernants, au grand  capital, aux privilégiés ou à toute minorité ayant "accaparé" le pouvoir... accusés de trahir égoïstement les intérêts du plus grand nombre.

Pour les "populistes", la démocratie représentative  fonctionne mal et ne tient pas ses promesses. Prônant une démocratie plus directe, ils ont donc pour objectif de "rendre le pouvoir au peuple". Lorsqu'ils sont au pouvoir, les populistes peuvent remettre en question les formes habituelles de la démocratie au profit d'un autoritarisme s'appuyant sur des institutions censées être authentiquement au service du peuple.

Le terme populisme est en général utilisé dans un sens péjoratif par ses opposants, c'est-à-dire les classes dirigeantes ou les politiciens au pouvoir, pour amalgamer et critiquer  tous les "archaïsmes" et freins au développement de leur politique qu'ils pensent détecter parmi le peuple.

Le terme "populisme" sert aussi à dénoncer les démagogues qui mobilisent le peuple par des promesses électoralistes ou qui flattent ses "bas instincts" comme le nationaliste, la xénophobie voire le racisme ou qui exacerbent les réflexes sécuritaires.

Le contour du mot "populisme" est relativement flou et varie selon celui qui l'utilise. De nos jours, il est souvent synonyme de démagogie,  d'électoralisme, d'opportunisme.

Exemples de mouvements populistes :
Le boulangisme, le poujadisme en France, le péronisme (Argentine).

Pour Guy Hermet, auteur du livre Les populismes dans le monde, le populisme est  vu comme la réceptivité des masses, la pauvreté doctrinale, l'ambition d'une troisième voie vers la modernité transcendant le clivage gauche-droite, le discours démagogique et prometteur, discours qui se veut populaire et s'adressant au plus grand nombre, le surgissement spontané ou stimulé d'un mouvement, la toute puissance du chef, l'aptitude aux dissensions et aux fractionnismes, la posture anti-élitiste et la condamnation des technocrates, la référence discontinue au peuple, l'opposition manichéenne entre une société meurtrie et l'indignité de la classe dirigeante, le charlatanisme, l'imaginaire fusionnel hostile à toute idée de pluralisme social ou idéologique, le nationalisme xénophobe, le charisme du chef...

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