La Fabrique De L'opinion : Les médias Et Le Pouvoir Politique En France De La Fin Du XIXe Siècle Au début Du XXIe Siècle

En temps de guerre, les médias vont jouer un rôle très important, ils sont utilisés pour contrôler l’information que le gouvernement veut faire circuler, l’opinion est fabriquée, elle est censurée. On peut se demander en quoi les médias ont-ils joué un rôle important dans le pouvoir politique en France. L’opinion publique vient-elle des médias ? Dans un premier temps, je vais explorer les termes : opinion publique, médias, pouvoirs politiques, et crises politiques. Puis je vais voir quel rôle ont joué les médias durant les guerres, et enfin le gaullisme dans les médias et la crise Mai 68.

Une opinion du verbe latin « opina » : façon de penser, jugement personnel sur un sujet, une personne, un acte, une qualité. Un ensemble d’idées partagées par le plus grand nombre dans une société soient la somme des jugements, valeurs, convictions, préjugés, croyances d’une population. Elle est par nature souvent différente, ce qui empêche le fait qu’une opinion peut être partagée par plusieurs. Cette opinion publique n’est pas toujours formée sur une base personnelle. Comme nous allons le voir, elle peut être déformée par le gouvernement, à des fins de propagande ou de censure. Le pluriel de média en latin est "médium" (milieu, intermédiaire), ce qui signifie l’ensemble des moyens de diffusion de l’information (les journaux, la télévision, la radio, l’internet, les livres, le cinéma, les DVD, etc...) La presse est le seul média de masse à la fin du 〖19〗^ième siècle. Les actualités cinématographiques s’ajoutent au début du 〖20〗^ième siècle, et la radio à partir des années vingt, la télévision dans les années cinquante-soixante et internet à la fin du〖20〗^ième. Les pouvoirs politiques vont utiliser les médias massivement comme forme de contrôle, usant des médias à leur fin. Les crises politiques offrent cependant un point de vue déformé sur les sujets. Les crises amplifient et accélère l’évolution des médias qui sont autant acteur que témoins.

Durant la Première Guerre mondiale, la censure et la propagande furent utilisées massivement. La France est officiellement en guerre le 3 aout 1914, le 2 aout, une loi suspend la liberté de la presse. On veut empêcher la publication d’informations sensible et interdire toute nouvelle qui pourrait affecter négativement le moral de la population. Un bureau de presse national et des bureaux départementaux exercent une censure avant la parution. Les articles modifiés sont laissés en blanc faute de temps pour les refaire. Les photos et les films subissent le même sort. Les médias acceptent ces limitations et cette censure au nom du devoir patriotique. Des campagnes de presse officielle sont lancées pour orienter l’information, ils vont exagérer les succès ou au contraire discréditer l’adversaire. Les supports de propagande les plus utilisés durant la guerre furent : journaux, affiches, actualités cinématographiques manuelles scolaires, bandes dessin, etc. Les thèmes qui sont les plus récurant étant le patriotisme, la Revanche, l’Union sacrée. Il existe tout de même une certaine liberté d’expression. Certains journaux critiquent même le gouvernement. Grâce à une campagne de presse critiquant les prédécesseurs de Clemenceau, que lui-même a pu rentrer au pouvoir en 1917). Durant la première est la Deuxième Guerre, les médias gardent une place importante, certains journaux entretiennent un climat de guerre civile, par la violence de leur contenue. Durant la crise économique des années trente, certains journaux, plus précisément ; Gringoire, je suis partout et l’action Française adoptent un ton polémique et une violence verbale qui enflamment le climat politique, ils affichent aussi leur antiparlementarisme et leur antisémitisme. Ces journaux se nourrissent des scandales et multiplient les attaques personnelles contre des ministres ou des parlementaires. La campagne de presse menée par Gringoire et L’Action française contre le ministre de l’Intérieur du gouvernement Blum, Roger Salengro est très cruel. Il se suicide le 17 novembre 1936, victime de cette attaque médiatique. Même pendant un temps de ‘‘repos’’ les médias sont une arme redoutable qui est utilisée sans aucun scrupule. Une nouveauté des années trente est l’usage politique par les gouvernements de la radio, la radio devient de plus en plus populaire. En 1939, on compte plus de 6 millions de postes en France, les chaines de radio se partagent entre le public et le privé, on assiste à la première campagne électorale, celle d’André Tardieu en 1939. On voit les mêmes tendances des médias de la Première Guerre dans la Seconde. Les médias sont sous le contrôle du régime de Vichy ou de l’occupant qui utilise encore la censure et la propagande comme moyen de contrôle de population. Pourtant ce contrôle est moins efficace si l’on mesure l’évolution de l’opinion entre 1940 et 1944, et surtout la presse clandestine qui est beaucoup plus présente. Nous assistons aussi à une guerre d’ondes. Le territoire français est divisé en deux zones après le traité d’armistice de 22 juin 1940 : une zone nord qui est contrôlée et administrée par les Allemands et une zone sud qui est sous le contrôle du régime de Vichy. Beaucoup de journaux cessent de paraitre. La censure dans les deux zones est extrêmement sévère, la propagande est aussi très présente. En 1942, les Allemands envahissent le Sud. Mais cette propagande est-elle réellement efficace ? L’opinion publique bascule en 1942-1943 de l’adhésion vers l’attentisme. La propagande est beaucoup moins efficace : les séances d’actualités cinématographiques sont parfois huées, les journaux politiques se vendent

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