La commune de Paris face à la république de Thiers
Dissertation : La commune de Paris face à la république de Thiers. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lisalisou25 • 16 Novembre 2022 • Dissertation • 2 591 Mots (11 Pages) • 402 Vues
Colle d’histoire 1
La Commune de Paris face à la République de Thiers
Introduction :
-Le 21 mars 1871, Jules Vallès écrit dans Le cri du peuple, « Paris s’est reconquis ! ». Dans quel contexte a-t-il déclaré cette phrase et pourquoi ? Remontons pour comprendre.
C’est depuis le 19 juillet 1870, que se livre une guerre violente entre la France et la Prusse. Ces derniers prennent l’avantage en écrasant les troupes de Napoléon III à Sedan. Cette défaite marquera la fin de son règne et le début de la IIIe république. L’Assemblée élit Adolphe Thiers comme chef du pouvoir exécutif.
-Malgré ces changements politiques la guerre continue, et les échecs français mènent à un siège de Paris par l’armée prussienne le 19 septembre. Les parisiens font leur possible pour résister malgré le froid, la faim, qui les poussera même à manger les animaux du zoo de Vincennes, et les bombardements de l’ennemi. Les tensions avec l’état explose lorsque celui ci proclame l’armistice le 29 janvier 1871 et accorde à l’armée prussienne le droit de défiler dans les rues de Paris.
-Les parisiens se sentent humiliés, trahis par le gouvernement et l’exprime au travers de protestations populaires et de la montée de l’opposition d’extrême gauche. Peu à peu le mouvement prend forme dans l’esprit des parisiens et se concrétise dans la nuit du 17 au 18 mars 1871 lorsque Adolphe Thiers, qui se méfie de la population, décide d’envoyer 4000 soldats récupérer les canons qu’il avait retiré des Champs Élysées avant l’arrivée des Prussiens, et qu’il avait placé sur les collines de Montmartre et de Belleville. L’opération est un échec puisqu’elle provoque une émeute de la part de la population, partie des soldats s’allient aux insurgés, pendant que l’autre est obligée de se replier.
-Adolphe Thiers se réfugie à Versailles pendant que les parisiens s’emparent de l’Hôtel de Ville. Ainsi naît la Commune de Paris, en référence à la Commune insurrectionnelle qui a mis fin à la monarchie en 1792, elle proclamée deux jours plus tard, le 28 mars 1871, elle est fruit de cette reconquête de la capitale par les parisiens. Adolphe Thiers va choisir de s’opposer à cette organisation.
Mais l’opposition de deux camps se fait rarement seulement sur le champs de batailles, on peut alors se demander sous quelles formes et à quelles échelles se traduit cette opposition entre la Commune de Paris et la République de Thiers, durant les 72 jours que durera la Commune ? Après avoir vu que l’opposition est tout d’abord idéologique, nous verrons qu’elle est sous plusieurs aspects, une opposition physique, et nous finirons par nous demander si cette opposition est aussi catégorique qu’on ne le pense.
Partie I :
1. des compositions différentes
-Si l’on s’intéresse à la constitution de cette Commune, on peut voir que différents groupes et mouvements apparaissaient déjà avant ces évènements, et allaient jouer un rôle majeur dans sa mise en place. On peut citer le Comité central des 20 Arrondissements qui durant le siège prussien, avait regroupé les opposants d’extrême gauche désireux de continuer et la guerre et de se battre pour les classes populaires. C’est ensuite la garde nationale qui va choisir de se gérer seule, ils créent la Fédération de la garde nationale et s’organisent pour gérer les arrondissements. Le mouvement prend de l’importance et est rejoins par d’autres organismes comme L’international, mouvement ouvrier, ou le comité des 20 Arrondissements, pour former, le 15 mars, le Comité Central de la garde nationale. C’est ce même comité qui s’emparera de l’Hôtel de ville après le départ de Thiers.
-Après leur installation, ils invitent les parisiens à élire les membres du Conseil général de la Commune. Malgré le taux d’abstention élevé, ils parviennent à constituer un conseil de 90 élus de différents bords politiques. Parmi eux, une vingtaine de modérés, et 6 républicains radicaux, qui démissionneront rapidement, ayant peu d’affinités avec les idéaux de la Commune. Le reste est une majorité d’extrême gauche qui regroupe des Jacobins, des Blanquistes, des membres de l’International, un mouvement ouvrier, et d’autres. On retrouve des figures importantes qui portent le mouvement comme Jules Vallès, Charles Delescluze ou Léo Frankel.
-À première vue, la constitution de ce conseil semble assez populaire, il est constitué d’ouvriers, qui à l’époque représente 1/3 des parisiens, d’employés, d’artisans mais aussi de journalistes ou d’artistes. Une partie de la population qui s’oppose aux différents acteurs de la République de Thiers.
-Adolphe Thiers est accompagné de l’Assemblée, élue un peu plus tôt, le 8 février avec une majorité de royalistes, 400, pour seulement 180 républicains. Une telle composition inquiète et on craint un retour de la restauration. On retrouve donc les différents acteurs qui constituent ces deux camps qui s’opposent. Qui s’opposent, mais sur quoi ?
2. une opposition des idéaux
-Dès sa mise en place, ce « gouvernement de la ville », choisit de s’opposer au gouvernement de Thiers, de rompre avec le régime actuel en adoptant le drapeau rouge comme drapeau national, abandonnant le drapeau tricolore. Ils s’en prennent ensuite aux lois adoptées par l’Assemblée un peu plus tôt, lois qui avaient plongé bon nombre de parisiens dans la misère, et étaient partiellement à l’origine du soulèvement. Ainsi ils suspendent la loi des échéances commerciales, instaure une gratuité des loyers pour quelques mois, supprime les retenus sur salaires, et prennent d’autres mesures dans l’optique de rapprocher les parisiens et mettre fins aux divisions au sein de la ville. C’est aussi et principalement dans leurs idéaux politiques qu’ils s’opposent.
-Thiers ayant repoussé la question du régime politique pour s’occuper d’abord du pays, le doute plane sur la suite de l’organisation du gouvernement. De son côté, la Commune poursuit un idéal démocratique, et déclare « la République comme seul gouvernement possible ». Ils publient le 19 avril, le « testament de la Commune » dans lequel ils exposent leur vision du gouvernement. La Commune se veut garante des droits, des libertés et des opinions de tous, en établissant une démocratie directe qui pourrait alors prendre en compte les demandes et intérêts de chacun.
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