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La guerre civile espagnole (1936-1939)

Fiche : La guerre civile espagnole (1936-1939). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Décembre 2019  •  Fiche  •  2 351 Mots (10 Pages)  •  1 357 Vues

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LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE

Introduction

        La guerre civile espagnole fut sans aucun doute l'un des événements majeurs du XXe siècle. Ce conflit opposa le camp des « nationalistes » (né de l’union des républicains conservateurs, des monarchistes et des phalangistes de José Antonio Primo de Rivera, proches du fascisme. Ils se dénommaient eux-mêmes nacionales (« nationaux »), mais quand le général Franco prit leur tête, on se mit à les désigner également sous le nom de « franquistes ») à celui des « républicains » (qui se composait quant à lui de différentes forces unies contre le front nationaliste, issues de tendances diverses (anarchistes, communistes, socialistes, etc.), ainsi que les forces armées loyales envers la République espagnole). Elle se déroula de juillet 1936 à avril 1939 et s’acheva par la défaite des républicains et l’établissement de la dictature de Francisco Franco, qui conserva le pouvoir absolu jusqu’à sa mort en 1975.

        Comment, en apparence, de simples différends politiques ont menés à une véritable guerre totale ? En quoi peut-on dire que la guerre d’Espagne est un conflit européen, annonciateur d’une guerre encore plus importante ?

        Les causes du conflit sont nombreuses, cependant la cause politique semble avoir mis le feu aux poudres ; le déroulement du conflit laisse émerger plusieurs étapes qui ont conduit les républicains à la victoire ; le caractère particulier de cette guerre civile est son ouverture à l’Europe toute entière, et montre les alliances et oppositions à l’œuvre lors de la Première Guerre Mondiale.    

I- L’instabilité politique : le catalyseur du conflit

        Les causes lointaines de cette crise prennent leur source dans les déséquilibres dont souffrait la société espagnole : déséquilibres sociaux (répartition très inégale de la propriété, surtout dans le Sud ; conditions de vie ouvrière difficile), régionaux (développement inégal entre anciennes régions historiques), spirituels (tensions entre l’Église catholique dominante et un anticléricalisme présent dans une certaine bourgeoisie, et surtout dans les masses populaires). Ajoutons qu’à cette époque de grandes luttes idéologiques entre communisme, fascisme et libéralisme se déroulent en Europe, ce dont l’Espagne n’est pas épargné, ainsi que les conséquences de la crise économique mondiale qui débute en 1929, qui a stoppé l’émigration, augmenté la pression démographique et amené un effondrement du commerce extérieur. La production minière et sidérurgique a subi un recul, contrairement au chômage qui augmente.

        Pendant la IIe République, l’ensemble de ces tensions rendait difficile le fonctionnement d’une véritable démocratie faute de stabilité, mais ouvrait la voie à une révolution ou à une  dictature militaire. En 1932, déjà, le général Sanjurjo tente sans succès un coup d'État. C’est en 1936 que les violences débutent.

        Des élections sont fixées au 16 février 1936. Elles donnent la victoire au Front Populaire (gauche), mais manquant de leader politique, le gouvernement est entièrement formé de républicains. Aussitôt après les élections, qui se sont déroulées dans le calme, c'est un déchaînement de violence entre les phalangistes, les anarchistes et les socialistes. Pendant ce temps, les généraux mécontents et ennemis du régime, principalement Sanjurjo, préparent le coup d'État qui ouvra définitivement la voie au conflit armé.

II- Le soulèvement et les opérations militaires

        Le soulèvement militaire et civil du camp franquiste éclata le 17 juillet 1936 au Maroc espagnol. Alors que le chef de la rébellion, Sanjurjo, trouve la mort dans un accident d'avion, les nationalistes contrôlent Majorque et s'emparent de Séville. En Espagne, l'insurrection est soutenue par la majorité des formations catholiques et nationalistes (monarchistes, phalangistes). L'Espagne est rapidement coupée en deux : l'Ouest (Galice, León, Navarre et une grande partie de l'Andalousie et de l'Estrémadure) tombe aux mains des franquistes ; l'Est (Catalogne, Aragon, Valence et une grande partie de la Castille) demeure fidèle aux républicains. Ainsi, la mise en échec partielle du coup d’Etat (il échoue dans les parties vitales de la nation) contraint les deux camps à se livrer une guerre imprévue, longue et meurtrière. En effet le coup d´État réussit, en ce sens qu’il prive la République d’à peu près tous les cadres des forces armées mais il échoue partiellement, en ce sens que l’armée ne reconstitue les pouvoirs que sur une partie du territoire grâce notamment à la résistance de milices ouvrières très vite mobilisées ; de plus le gouvernement ne s’avoue pas vaincu, malgré la destruction de l’instrument militaire.

        Sur le plan militaire, la guerre d’Espagne est tout d’abord une guerre qui se déroule majoritairement sur plusieurs fronts à la fois. Les républicains sont souvent sur la défensive, leurs offensives sont presque toujours de faible ampleur, mal conçues, rapidement stoppées voire contrées, et se traduisent souvent par des pertes (humaines et matérielles) importantes. Cette situation contribue à affaiblir progressivement le camp républicain.

        Quand la guerre proprement dite commence, fin juillet 1936, tout semble bloqué, mais l’aide extérieure de l’Allemagne et de l’Italie permet aux troupes du Maroc (les plus compétentes et les mieux entraînées) emmenées par Franco de passer le détroit de Gibraltar le 5 août et de rejoindre le reste de l’armée. Les troupes marocaines progressent vers le nord, en attaquant durement les villes et villages rencontrés. Simultanément, dans le nord du pays, des combats opposent les républicains aux monarchistes, en particulier au Pays Basque et près de la frontière française. Dans les zones contrôlées par la République, des mouvements de contre-offensive se lancent pour essayer de reconquérir du terrain sur les territoires nationalistes.

        En octobre, Franco fait un choix stratégique : alors qu’il se trouve aux portes de la capitale, il préfère détourner ses troupes vers le sud, pour aider les insurgés bloqués à Tolède. Ceci laisse le temps aux Madrilènes d’organiser la défense. Lorsque les nationalistes atteignent Madrid en novembre 1936, la défense est acharnée : chaque rue est défendue. Malgré des pertes très lourdes, la ville tient bon et en mars 1937, les nationalistes doivent se rendre à l’évidence : la prise de Madrid a échoué. Ils décident donc de s’occuper du Pays Basque et des Asturies, poches de résistances républicaines. Le 19 juin, les nationalistes prennent Bilbao et contrôlent le reste de la province dans les jours suivants. Les Asturies restent alors seules dans le nord de l’Espagne à rester sous contrôle de la République. Cette petite zone résiste longtemps mais doit capituler le 17 octobre, laissant ainsi les forces nationalistes entièrement maîtresses de la côte atlantique.

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