La grande terreur (1937-1938)
Dissertation : La grande terreur (1937-1938). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar prunehli • 28 Octobre 2022 • Dissertation • 1 168 Mots (5 Pages) • 542 Vues
LA GRANDE TERREUR (1937-1938)
→ La Grande Terreur ou comment l’ordre 00447 a provoqué le plus grand massacre d’Etat jamais perpétré en Europe en temps de paix.
Intro:
C’est en 1922 que la Russie devient l’URSS et c’est Lénine qui est en est à sa tête. Seulement en 1924 Lénine meurt, et c’est Staline, secrétaire général du Parti Communiste qui s’impose en tant que potentiel successeur. Il se débarrasse alors de tous ces concurrents comme Trotsky, proche de Lénine qui a dirigé l’armée rouge pendant la Guerre Civile, qui a dû s'exiler au Mexique en 1928. En 1928 Staline devient maître de l’URSS.
Au tournant des années 1937-1938, plus de 800 000 citoyens ordinaires furent arrêtés par le NKVD, la police politique du régime soviétique.
I/ Raisons et décision de cette “purge” planifiée
Le 2 juillet 1937 Staline adresse une note aux dirigeant régionaux du NKVD (Narodnyi Komissariat Vnoutrennykh Del), dans laquelle il annonce entamer une campagne de répression contre, originellement, les criminels et les anciens koulaks (terme qui désigne les paysans aisés). Son objectif est d’éliminer les traîtres et les ennemis de “l’intérieur”.
C’est le 30 juillet 1937 que Nikolaï Iejov, chef suprême du NKVD signe l’ordre opérationnel n°00447 qui déclenche ce paroxysme de violence et de terreur qui va durer 16 mois.
Cet ordre visait les ex-koulaks, les éléments socialement nuisibles, les membres des partis antisoviétiques, les membres de sectes ou du clergé et autres éléments antisoviétiques.
Soit quantité de gens très divers (religieux, mencheviks, socialistes-révolutionnaires, voleurs de bétail, et cette catégorie tchekhovienne des byvchie, les « gens du passé », englobant aussi bien les poètes que les propriétaires terriens).Ils etaient accusé de terrorisme, de conspiration et de stroskysme. Staline va également autoriser la torture dans les prisons, pratique qui va s’étendre jusqu’en 1939.
Une fois les groupes visés authentifiés, ils sont jugés puis répartis en deux catégories distinctes. Une première qui condamnait les individus les plus hostiles et menaçants à être fusillés, puis une deuxième catégorie qui regroupait les personnes les moins menaçantes qui étaient envoyées dans des goulags (camp de travail) pour une durée de 8 à 10 ans.
Iejov ne dissimulait rien de ses intentions génocidaires, il disait même “Il faut écraser cette bande d’éléments antisoviétiques sans le moindre ménagement et mettre fin une fois pour toutes à leur action odieuse et dérangeante”. L’expression ici traduit bien l’utopie terrifiante d’une nation homogène nettoyée de ses "impuretés".
II/ Le pendant
L'ordre 00447 était le fruit d'une entreprise d'ingénierie sociale. Avec comme objectif : la maîtrise intégrale du corps social !
Qui dirige et comment ?
Nikolaï Iejov, chef suprême de la NKVD est associé pour toujours au moment les plus sinistres de la Grande Terreur. Il recommande un total de 59 200 personnes condamnées à mort placées en catégorie 1 et 174 500 personnes déportées placées en catégorie 2. Ses chiffres donnés comme quotas sont purement « indicatifs » car ils pouvaient être révisés à la hausse sous l'aval de Staline. Iejov sait motiver ses troupes en récompensant les plus « performants » ce qui entraîne une compétition macabre entre les hauts dirigeants régionaux. Par exemple, en quelques jours seulement, Khrouchtchev ( secrétaire du parti régional de Moscou) recense plus de 40 000 suspects dont 1/5 pouvait être exécuté.
En un temps record, les demandes d'augmentation des quotas se multiplient depuis les quatre coins du pays. La majorité sont accordées par un note de Staline. Par exemple, la troïka d'Omsk qui pour la seule journée du 10 octobre 1937 émet 1301 jugements dont 937 peines de mort.
Une durée prolongée de la campagne de répression ? L'ordre 00447 devait normalement prendre fin en décembre 1937 sauf qu'en réalité elle dure 16 mois. Les quotas se sont multipliés par 2 pour les déportés et par 7 pour les condamnés à mort. Pour maintenir cette cadence, ils se montrèrent plus inventifs en organisant des rafles à répétition au sein des populations marginales et créant ainsi des victimes « ordinaires » : en partant des membres du clergé , anciens sympathisants des partis politiques non bolcheviques jusqu'aux petits délinquants et vagabonds. Bien évidemment, la majorité de ses exécutions fut accomplie dans le plus grand secret, les familles n'étaient pas tenues au courant et avec comme réponse à leur question cette formule : «La personne recherchée est condamnée à dix ans de camp sans droit de correspondance»
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