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La Guerre, De L'affrontement Au génocide

Commentaire d'oeuvre : La Guerre, De L'affrontement Au génocide. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Janvier 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 252 Mots (6 Pages)  •  645 Vues

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Le XX° siècle a commencé par une guerre terrible qui a pu passer pour la “der des ders”. Il a connu en son milieu une montée de la violence qui paraît, actuellement, se disséminer sur toute la surface de la Terre. Le génocide, nazi, khmer, hutu, paraît une spécificité de notre époque. On peut alors lire avec intérêt ce que soutenait Edgar Morin dans Le paradigme perdu : la nature humaine (1973, Points n°109, p.202) :

« La guerre est beaucoup plus qu’agression et conquête, c’est une suspension des contrôles de « civilisation », un déchaînement ubrique des forces de destruction. Et quand s’opposent, dans le jeu de la vie et de mort, non seulement des intérêts et des fureurs, mais aussi le sens de ce qui est sacré et maudit, de ce qui est juste et de ce qui est vrai, lorsque les dieux combattent avec les armées, le déferlement va jusqu’au génocide. »

Le sociologue français commence par nier une définition possible de la guerre qui comprendrait deux caractères, à savoir l’agression, c’est-à-dire la violence exercée et la conquête, autrement dit l’occupation d’un territoire autre. Il est clair qu’on va de l’une à l’autre mais non inversement. On peut agresser sans conquérir. Le caractère fondamental qui se surajoute aux deux premiers selon Edgar Morin, c’est le déchaînement sans mesure des forces de destruction qui met à bas toutes les règles qui canalisent la vie en communauté chez les humains. Il faut comprendre que la guerre manifeste un degré de violence supérieur à la simple agression. Le choix du néologisme ubrique pour nommer la démesure renvoie à l’ancien grec hybris qui désigne la démesure, faute morale par excellence dénoncée dans la tragédie. On semble donc arriver là à une sorte de violence absolue qui définit la nature même de la guerre. Mais la guerre selon lui admet des degrés dans la violence extrême selon les motifs. Des motifs neutres moralement : intérêt ou fureur, bref, froid calcul ou passion qui forment la guerre ordinaire. Et puis des motifs “moraux” ou qui engage une représentation de notions morales ou religieuses : le sacré, le juste, le vrai, la cause des dieux. Ce sont eux qui conduisent au pire : le génocide. Il faut entendre par génocide la série d’actes qui visent à éliminer en connaissance de cause une population définie par certains critères. En l’occurrence, il s’agit ici de tous ceux qui n’adhérent pas à une certaine représentation d’une morale ou d’une religion, d’une représentation considérée vraie du monde ou d’une certaine représentation de la divinité.

Il y a dans le propos d’Edgar Morin un paradoxe apparent. Comment le motif moral ou le motif religieux, voire la représentation du vrai, qui paraît justement ce qui doit limiter la guerre et/ou la fonder dans un objectif déterminé, pourrait-il conduire au génocide, c’est-à-dire à la volonté d’éradication d’un peuple ? À l’inverse, comment le motif moral, le motif religieux, le motif idéologique pourrait ne pas conduire au génocide si justement l’autre est en faute, c’est-à-dire commet volontairement une erreur ? S’il ne reconnaît pas la vérité, il est absolument coupable et ne mérite pas de vivre disent en chœur les fanatiques.

La guerre est-elle donc une violence démesurée qui conduit au génocide lorsque se mêle des motifs moraux, religieux ou idéologiques ou bien est-elle bien plutôt l’expression d’une violence pure en l’homme ou a-t-elle fondamentalement un motif politique pour fin ? Autrement dit, qu’est-ce qui pousse la guerre à une violence inouïe ?

En nous appuyant sur Les Perses d’Eschyle, le livre I De la nature de la guerre de De la guerre de Clausewitz et Le Feu de Barbusse, nous verrons en quoi le motif religieux ou idéologique rend la guerre génocidaire,

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